Entretien avec DER WEG EINER FREIHEIT : « Je voulais que l’on ressente cette tendance, ce genre d’images nocturnes »

image article Entretien avec DER WEG EINER FREIHEIT : "Je voulais que l’on ressente cette tendance, ce genre d’images nocturnes"

Juste après leur prestation lors du dernier Hellfest, nous avons eu la chance d’échanger avec Nikita Kamprad, le leader du groupe de black metal allemand DER WEG EINER FREIHEIT. L’occasion de revenir sur « Noktvrn », sur son expérience et sur la dernière tournée européenne du groupe…

Je pense que c’est la deuxième fois que tu viens ici… Comment s’est passé le show ?

Que puis-je dire ? Très, très bien. Quand nous nous sommes réunis après le show, on était tous d’accord pour dire que c’était cool. Nous nous sommes tous sentis comme « dans la zone ». C’est un truc qu’on dit. Tout le monde était dans le tunnel ( la tente ), il y avait ce tunnel « parfait »…

Votre dernier album « Noktvrn » est sorti il y a deux ans maintenant, quel regard portes-tu sur lui ?

Je ne l’écoute pas autant qu’à l’époque où il est sorti. Je dois dire que je suis une personne qui écoute beaucoup la musique que je sors au moment de sa sortie et peut-être moins après mais c’est toujours, je pense, notre travail le plus important et nous apprécions vraiment que les gens l’aiment autant. De plus, la nouvelle approche que nous avons essayée pour l’album, comme l’enregistrement live et l’incorporation de nouveaux éléments, tout s’est avéré très, très bon et cela nous a montré que nous étions sur la bonne voie, dans la bonne direction. C’est toujours le but d’un album, parce que si les retours sont du genre « Eh! » et que les gens ne le comprennent pas ou en ont une mauvaise impression, il se peut que quelque chose n’aille pas. Et ce n’est pas du tout le cas ici. C’est juste une très, très belle sortie, c’est toujours un soulagement de sortir quelque chose de nouveau et d’aussi apprécié…

image article Entretien avec DER WEG EINER FREIHEIT : "Je voulais que l’on ressente cette tendance, ce genre d’images nocturnes"

« Noktvrn » est inspiré de Chopin, c’est une sorte d’album concept, tu veux aller plus loin dans les albums concept ?

Je ne dirais pas que c’est un album concept, en tout cas pas comme dans le type de concept à la DREAM THEATER. Je voulais que l’on ressente cette tendance, ce genre « d’images nocturnes » dans les textes et dans la musique. Et Chopin est l’un de mes compositeurs classiques préférés, surtout ses « Nocturnes ». Les pièces de nuit qu’il a écrites sont très importantes pour moi. Elles ont été une grande source d’inspiration et je voulais leur rendre hommage avec le nom de l’album. Ça a en quelque sorte infusé mon travail mais il n’y a pas d’inspiration musicale directe venant de son travail vers notre travail, comme une mélodie ou quelque chose que j’aurais incorporé, ce n’est pas le cas. Ce n’est qu’un nom en fait.

Sur « Noktvrn » , « Immortal » est une chanson spéciale ( avec un invité Dávid Makó de THE DEVIL’S TRADE ), assez loin du black metal qui définit le groupe, avez-vous envie de vous éloigner de ce style ? Vous avez envie de collaborarer avec d’autres artistes ?

Il y avait déjà eu quelques réflexions sur nos précédents albums pour peut-être essayer d’inviter un chanteur ou un musicien, mais cela n’avait jamais été aussi flagrant, nous n’avons jamais eu le sentiment que nous devions vraiment le faire comme sur ce titre. Avec Dávid, avec « Immortal », il s’est passé quelque chose, on était en tournée ensemble et c’est vraiment un des mecs les plus gentils du monde. On a donc décidé de le faire avec lui. Et sa voix est tout simplement incroyable. Bon, bien sûr, il n’a pas joué avec nous aujourd’hui donc vous n’avez pas eu la chance de le voir en live. Mais chaque fois que nous jouons ensemble, nous essayons de jouer le morceau ensemble sur scène, et c’est une chose incroyable et totalement différente. La version de l’album est cool, mais en live c’est encore mieux, vraiment. Aujourd’hui, je ne peux pas imaginer avoir une autre apparition ou un autre invité, pour nous ça doit vraiment être très, très spécial.

image article Entretien avec DER WEG EINER FREIHEIT : "Je voulais que l’on ressente cette tendance, ce genre d’images nocturnes"

Revenons au présent, y a-t-il déjà du nouveau pour vous ? C’est quoi la suite ?

Cet été, nous jouons sur trois festivals, le Hellfest d’abord, ensuite un festival espagnol dont je ne me rappelle plus le nom et en août ce sera le Motocultor. Et après, nous ferons une pause. Je pourrais enfin me recentrer et créer de la nouvelle musique. Tu sais, parfois, j’ai besoin de ce genre de pause. Je pourrais enfin me réaligner, réaligner mes pensées. Donc, après le Motocultor, nous reviendrons, je pense, à l’écriture. Pour l’instant, il n’y a que des idées approximatives, mais rien de sérieux, pas de quoi en parler.

Cette année tu as tourné avec IGORRR, AMENRA & HANGMAN’S CHAIR, c’était un plateau incroyable, comment ça s’est passé ? Quelle a été votre relation avec les autres groupes ?

La relation entre nous et les autres groupes était tout simplement incroyable. C’était 40 personnes sur l’ensemble de la production ! Et je pense que tout le monde a dû prendre quelques jours pour apprendre les noms des uns et des autres parce que c’était juste énorme. Nous voyagions avec deux gros tour bus, il y avait donc beaucoup de gens impliqués sur la production, des équipes de merch’, des équipes pour le son et la lumière etc. C’était vraiment ultra-professionnel, tous avaient vraiment beaucoup d’expérience, et c’était cool et enrichissant de bosser avec eux. Il y avait une ambiance très sympa entre tout le monde. Pour nous, surtout avec AMENRA, parce que nous partagions le bus avec eux et aussi avec HANGMAN’S CHAIR parce qu’ils installaient leurs sets juste après nos balances tous les jours. Nous avons donc dû travailler en étroite collaboration avec les deux groupes. Des gens très gentils. Et nous avons quand même passé un peu plus de cinq semaines ensemble, ce qui est long mais il n’y a jamais eu d’embrouilles entre qui que ce soit de la toute la prod’, ce qui est rare pour une aussi grosse structure. C’est donc une très, très belle expérience !

image article Entretien avec DER WEG EINER FREIHEIT : "Je voulais que l’on ressente cette tendance, ce genre d’images nocturnes"

Les musiciens avec qui vous tournez influencent-ils votre musique ?

Oh, Je ne sais pas. C’est surtout des expériences. Sur la dernière tournée, les groupes étaient vraiment différents, tellement différents de nous, c’était d’ailleurs la partie hyper cool de cette tournée. IGORRR c’est… je crois qu’ils se décrivent comme du baroque-core ou quelque chose comme ça. Un mélange d’harmonies baroques et une approche très moderne. Il faut imaginer un mélange entre Bach, un DJ et un groupe de métal. AMENRA est aussi très différent même si nous partageons des choses musicalement. On reste très différents les uns des autres et cette tournée était justement intéressante parce que nous avons tous eu l’opportunité de jouer face à des publics devant lesquels nous n’avions jamais joué auparavant et devant lesquels nous n’aurions peut-être pas joué sans cette tournée. C’était donc cool d’atteindre ce public, de rencontrer de nouvelles personnes. Et c’était aussi agréable de voir que les gens restaient quand on jouait et qu’ils semblaient apprécier. Une belle expérience…

image article Entretien avec DER WEG EINER FREIHEIT : "Je voulais que l’on ressente cette tendance, ce genre d’images nocturnes"

Allez-vous voir des groupes aujourd’hui ?

C’est en fait difficile à dire parce que nous avons des interviews une partie de la journée, que nous devons manger quelque chose à un moment. Et puisque le catering ici est probablement le meilleur catering que j’aie jamais vu. La nourriture est vraiment un truc important pour moi ( rires ) alors j’aimerais vraiment prendre beaucoup de temps pour me restaurer. Quand un groupe que j’aime joue et que j’ai faim, c’est compliqué… ( rires ) Mais demain, nous restons sur le festival donc on aura plus de temps… IRON MAIDEN sera la tête d’affiche, je ne veux pas les louper. Ah si ! Ce soir, je voudrais voir BLOODBATH mais je ne sais pas si je vais y arriver…

Ok, on va te laisser alors, merci pour tout.

Merci à vous, à bientôt.

image article Entretien avec DER WEG EINER FREIHEIT : "Je voulais que l’on ressente cette tendance, ce genre d’images nocturnes"

Partager