Le festival MUSCADEATH : plus que du metal, une affaire de famille ! Le Live Report

Au retour de cette édition dantesque, je m’interroge sur quoi raconter. Je pourrais faire comme tout le monde un report basique mais le Muscadeath et moi c’est une histoire de 11 ans que je souhaite vous partager afin que vous compreniez le sens de mon titre.

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   C’est une histoire qui remonte à 2012.
Mon groupe a partagé la scène avec le groupe Necrown, c’était à Beauvoir sur Mer.
Qui aurait cru que d’une si petite date allait naître une grande amitié avec ces musiciens qui ne sont autres que les fondateurs de ce festival.
On dit parfois qu’il suffit d’un rien pour vivre de grandes aventures et c’est ici que notre histoire commence.
  Suite à cette date nous sommes recontactés par Ben nous proposant d’ouvrir pour le Muscadeath de 2012 ; nous qui n’avions qu’une année d’existence et une poignée de concerts et on nous offre cette opportunité.
C’était dans la petite salle du Champilambart à Vallet (qui est devenu maintenant l’espace artiste/VIP/press).
Une expérience riche et la confirmation qu’une amitié/affection était née entre ce festival, ses organisateurs et moi.
  Une décennie plus tard je fais le bilan : de multiples rencontres et d’amitié (j’y ai même rencontré mon futur coloc ! ), j’ai été cameraman de batterie et de plan fixe pour des captas live avec Violent Motion quelques années, mes zicos et moi avons intégré la famille des guardians of the street pour le HELLFEST qui est dirigé par Ben et sa bande.
  2022 est arrivé avec Ben qui nous demande d’ouvrir pour l’édition best of anniversaire des 20ans du festival.
Ce festival je l’ai vu évoluer et grandir pendant 10 ans mais se retrouver à jouer sur la grande scène pour cette édition, quel honneur avec un line up de ouf !
  Lorsqu’en 2023, on me contacte pour me demander si je souhaite faire un report de cette édition, c’était évident que j’accepterai la mission et c’était impossible pour moi de ne pas vous parler de cette famille avec qui j’ai une affection particulière.
Manue, Ben, Ghis et même Faustine leur fille (que j’ai connu à 7 ans dans les pits qui maintenant en a 18… Ça file un coup de vieux) et toute leur armée de bénévoles : ces têtes fidèles aux postes et qui font que le Muscadeath est un festival unique et authentique et c’est sans surprise que le public répond présent.

  Alors cette édition, un grand cru ?

  Depuis quelques années le festival c’est développé sur 2 jours : une soirée black et une autre death.
Un choix intéressant permettant de séduire deux styles de metal extrême.
  Commençons par le vendredi soir et sa soirée black metal.
Je suis arrivé vers 18h00, c’est tôt surtout pour un vendredi. Entre la fin de semaine, la route je n’étais pas convaincu que le groupe opener Circle Ov Hell joue devant grand monde.
Et pourtant une bonne 100aine de personnes sont là pour les accueillir et leur donner l’envie d’y aller à fond !
Ils nous envoient leur black metal orchestral aux saveurs antiques, un set bien rodé et bien ficelé, un groupe prometteur et qui annonce déjà la couleur : ce soir on passe la soirée dans les entrailles de l’enfer.
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  Petite pause le temps de reprendre nos esprits et voilà que Moonreich démarre avec un black aux relents groovy et planant.
La puissance de leur musique alliée à des passages ambiant nous fait déambuler dans les limbes avec un set en montée progressive allant de plus en plus en efficacité on finit par se perdre dans leur univers et quand le set se termine on revient à nous sans trop savoir où l’on est, sacré périple mental et le public qui a rempli la moitié de la salle vous le confirmera.
  La soirée s’enchaîne avec Aorlhac et le black aux sonorités folk.
Je ne connaissais pas mais la salle bien remplie, leurs compos énergiques m’ont fait passer de « je jette une oreille » à « je vais continuer à regarder ».
On est monté d’un cran dans la soirée que ce soit en vitesse ou en agressivité le groupe donne le ton et ça envoie bien !
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 Acod, voilà le groupe que j’attendais de voir en live, on m’avait conseillé d’aller prendre le temps de les découvrir.
Et bien je n’ai pas été déçu, avec le black moderne Acod attire et les 3/4 de la salle est remplie.
Nous plongeons dans un monde noir et mort où le chant torturé vient contre balancer avec des riffs plus « positifs ». C’est fat, c’est puissant et le set est passé beaucoup trop vite.
Pour moi c’est la grosse claque de la soirée.
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Après cela difficile pour moi d’apprécier à sa juste valeur le groupe suivant : Necrowretch.
Et pourtant le co headliner arrive en force avec leur black à l’ancienne, c’est rapide, c’est nerveux.
Un bon retour aux sources de ce qu’est le black metal originel. Nul doute que les puristes ont adoré.
  On termine la soirée avec le monstre God Dethroned.
Le public est là, la salle est bien remplie.
Leur black thrashy envoie sévère clairement on ne pouvait pas souhaiter mieux pour finir ce premier jour de fest : C’est rapide, c’est efficace et c’est old school.
  Petit debrief avec Ben entre 2 concerts pour prendre la température de l’orga :
 » la vache le monde je ne sais pas comment on va caser les 300 personnes de prévue en plus demain ».
 En gros, vous l’aurez compris cette édition s’annonce sold-out et comme un franc succès.
  Mais si cette première soirée est une réussite qu’en est -il du second jour ? Pas besoin de laisser le suspens planer vu la programmation le samedi ce sera un carnage !
  Après quelques heures de sommeil, session entraînement BMX avec les kidz de untiy 4 ride le samedi matin et hop il est 15h et me revoilà sur le fest prêt à en prendre pleins la tronche.
  ATROCIA ouvre les hostilités à 15h30 devant une salle 1/3 remplie.
On va être clair : on est loin du groupe amateur qu’on nous sert en opener.
ATROCIA écume les scènes depuis des années avec leur death old school au relent de thrash bien vénère et donne direct le tempo de la soirée.
  Malheureusement je ne pourrais rien vous dire sur Iron Flesh, les aléas de festivals : croiser beaucoup de monde, perdre la notion du temps et louper un groupe sans le savoir…
  Ensuite nous avons Escuela Grind qui se prépare : les americains pour leur dernière date de leur tournée ne s’embête même pas à faire les balances derrières les rideaux mais les font aux yeux du public.
C’était le groupe que l’on m’avait recommandé de ne pas louper…. Encore une fois dans le mille et grosse claque !
Leur grindcore female fronted0 dans la veine de Nasum, Brutal truth (ndlr NAPALM DEATH) a littéralement dévasté le public
Leur musique rassemble tous les adjectifs du grind: bestial, primaire, groovy, lourd, puissant et rapide.
Le public du Muscadeath s’est enflammé dans le pit : pogos, circle pit, wall of death. C’était la guerre et c’était bon !
Le groupe termine son set par une cover du morceau « Filth » de Hatebreed: P.A.R.F.A.I.T.
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C’est ma grosse claque du jour, et c’est à contre coeur que je vais louper un deuxième groupe : Skelethal, mais après Escuela Grind ce n’était pas possible d’enchaîner…
  Les vétérans de Blockhead envahissent la scène.
Les gars de Nancy, pionniers du grindcore français depuis 30ans, on bien l’intention de surfer sur la vague Muscadeath et mettre un beau bordel !
C’est violent et animal, le public avec une salle quasi pleine s’en donne à coeur joie dans le pit.
Le chanteur aussi qui s’offre même quelques slams en cadeau.
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  Il fait chaud, le public est bouillant, la salle est pleine : toutes les conditions sont au vert pour le grand retour de KRONOS.
Et ils sont heureux d’être de retour et le public leur rend bien.
On retrouve leur brutal death ultra vénère dans un set aux petits oignons. En 15 ans d’absence KRONOS n’a absolument rien perdu de sa hargne et dans la qualité de ses compos
C’est un immense plaisir de pouvoir les voir en vrai et dans un show colossal !
Espérons qu’ils reprendront les armes et qu’il ne s’agit pas d’un show unique.
  La difficulté quand on a une programmation aussi qualitative c’est qu’à force d’enchaîner les bons groupes ont fini par avoir faim et soif en espérant retrouver de l’énergie pour la suite.
Je profite donc de cette pause pour aller prendre une bière et à manger.
Je me permets un aparté pour vous dire que la bière 50cl de mélusine à 5 euros et un sandwich américain avec frites pour 7euro ce sont des prix vraiment abordables qu’on ne trouve plus sur les gros fests, un grand merci à l’orga de garder des prix corrects pour de la nourriture et boisson de qualité.
  Cet interlude m’aura valu la peine de loupé une grande partie de GOROD mais de ce que j’ai entendu et vu, ils sont toujours aussi efficaces en live.
Leur death technique et le pit enflammé ainsi qu’une salle pleine, atteste le fait que ce groupe déchire.
  Et maintenant débarque Blood Red Throne, eux aussi dans la veine d’un death technique.
La salle toujours pleine à craquée le groupe enchaine les morceaux et un show de qualité.
Rien à dire on continue de prendre des baffes et on en redemande !
  Le fest se terminera sur CARCASS et son death old school qui tartine.
Les darons sont dans la place et clôturent avec perfection cette édition.
  Voilà c’est fini je suis sur le départ pour rentrer, je croise Ben qui me confirme la réussite du fest et le sold out.
Il est fatigué mais toujours avec le sourire et il y a de quoi c’est un succès sur tous les points.
 À tête reposée comme après chaque fest je me demande comment cela pourra être meilleur l’année prochaine.
Je repense à notre cher ami Dédé qui nous a quitté il y a un peu plus d’un an, véritable fan de metal que j’ai croisé pendant 20 ans : toujours au premier rang, toujours avec le sourire. Je ne pouvais pas ne pas avoir une pensée pour toi, toi qui aurais adoré cette édition.
  Je revois tous ces amis croisés ce we, toute cette famille du metal présente qui fait que le Muscadeath est toujours là après plus de 20 ans et qui est resté à taille humaine car ce qui compte avant tout c’est la musique et le bonheur d’être ensemble.
Ce festival reste et restera le dernier festival de l’été où on se retrouve tous.
  Manue, Ben, Ghis et toute votre équipe merci infiniment de votre engagement envers la scène  metal, on dit souvent que c’est le public qui permet de faire vivre les événements mais on ne dit pas assez souvent que c’est les événements qui rassemble les gens.
  Merci de m’avoir lu et quelques que soit votre rôle : spectateur, musicien, organisateur, bénévole continuez de faire vivre la scène et la grande famille du metal !
Live report par BOUKY
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