Kamchatka – Voyage au cœur d’un tryo volcanique

A l’heure où le stoner est à la mode en recyclant l’héritage du grand Sabbath, où le vintage remet à la mode les vieilles fringues moches des années 80, Kamchatka décide de remonter encore plus loin dans le temps, plus loin dans l’espace – jusqu’aux origines (quasiment )du blues rock. Difficile de nier que le stoner et le rock psychedelic rock ne nous touche pas – vu le nombre de metalleux s’attroupant au Hellfest sous la Valley. Alors voyons de plus prêt ce que le volcanique trio suédois nous offre comme voyage ; assurément on va prendre de la hauteur et du vent frais dans les cheveux avec eux, ah la bonheur !

Kamchatka

Je m’excuse platement de découvrir Kamchatka que maintenant, pour rattraper mon retard comment décririez-vous votre évolution musicale du 1er au 4ème album?

Eh bien au cours des années, nous sommes passés par différents styles de musique que nous aimions jouer et à travers lesquels nous avons de plus en plus appris sur la musique que nous aimons. Mais si nous parlons des albums de Kamtchatka on pourrait dire que notre premier album est plus un classique de blues jam rock, le second est beaucoup plus progressif et le troisième ainsi que le quatrième sont à mi-chemin entre le blues, le stoner, le rock, le progressif et notre dernier album “The search Goes On” qui est orienté bien plus rock.

Per est connu pour avoir joué avec Opeth. Avec vous, il semble avoir apporté une nouvelle manière de composer vos chansons, qu’en pensez-vous?

En fait Per n’a écrit aucune de nos nouvelles chansons mais il était le producteur de l’album et c’est ce que vous entendez, sa conception sur la façon de produire les titres de l’album.

Le fait que ce soit Per qui ait produit votre album vous permet-il d’évoluer plus facilement qu’avec un producteur inconnu ?

Oui avoir Per en tant que producteur nous rend la tâche bien plus aisée en termes d’interprétation. Il avait une image claire de ce qu’il voulait avec le groupe dès le premier jour de l’enregistrement et durant les sessions il est également devenu un membre à part entière du groupe en tant que bassiste et second chanteur.

Qu’est-ce que vous pensez du dernier album d’Opeth (« Pale communion »)? Pour moi, cet album est encore bien influencés par les 70’s!

Oui en effet, cet album me rappelle le mouvement de musique progressive qui est arrivé en Suède durant cette période des 70’s.

Votre musique prend ses racines dans le blue rock des 60’s et 70’s. Vous composez en vous replongeant dans cette époque avec des jam session dans des lieux hantés par Hendrix, Winter ?

Eh bien, j’ai commencé à toucher au blues avec ma guitare blues dès l’âge de 7 et je n’ai fait que ça depuis du coup nous n’avons pas vraiment à nous replonger dans cette époque, j’écris les chansons avec mon cœur et nous faisons sonner le tout comme nous le faisons quand nous les jouons.

On a l’impression en écoutant votre album d’avoir découvert chez un disquaire d’occasion un vieux vinyl d’un groupe oublié des années 70’s, vous recherchiez à faire resurgir les fantômes du passé?

Pour nous, nous n’avons jamais essayé de ressembler à quelque chose d’une époque spécifique, nous sonnons juste de cette façon quand nous enregistrons et joue en live.

Pensez-vous qu’il y a un retour du blues, rock, psyché et stoner aujourd’hui? Quelles sont vos influences et pourquoi «modernes»?

Il semble y avoir un regain d’intérêt avec tous ces groupes qui s’orientent vers le rock bluesy en ce moment mais je ne suis pas tellement les tendances. Nous avons tant d’influences, rap, r’nb, métal, jazz, blues, punk, folk, musique ancienne, musique nouvelle. Je pense qu’aimer un type de musique n’exclut pas forcément un autre type de musique tant que les artistes le font avec leur cœur et leur âme.

La Suède reste un pays de musiciens à mes yeux, en quoi votre nationalité influence votre musique?

La musique populaire est une tradition profonde ici et cette tradition explique elle-même d’autres types de musique, c’est bizarre, mais c’est le cas.

J’imagine qu’on ne gagne pas sa vie avec ce genre de musique, comment vous organisez-vous pour tourner?

Kamtchatka tourne assez fréquemment, mais nous voulons étendre nos tournées bien sûr. Nous jouons également d’autres types de musique dans d’autres groupes afin que le bateau continue de flotter pour ainsi dire.

Pourquoi avoir choisi le nom de Kamchatka si éloigné de vos origines- vous n’avez pas de particularités géographique par chez vous? 

L’idée du Kamtchatka, c’est que nous vous nous voulions parler de notre musique comme d’un endroit sur la planète, et nous avons trouvé la péninsule russe du Kamtchatka qui ressemblait exactement à la façon dont nous avons vécu notre musique.

Interview de Thomas Andersson Juneor (Guitare/chant) – Kamtchatka

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