COWARDS – Still ( Throatruiner Records / Deadlight ) note : F7 / Fujita Scale

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Après avoir été salué unanimement par la presse et le public pour son « Rise To Infamy », monolithe de haine, sorti en 2015, après avoir fait un passage remarqué au Hellfest 2016 et après avoir tourné sur à peu près toutes les scènes de France & de Navarre, ce n’était apparemment pas l’heure d’entrer en hibernation pour le crew parisien de COWARDS. En effet, le quintette continue sur sa lancée en sortant « Still » un EP plus que bienvenu où le groupe nous montre de quel bois il se chauffe, et au cœur de cet hiver pourri, on a beau dire, ça fait du bien…

Pour les novices, la musique de COWARDS vous ballotte entre un black-sludge de « racaille » et un hardcore LaVeyen. Libre, « primitive » et « urbaine », sa musique renifle la Ville, elle en est toute sa contradiction, toute sa violence sourde, son ignorance. Au programme, trois nouveaux titres dont la sublime « Like Us », en featuring avec le chanteur de FANGE  ou la mixture infâme, boire du ciment, un horrible mélange d’os et de chair meurtris… S’ensuivent deux reprises dévastatrices dans la pure tradition du groupe (THE POLICE avec « Every Breath You Take » & THE HORRORIST avec « One Night In NYC »), enregistrées pendant les sessions de « Rise To Infamy ». Sous la houlette de l’impeccable Francis Caste, le son prend vie, dense, intense, moderne & brut. La saturation est poussée à son apogée afin d’infliger un maximum de dégât à l’auditeur, plus oppressant et massif que jamais.

Sur « Still », on retrouve donc cette essence non raffinée qui fait la force de COWARDS, ces riffs au scalpel, ce groove sale, cette voix écorchée, reflet d’une société sans concession, sans pitié. Une haine maîtrisée qui martyrise l’auditeur, le malaise. Comment alors ne pas évoquer KICKBACK ou ARKANGEL ? L’inspiration est là, indéniable.

Tout au long de ces cinq titres, on se fait tabasser froidement, ni plus, ni moins. Mais on découvre aussi cette envie insatiable « de détruire quelque chose de beau ». On a cette envie de passer le réveillon, Place Stalingrad, entre les clodos pétés à la Villageoise et les crack-heads en manque, rejoindre le caniveau. On a envie de « se battre contre Ghandi« , de traîner dans la saleté de Paname et les bas-fonds de New York. Écouter « Still » reviendrait à faire un remake de La Haine et Taxi Driver à la sauce Fight Club, « le plus dur c’est pas la chute, c’est l’atterrissage. ». Tout est dans le ressenti, dans l’intensité, les occiputs fêlés à coup de barre de fer, les jointures des mains qui explosent contre les murs en béton d’un immeuble délabré, la tête fracassée dans une baie vitrée. Avec COWARDS, on frôle la vie, tout est à vif.

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