BRUTUS, en concert à VICTOIRE 2, ou comment le post-hardcore fait chavirer les cœurs !

BRUTUS fait partie des dernières pépites que la pétulante WHAT THE FEST nous invitait à découvrir dans les murs de la salle montpelliéraine VICTOIRE 2, ce samedi 14 octobre.

Comment refuser une telle offrande, même si le plateau est chargé pour ce weekend d’octobre – jugez plutôt : la veille, les rockeurs français de POGO CAR CRASH CONTROL faisait des étincelles au même endroit, et à l’heure où nous écrivons ces lignes, THE OCEAN s’apprête à faire trembler la salle du Rockstore.

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La file s’étire devant l’entrée- quand OLD IRON ouvre les hostilités.. Le son est parfait à VICTOIRE 2, rajoutez à cela l’expérience de ces vieux briscards, et on est surpris agréablement par la lourdeur, et le growl très guttural du trio. Ils évoluent dans la même sphère qu’AMENRA ou THOU, privilégiant les mêmes gros riffs et la lenteur atmosphérique.

VERDUN, le local de l’étape, a refait trembler les murs comme à l’accoutumé avec leur pachydermique doom rock. Des guitares brûlantes, sauvagement maltraitées tout au long du set et une voix, alliée à un jeu de scène habité et unique, qui laissent entrevoir un psychédélisme encore pour l’instant trop refréné. Leur prestation se pare d’une aura de tristesse et de colère déversées sans retenues et dévastateurs. VERDUN conclue sa soirée en nous dévoilant son départ en tournée ; mettez-vous bien ça dans le coin du crâne, si par bonheur, ils viennent détruire la salle de concert à côté de chez vous, ne les manquez pas.

Mais revenons sur cette soirée dédiée au phénomène belge : BRUTUS. Le groupe s’est imposé en trois albums comme l’un des groupes étendards du post-hardcore, le vrai. Sous des lumières orangées, la salle s’illumine, avec des couleurs presque automnale, et les premiers rangs s’entassent pour mieux voir le trio belge, et sans doute un peu plus apercevoir l’envoûtante chanteuse Stefanie Mannaerts, cachée derrière sa batterie.

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Le trio est peut-être la meilleure des formules pour atteindre l’épure recherché par ce groupe. Les individualités ont ici la place de s’exprimer, chaque personnalité des musiciens ressort, et encore plus en live. Stijn Vanhoegaerden, leur guitariste, est discret sur scène, il aime manifestement jouer avec les delay pour tisser sa toile, des mélodies structurées qui crée une atmosphère et appuie les envolées les plus lyrique de Stefanie ; Peter Mulders le bassiste, joue au centre, face au public et assume la dynamique qu’il injecte au groupe, son groove. Il se tourne parfois vers Stefanie, captant son regard, en toute complicité, comble les intervalles et assume les silences. Stefanie, quant à elle, loin d’être figée dans son rôle de batteuse chanteuse, se couche parfois avec tendresse sur caisse claire, libère un bras et scande ses paroles avec un sourire solaire.

Quand les premières titres tombent, on est surpris par la durée des premiers morceaux, souvent courts et joués avec intensité. Quand il s’agit de ceux issus de leur dernier opus « Unisson Live » qu’on a tardé à apprécier à sa juste valeur, leurs côtés condensés fonctionnent bien mieux en live que sur album.  A l’exemple de « Liar » qui nous élève, et bat majestueusement la mesure – et nous entraine, nous grise. On est alors partis pour plus d’une heure de live où nos cœurs vont basculer, entre vague à l’âme, obscurité et lumière d’une musique ascensionnelle.

Dès leur premier album « Burst » ( 2017 ), leur musique s’est avérée être chargée d’émotions. Une musique très personnelle, où les belges cultivent leur jardin secret, fait d’influence pop et rock. A l’exemple de « What Have we done », joué plus tard dans la soirée, avec son arpège en intro, qui résonne comme une invitation à l’introspection. A l’égal de l’emblématique charge punk mélodique de « War », extrait du plus abouti album et culte « Nest ».

Quant à  « Miles Away » joué aussi ce soir, avec son intro explosive, entre voix angélique et montée en puissance, douleur et tempête, il fraye avec l’orgasme auditif.

On perçoit sur les murs de la salle les ombres des fantômes du passé, BRUTUS joue aux côtés des groupes indie rock/noise 90’s avec en tête de file, un côté PIXIES assumé de plus en plus.

Les belges ont déjà ouverts pour CHELSEA WOLFE, RUSSIAN CIRCLES et bouleversés de nombreux cœurs dans des festivals. Leur aura les mènera sans doute vers un succès plus mainstream, et c’est bien le meilleur que nous le souhaitons.


Illustration – Krisbet Mendoza – insta @krisalidav


 

 

 

 

 

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