GHOST fut choisi pour clôturer avec panache le premier jour du Download Paris, et quel meilleur choix que celui-ci ?. Ce groupe a su gagner le respect et l’admiration de la communauté metal du monde entier. Pour certains ils restent difficile de digérer ce qui peut paraître trop pop, extravagant, arrogant ou digne d’un spectacle de cirque, mais indéniablement ils réussissent à séduire, et une fois que leur enchantement t’atteint, tu finis par les adorer tout simplement, car moi je sais, qu’au fond, nous aimons tous Ghost.
La nuit était finalement tombée et nous étions tous déjà épuisés par cette première journée de festival. Un verre de jus de fruit abandonné qu’accidentellement j’avais renversé avait laissé ma botte droite détrempée et collante, j’avais faim et mon petit ami avait décidé qu’il était plus judicieux de dépenser nos dernier dix euros en bière plutôt que dans un délicieux chili con carne. Au loin résonnait IRON MAIDEN, que personnellement, je respecte du plus profond de mon âme mais NE supporte pas. Je crois que quelque chose dans mon ADN les rejette ou une espèce de puce anti-Iron Maiden a été incrustée dans mon cerveau à ma naissance.
Une heure avant le show de Ghost, nous étions en face de la scène attendant impatiemment aux côtés d’une centaine d’autres personnes qu’apparaisse Papa Emeritus avec ses démons. Malheureusement cette attente s’est prolongée avec un rajout de 20 minutes au Set d’Iron Maiden, et seul Dieu sut combien j’ai haï Bruce Dickinson ce jour-là. Je t’aime Eddie mais fais que Ghost ne commence pas avec du retard s’il te plaît, tu sais que je t’en serai reconnaissante ( signée une fanatique de Ghost).
Finalement les IRON MAIDENS coururent et atteignirent leur colline (« Run to the hills, run for your lives …»), et l’heure de Lucifer était enfin arrivée. Les lumières s’abaissèrent sur la scène et la musique ecclésiale commença à résonner en introduction. Mon coeur faisait des bonds et le public criait follement. Par chance nous étions arrivés suffisamment tôt pour être bien devant et voir le spectacle dans ses moindres détails. Les démons (ghouls) apparurent et je me sentais comme une adolescente des années 90 qui voyaient les Backstreet Boys : hurlante et sautant sans aucune dignité, totalement captivée par les beautés des musiciens. Dès lors ce fut le commencement du rituel, les notes graves de “From the Pinnacle to the pit” se firent entendre et tous entassés commencions à danser et sauter, parce que mystérieusement la musique de Ghost donne envie de danser, en tous cas à moi oui. Là sur la scène, les cinq démons dans leurs uniformes raffinés et leurs masques argentés faisaient vibrer l’Hippodrome de Longchamp avec leurs instruments maudits et, sans plus attendre, surgit Papa Emeritus III à l’allure splendide dans son costume de gala et sa coiffure impeccable, tout était parfait pour une nuit romantique avec Ghost.
Le Papa ne tarda pas à nous parler et demander si nous passions un bonne soirée, ce à quoi nous répondions tous positivement, cependant lui-même n’était pas au mieux. Il souffrait ce soir-là d’une grippe et lui était difficile de chanter, et si nous pouvions noter qu’il lui coûtait de parler, il chantait comme les anges déchus seuls savent le faire et nous offrait un grand concert. Je ne sais si je suis un peu sourde mais si Emeritus III n’eût parlé et s’était limité seulement à chanter, je n’aurais même pas noté qu’il était malade.
Le spectacle continua avec “Ritual”, “Prime Mover”, “Cirice”, “Year Zero”, “Absolution”, “Mummy Dust” et “Monstrance Clock” pour terminer et à l’issu duquel le Papa nous fit une petite pitch sur l’orgasme féminin et de la beauté de deux êtres jouissant au même moment. Bien Papa, des points supplémentaires pour toi.
Le rituel nocturne de Ghost à Paris s’écoula rempli de bonne musique, et ne m’importait plus ma botte trempée, ni l’allemand de deux mètres qui se tenait devant et qui m’empêchait de tout voir, tout était magique et le Papa nous hypnotisait tous, avec sa voix magnifique et ses mouvements sensuels, c’était comme s’il flirtait avec chacun d’entre nous et pendant que le concert se déroulait, nous tombions tous amoureux. Ce Papa Emeritus III a tout d’un Casanova et il m’enchante.
Sans aucun doute, le meilleur moment de ce premier jour du Download Paris fut Ghost : une performance imposante, des riffs accrocheurs, des chansons entraînantes, des textes ténébreux et surtout un Pape séducteur qui nous a volé notre cœur, et à qui nous souhaitons une meilleur santé.
