Sylak Open Air,

les meilleurs moments du festival !

Déjà la 7ème édition pour le Sylak, ce festival estival qui justifie à lui seul le déplacement dans le sud pour les vacanciers metalleux. Un cadre impeccable près du village de Saint Maurice de Gourdans, avec sa rivière idéale pour la baignade avant les concerts de l’après-midi et sa taille volontairement modeste pour accueillir parfaitement son public. Avec du black metal le plus extrême, du folkmetal, du heavy rock et du death metal et quelques uns des ténors du genre en tête d’affiche, le Sylak propose un cocktail idéal pour fêter l’été au son du metal. Par rapport au plus gros festival, sa qualité première reste sa qualité d’accueil et son esprit festif.

10/ L’AMBIANCE DU FESTIVAL– Le vendredi est une soirée mousse. Résultat des courses : dès le premier soir, au milieu d’un bain de mousse géant, les festivaliers entament leur pogo au milieu des bulles. Parallèlement le camping se remplit instantanément d’un esprit festif et bon enfant qui durera le week-end entier. La taille modeste du festival permet de recroiser les mêmes personnes à la rivière à 10 minutes de marche, accentuant la convivialité du site. La météo ensoleillée et le site ombragé finissent de clore ce tableau idyllique.

Le festival propose une seule scène en extérieur (celle du vendredi est démontée, mais pourrait permettre d’accueillir plus de groupes si les programmateurs le décidaient un jour). Les groupes s’enchaînent tranquillement et une petite route séparant le site du camping, il est aisé de s’accorder une pause à l’abri de sa tente. Le choix d’un festival convivial et familial est présent à l’esprit de chacun, et chez chacun, la bonne humeur prime avant tout.

9 / TROLLFEST – est une valeur sûre pour faire la fête. Sous une chaleur incroyable, le pit prend alors toute sa dimension festive. Les danseurs suivent les mugissement en trollspråk, un galimatias d’anglais, d’allemand et de norvégien. Le délire Trollfest est assez spécial : directement inspiré des univers coloré des films d’aventures 70’S, là où par exemple le mal surgit du fond d’un marais ! Devant leurs déguisements improbables, on peut se demander même ce qu’on fait là mais la sauce prend. TROLLFEST est un incontournable de la scène de la break-progressif-folk (oui ce style n’existe qu’à cause d’eux et je viens de l’inventer) avec un esprit balkanique pour l’aspect traditionnel de leur musique. On est vite corrompu par leur mix improbable et quand le bassiste slame avec sa basse tout en jouant, on en est déjà à partager les rires bonne enfants de l’imposant chanteur. Sans oublier les breaks de salsa cubaine. Trollfest ose tout et cela leur réussit. Exotisme garanti !

8 / Pour REGARDE LES HOMMES TOMBER jouer en plein jour une musique aussi sombre est une gageure. Les fervents de la chapelle noire hexagonale sont pourtant là devant la scène à vivre cette expérience unique, déterminés à percevoir le désespoir sincère et mélancolique qui scie à cette musique. Drapé des oripeaux du Black Metal, leurs rythmiques poisseuses s’accélèrent et explorent souvent même les berges du Sludge Doom. Terreur et suffocation seront les maîtres mots de leur set. Intrigué par leur réputation plus que méritée, ne serait-ce que part leur nombre de concerts accumulés, le public ressortira sans doute assommé par cette puissante marée noire. Espérons que le groupe ne se contentera pas à l’avenir de servir de grandes louches de black sludge, et veillera à renouveler sa dynamique interne. Bref, du grand RLHT qui épouse pour le moment une trajectoire glorieuse notamment avec sa prochaine tournée européenne et nous leur souhaitons le même succès mérité partout ailleurs !

7/ HEIDELVOLK – après TROLLFEST, voilà un autre régal Folkmetal festif que nous offre le Sylak. Les néerlandais haranguent, et évoluent sur scène avec cohésion, et font passer un bon moment pour leur 15 ans de carrière  ! Le titre ‘Vulgaris Magistralis’ se chargera d’achever le public de leur folie en narrant cette histoire de charge épique sur le dos d’un mammouth ! Avec leur folk catchy, le physique d’ours sympathique de leurs chanteurs et le son de guitare crunchy, leur concert n’est qu’une extase dansante. Et avec sa recherche de la recette « 100 % efficacité », HEIDELVOLK est un phénomène convaincant pour qui les voit sur scène et une énigme musicale qui mérite votre attention si vous ne les connaissez pas encore.

6/ Avec SUFFOCATION on revient avec plaisir vers le Culte des Grands Anciens. Pilier de la scène death-metal new-yorkaise depuis 25 ans, le groupe ne déçoit jamais en live, même si pour des raisons économiques leur chanteur originel Frank Mullen aux gutturaux reconnaissables entre tous se fait remplacer sur scène par un jeune loup. « …Of the Dark Light » leur dernier méfait discographique reste dans la droite ligne de leurs opus les plus représentatifs, et il offre même une clarté nouvelle aux compositions de part la qualité sonore et et prouve que l’on n’a pas besoin de se déguiser en canard ou en panda pour avoir la reconnaissance de tous.

5 / ABORTED s’offrira un duo de choc avec la présence de Julien, chanteur de BENIGHTED sur scène. Les maîtres du death metal belges rencontrent leurs équivalents français sur ‘Termination Redux’, issu de ‘Retrogore’. Ce titre d’une violence inouïe tout en étant réfléchie est à l’image de la musique d’Aborted depuis 2012 avec l’album ‘Global Flatline’ : un retour au source salutaire. ABORTED nous a, depuis 20 ans, offert bien de outrages bruitistes mais aujourd’hui l’instinct de tueur de leur chanteur Sven a pris le dessus, et leur musique est plus imparable que jamais, aussi bien en live que sur album. Un concert à l’égal de leurs compositions : toutes aussi agressives que viscérales !

4 / DOG EAT DOG a le groove dans la peau et est increvable. Et Celui qui a eu l’idée un jour d’amener un saxophone sur les scènes metal, doit être remercié ! « Who’s the king ? » avec son flow dansant, est l’incarnation du punk américain version Dog Eat Dog : sans frontières et inspiré ! Dans un premier temps, le public du Sylak a dû mal à entrer dans le rythme groovy de leur musique, mais leur ferveur en leur musique n’a d’égale que la qualité de leur prestation. Après les belles performances des deux groupes de folkmetal citées ci-dessus, il emportera sans doute la prime du groupe le plus festif, notamment grâce à des titres comme ‘No Fronts’ avec des paroles mythiques : No fronts no tricks no soap box politics ! No guns just blunts we kick this just for fun !

3 / BRUJERIA – Juan Brujo nous avait averti lors de notre rencontre en 2015 au Motocultor : leur prochain album serait moins violent que ‘Matando Güeros’…cela reste à voir, au vu du massacre mémorable de cervicales dont Brujeria sera responsable ce dimanche après-midi au Sylak. Si ‘Pocho Aztlan’ n’est pas leur meilleur album, il est le premier album depuis 16 ans. Et le public ne reste pas les bras croisés à attendre les anciens titres des mythiques ‘Raza Odiada’. ‘Angel de la frontera’ ou l’excellent ‘Plata o Plomo’ donnent raison aux latinos de continuer de tournée contre vents et marées. Si El Cynico (Jeff Walker de Carcass) reste dans les loges, se ménageant pour le show de son groupe plus tard dans la soirée, le Sorcier ‘El Brujo’ leader de cette confrérie masquée guide le sabbath coloré des mexicains. Toute leur discographie y passe et rien ne semble avoir changé depuis des années si ce n’est l’apparence de ‘Pititis’ la sorcière masquée invoquée par el Brujo sur l’album ‘Brujerismo’. Elle est incarnée désormais sur scène dans le corps d’une plus jeune femme des plus avenantes ; sans doute pour se jouer plus facilement de la magie noire de notre chanteur masqué à la machette bien aiguisé.

2 / ABBATH– On vous a dit tout notre amour pour Abbath lors de sa venue à l’Extreme fest une semaine plus tôt. Et surtout on vous avait décrit avec quelle bravoure de guerriers nordique, lui et sa bande avaient bravé la maladie pour jouer coûte que coûte. Cette fois pas d’intoxication alimentaire pour le bassiste, présent sur scène, ni de gargarismes bileux pour Abbath qui délivrent une fois de plus un set en hommage au passé glorieux d’IMMORTAL et sa nouvelle incarnation avec l’album « Abbath » sorti en 2016. Le miracle se reproduit une fois encore : Abbath réussit à la fois à faire rugir d’un ton épique sa musique tout en s’amusant entre les chansons à faire des grimaces derrière son maquillage de panda illuminé. Le concert s’achève sur la conclusion qu’Abbath a trouvé la parfaite formule pour plaire au plus grand nombre : une musique agressive avec une clarté de son et un dynamisme digne des plus grands groupes de heavy ; un équilibre prodigieux à réaliser ! ABBATH est grand, vive Abbath !

1 / CARCASS – Jeff Walker ayant préservé ses forces en ne rejoignant pas Brujeria sur scène (on t’en veut un peu, Jeff), on attendait du grand Carcass, et nous n’avons pas été déçu. L’humour grinçant du britannique fait mouche comme ses riffs écrits il y a vingt ans, et Carcass reste au sommet d’un genre qu’il a créé. Le set passe brillamment en revue tout ce que leur discographie a d’excitant et comme il y a matière, les musiciens ne s’arrêtent pas beaucoup entre les chansons pour discuter avec le public. Ils préfèrent enchaîner les tueries comme ‘Buried Dreams’ extrait de ‘Heartworks’ sorti en 1993 dont l’effet est toujours aussi saisissant après tant d’année. Encore un show parfait en hommage à leurs 30 ans de carrière qui conclut le festival en toute beauté !

Credits photos @Sly

Reports par Sly

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Tous nos remerciements à l’équipe du Sylak Open Air