DESPISED ICON – Beast ( Nuclear Blast ) note: Tabarnak/10

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Le deathcore est loin d’être mon style de prédilection. Trop « méchu », répétitif et caricatural à mon goût… Des tas de groupes avec des noms à rallonges, bien souvent illisibles et des guitares avec encore plus de cordes, elle-même accordées encore plus bas avec un son quasi-clinique enfin bref un style où la surenchère et le mauvais goût sont souvent de mise. Mais quand les légendes du style se décident à remettre le couvert après un hiatus de six ans, j’attrape la petite et je tend l’oreille !

Car on a beau dire ce que l’on veut sur le deathcore, nos amis québécois de DESPISED ICON n’ont jamais réellement suivi l’effet de mode et ont toujours pratiqué cette musique avec leur cœur. Et « Beast » est bel et bien là pour confirmer ce que je pensais déjà, DESPISED ICON est revenu aux affaires pour mettre tout le monde d’accord et reprendre les rênes d’un style qu’ils (sur)dominent haut la main.

Alors certes, vous me direz qu’entre « Day Of Mourning » paru en 2009 et ce nouvel album, il n’y a pas de grosse évolution. Je l’avoue! Mais là on arrête les conneries, exit les EMMURE et consorts, on retrouve l’essence, les origines du style. En d’autres termes, on remet les pendules à l’heure.  « Beast » est un savant mélange de (brutal) death,  de métal et de hardcore, des titres courts (3 minutes en général) et rentre-dedans, une rapidité d’exécution, une technicité, un gros son, des riffs acérés, des saccades et des breakdowns de clébard, des mosh-parts d’anthologie, du grosse purement hardcore etc… On a droit à la formule complète, salade tomate oignon sauce blanche supplément fromage, le tout est servi par un son « énorme » mais organique et énergique, on a su garder le groove et la puissance du live.

Par ailleurs, on retrouve avec une joie non dissimulée le duo de chanteur, Alex Erian ( désormais dans OBEY THE BRAVE) avec son phrasé hardcore et Steve Marois toujours aussi efficace quand il s’agit de balancer pig-squeal et autres voix death… L’expérience paye, le mélange est parfait, les bougres se répondent et s’amusent à perdre l’auditeur dans un tourbillon de violence dont seuls « ces bouffeurs de poutine » ont le secret. On sent que le groupe retrouve son énergie d’antan, prend franchement plaisir à jouer ensemble et ça fait du bien! On a, du coup, vraiment hâte de les revoir par chez nous tant on ressent que ces titres-rouleaux-compresseurs vont tout défoncer en live.

Pour conclure, je dirai que les canadiens nous reviennent plus forts que jamais, bien décidés à reprendre leur place dans le jeu de trône du microcosme deathcore, le « juke box acadien » n’a cette fois-ci que des tubes à livrer ( « Inner Demons », « Drapeau Noir », « Bad Vibes », « Beast » ). Et c’est en à peine trente minutes que le groupe nous démontre « ce qu’est et doit être » le deathcore : aucun temps mort, aucun répit, brut et sans concession, mais toujours « chaleureux ».  « Beast » est, pour moi, la bande originale idéale pour vos bastons estivales : on se tatane tranquillement, entre copains, sous un soleil de plomb, à coup de grilles de barbecue ou de chaînes de vélo… En clair DESPISED ICON 2.0 c’est « Marche Ou Crève » !

 

 

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