COUGH – Still They Pray ( Relapse Records ) note: Sizzurp/10

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Conçus sur les terres fertiles de Richmond aux Etats-Unis d’Amérique, COUGH est un quartet ayant, à l’image de sa musique, lentement émergé des abysses du mouvement doom-psyché. Le groupe se réclame de l’occultisme doomesque  le plus classique, il est porté par Parker Chandler, bassiste, chanteur et fondateur. On ne peut pas dire que COUGH soit le groupe le plus révolutionnaire ni le plus prolifique du monde, son dernier album datant de 2010… La raison ?? Chandler officie également en tant que bassiste au sein de WINDHAND ( un autre groupe de doom, beaucoup plus productif et à chanteuse ce coup-là, WINDHAND était d’ailleurs présent au dernier Hellfest ).

Mais c’est bien loin de ce doom empreint de « féminité » que COUGH nous emmène. Effectivement le ton se veut un brin plus intimiste et sombre, la musique est clairement axée sur la personnalité et les influences de Chandler, on ressent que l’homme se lâche et n’hésite pas à explorer inconsciemment sa propre noirceur. Après un premier album, il est vite repéré et signé par le label américain qui soutient à peu près tout ce qui se fait de plus sombre sur le marché, le fameux Relapse Records. COUGH y sort donc son deuxième bébé, « Ritual abuse », enregistré par l’homme à tout faire du groupe, Chandler. Voilà pour la partie dites « biographique », passons donc à « Still They Pray »

Pour cette mouture 2016, pas de grosse surprise, évidemment on reste dans un doom metal à la ELECTRIC WIZARD… Au menu, des tartoches ultra-lourdes, ultra-lentes et mélodiques, on invente rien mais on fait les choses extrêmement bien. L’album est d’ailleurs produit par Jus Oborn, chanteur et guitariste d’ELECTRIC WIZARD ( Amen! ) comme par hasard !!. Il se décline en huit « ritournelles » d’une dizaine de minutes, avec des boucles répétitives, grasses et ronflantes, des plans lents et rampants purement doom. Les compos sont farcies de riffs grésillants et de soli/mélodies wah-wah. Chandler nous y propose un son extrêmement lourd et travaillé, avec le style vocal « typique » c’est à dire très « sabbathien »… Mais sur cet opus, COUGH réussissent justement à moduler ce chant qui devient parfois un peu lassant tant il est caricatural; et de-ci de-là ils amènent quelque chose de beaucoup plus personnel et agressif, avec des hurlements pleins de rage et de douleur ne faisant par la même occasion qu’accentuer « l’obscurité » ambiante et mettant ainsi en valeur cette puissance très « sludge » qui ponctue les titres. D’« Haunter Of The Dark » à « Possession » en passant par l’entêtant « Masters Of Torture » ou encore la petite pépite « The Wounding Hours » et ses nappes d’orgue lugubres… le groupe va au bout de ses idées et ne lasse pas, et c’est au milieu de ce mastodonte monocorde et « brutal » que s’installe finalement une douce mélancolie avec la ballade acoustique « Still They Pray ».

Selon moi, cet album marque une (petite) évolution pour COUGH, qui s’ « intellectualise » et nous propose une œuvre certainement plus « spirituelle » et « purificatoire », il s’inscrit tout de même dans la suite logique d’une discographie qui d’années en années se bonifie. Alors certes, « Still They Pray » peut paraître parfois un peu caricatural, épais voire longuet pour les non-initiés mais Chandler livre ici son album le plus introspectif et le plus sombre… le mot de la fin ? « a-cough-haine ».

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