Chronique : ALESTORM – No Grave But The Sea ( Napalm Records ) note : Vane vs. Rackham

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Après quelques années de silence, condamné à errer en fond de cale au pain sec et à l’eau… 2017 voit enfin la sortie de d’un  nouvel album d’ALESTORM, les « titans » écossais du pirate metal. Ce nouvel et quatrième opus se nomme sobrement « No Grave But the Sea ».

Mais venons en au fait, la question qui me taraude réellement est de savoir si ALESTORM va réussir à se renouveler, à maintenir un cap et « hisser toujours plus haut le pavillon noir «  alors que son prédécesseur, « Sunset On The Golden Age », montrait déjà des signes d’essoufflement et les prémices d’une fin annoncée… Après tout, toute cette histoire de pirate metal n’est qu’une vaste blague. Christopher Bowes ( chant/clavier ) le dit lui-même et l’assume : ALESTORM c’est du second degré, potache, kitsch et risible. Les membres du groupe se foutent pas mal de l’Histoire de la Piraterie, ils ne font qu’utiliser le support pour se marrer et partager leurs délires. Alors pourquoi essayer d’intellectualiser les choses et ne pas plutôt prendre ALESTORM tel qu’il est, c’est à dire un groupe de Pirate Power Folk, fun et décomplexé, qui veut simplement faire passer un bon moment à son public.

C’est donc exactement ce que j’ai fait afin d’optimiser l’écoute de ce « No Grave But The Sea » : Cocktail à base de rhum ( avec petit parasol ), fruits exotiques, short de bain coloré, lunette fun, cul vissé dans le sable de L’Ermitage en plein soleil, lecture…

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D’emblée, on est pas perdu, l’écorce est la même, la sève aussi, rien de nouveau. Voix de pirate assoiffé de Bowes, lignes d’accordéon sautillantes et mélodies de claviers trompettantes, du kitsch à tout-va, des textes emplis de crétinerie flibustière amenant immédiatement le sourire et un bon dosage entre les tubes courts et percutants et les plages plus épiques. En gros, ALESTORM a toujours du répondant, le groupe assure dans ce qu’il sait faire de mieux, dans sa formule traditionnelle, seuls quelques arrangements changent.

On obtient donc des titres aux refrains imparables qui feront toujours taper de la jambe de bois n’importe quel énergumène aviné. À l’image de « Mexico » et son introduction chiptune qui risque de faire plaisir aux nerds de tous bord. Mais aussi « Alestorm » et ses influences plus thrash-mélo avec les voix criées et agressives d’Elliot Vernon ( claviers/backing ) dont on avait déjà eu un aperçu sur « Sunset Of The Golden Age » et qui fonctionnent plutôt bien avec l’ensemble.

À noter également que l’arrivée du moussaillon magyar Máté Bodor au poste de guitariste vient renforcer techniquement et apporte un souffle d’air frais dans les voiles du navire ALESTORM. Les riffs en ressortent plus heavy et plus catchy comme sur lépopée « To The End Of The World ». On ne peut s’empêcher alors de penser aux premiers TURISAS, sans le côté sérieux, avec ce power folk aux tonalités synthé-cuivré un brin ringarde. S’ensuivent des titres plus « classiques » mais assez rapides, « Pegleg Potion », « Man the Pumps » et « Rage of the Pentahook ». Et enfin « Treasure Island » avec ses 8 minutes aussi épiques que techniques, entre refrains à boire et soli de clavier, un sale mélange de DRAGONFORCE et de CHILDREN OF BODOM sauce Pirate…

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Mais la bonne surprise reste « Fucked With An Anchor », l’acmé celtico-paillard de l’album, une chanson accrocheuse et dansante aux allures marines « dropkickiennes » servie par un texte « stupide »« Fuck you, you’re a fucking wanker – We’re gonna punch you right in the balls… »  Poésie quand tu nous tiens !! On imagine déjà le groupe l’entonner et faire mouche devant le public du Hellfest.

Pour résumer, « No Grave But the Sea » va clairement satisfaire le fan d’ALESTORM et va faire détester encore un peu plus le groupe par les « trve-folkeux bas de plafond »…  Alors qu’au final, ALESTORM s’amuse sans pêcher techniquement ni artistiquement et on le sent bien tout au long de l’album. Cependant, le groupe ne provoque pas non plus d’émoi, il campe sur ses positions, tenant fièrement la barre, on retrouve simplement toute la mécanique musicale traditionnelle du groupe. Sans être original, ALESTORM nous gratifie d’un bon album, un bon moment, une bonne rasade de rhum arrangé « banane » et on a hâte de découvrir ces nouveaux tubes sur scène. Le rendez-vous est pris au Hellfest, le Vendredi 16 Juin !!

 

 

 

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