SHINING – International BlackJazz Society (Spinefarm Records)

Shining

Les norvégiens de SHINING, formation de free-jazz créée en 1999, se tournent au bout de quelques années vers le métal extrême et expérimental. Et c’est en 2005 avec l’album « Blackjazz » que le groupe dévoile tout son talent à la face du monde, posant par la même occasion un nom sur leur style musical si particulier. Un style alliant la complexité du jazz, la musique avant-gardiste et un métal aux sonorités black/indus… Tout un programme !

Retour en 2015 avec la sortie d’ « International BlackJazz Society » sur Spinefarm Records, le groupe ne s’est pas privé sur la promo et nous met en bouche avec deux titres «  tubes » : « The Last Stand » et « Last Day », ce dernier ayant eu droit à une video époustouflante tournée au milieu des fjords sur le célèbre rocher de Trolltunga.

Le quintuor osloïte, avec à sa tête le chanteur, guitariste, saxophoniste et compositeur Jørgen Munkeby seul membre réellement permanent de SHINING également saxophoniste pour IHSAHN (ex-EMPEROR), nous démontre encore une fois son talent tout au long d’un album relativement homogène et assez digeste malgré la richesse du contenu, un véritable chaos organisé.

Je ne livrerai donc pas une description titres par titres mais plutôt une impression générale de l’album tant cela réduirait la portée de l’œuvre qu’il faut, pour moi, écouter en intégralité pour en cerner la spécificité.

Musicalement, on reste dans la droite lignée des précédents albums, avec des « tubes » teintés très rock indus s’entremêlant avec des expérimentations jazz à grand renfort de saxophone pour le moins « agité ».

Après plusieurs écoutes, un nom me vient en tête, NINE INCH NAILS, la voix de Munkeby se fait de plus en plus reznorienne ( 26 ans après la sortie de « Pretty Hate Machine »), peut-on y voir un hommage ? La question est posée… Cela ne gâche en aucun cas l’album mais l’influence est ici flagrante tant dans le son que dans les compositions qui sonnent très industrielles. J’y vois ici une nouvelle résonance à SHINING qui sans se réinventer totalement continue de faire évoluer son univers forcissant le trait de son « Blackjazz », se faisant au gré des titres tantôt plus « accessible » tantôt complètement « incontrôlable ».

Seul « House of Control » fait pour moi figure d’OVNI, situé à la fin de l’album, cette ballade « rock » vraiment mélodique même si elle s’intègre bien à l’ensemble dénote par sa simplicité et sa « douceur » comparé à ce que SHINING nous a habitué, une nouvelle expérience donc pour le groupe…

SHINING est aussi et avant tout un groupe à voir en live, preuve en est leur prestation des plus classieuse au Hellfest 2015 où ils avaient transformés, le temps de quelques minutes, la Temple en véritable « festival du jazz de Montreux ».

Les titres d’ « International BlackJazz Society » vont donc très bien se fondre et enrichir encore un peu la setlist déjà forte en émotion du groupe…

Le rendez-vous est pris le 18 novembre au Divan du Monde et une chose est sûre, on y sera !!

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