Initialement MANNEQUIN DEATH SQUAD devait assurer seul l’affiche dans le patio de la SECRET PLACE de Saint-Jean-de-Vedas, en conclusion d’un été d’une belle série très dense de concerts. Mais un invité s’est ajouté en tête d’affiche, une surprise de taille, le légendaire SOULFLY. Son dernier passage en ces lieux date de 2018, et Max Cavalera a eu à cœur une nouvelle fois de démontrer son plaisir à jouer ici et qu’il était toujours prêt à en découdre.

image article La tribu SOULFLY a rempli à craquer la SECRET PLACE de Saint-Jean-de-Vedas ! (29 août 2024)

MANNEQUIN DEATH SQUAD, 2024 Secret Place – photo (c) Mathias Nomdédéo

Les fans de SOULFLY se sont rendus en nombre ce jeudi 29 août à la Secret Place – certains n’ayant pas hésité à faire 3 h de route pour conclure en beauté l’été devant l’agréable scène extérieure, à quelques mètres de leur idole. Une jauge à taille humaine et une ambiance conviviale (avec quatre bars ce soir-là), loin de celle des festivals où la scène est si éloignée et où l’on ne peut qu’apercevoir les musiciens. Ce soir, la Secret Place nous réservait un dernier air de vacances avant un retour à la réalité avec une soirée en compagnie d’un des musiciens metal les plus appréciés de la planète.  

Et c’est sous un jeu de lumière presque tamisé que SOULFLY entre en scène, avec un Max engoncé dans une veste de cuir malgré la chaleur, qui lui donne l’allure d’un motard des enfers. On a beau être au douzième album du groupe américano-brésilien, c’est avec le titre « Back to the Primitive », et son célèbre « Um, dois, treîs, quatro »… sorti il y a 13 ans que les hostilités commencent. 

Une rythmique lourde, primitive, groove à souhait, et des paroles engagées attaquant les dérives politiciennes, la formule n’a pas changé depuis toutes ces années. Mais ce goût pour l’expérimentation, ses sons samplers et ses rythmiques puisant leur inspiration dans la culture brésilienne donne une couleur toute particulière au projet à l’ex. guitariste chanteur de SEPULTURA.

Comme à l’accoutumé, le groupe va largement réviser les morceaux de ses débuts, tout en n’oubliant pas le dernier album Totem, avec le thrash death old-school du titre phare « Superstition ».  Les headbangers travaillent alors à l’unisson sur ses rythmes tribaux de tueurs. Max et ses acolytes se montrent des plus accessibles et empathiques, et fraternisent rapidement avec le public.

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SOULFLY – 2024, SECRET PLACE – photo (c) Mathias Nomdédéo

On prend l’album suivant :  « 3 » et « Downstroy » résonne tonitruant dès son ouverture, avec son mélange particulier entre NAILBOMB et le SEPULTURA de ‘Roots’. La chaleur monte d’un cran, personne n’est épargné,  la sueur coule sur tous les fronts, et les bières rafraichissent les gosiers, la fête est définitivement commencée. 

Max Cavalera se révèle être en voix ce soir. Du haut de ses 55 ans, il a retrouvé du plaisir à jouer en live. Il assume ouvertement son côté old school et le cultive par ailleurs avec les ré-enregistrements des albums qui on fait sa légende au sein de SEPULTURA.    

Résonnent alors les premiers accords de « Tribe » avec son introduction au berimbau et ce chant « Zumbi e o senhor das guerras », en hommage au chef de guerre brésilien, extrait du premier album Soulfly de 1998. Une exultation communicative s’installe dans le public, tout le monde reconnaît les titres joués ce soir. Depuis 27 ans, il faudrait être ignare pour ne pas connaître ses tubes que le groupe enchaîne ce soir sans temps mort.

« Prophecy » fait partie de l’un d’eux. Son intro sous forme de sirène d’alarme, sa rythmique sauvage de batterie rappelant leur heure de gloire de l’autre célèbre frère Cavalera, Igorr, il a tout pour enflammer un public déjà en ébullition.

Inarrêtable, tout comme le public de la SECRET PLACE qui fait marcher à plein régime les quatre bars, l’enchaînement de titres choisis par le gourou brésilien fait mouche.

Puis viendra le passage obligé où Max déclare sa flamme au reggae, un genre musical qu’il apprécie particulièrement. S’autorisant sans scrupule le recours à quelques rythmiques reggae qu’il assène à un public metalleux toujours surpris de cette approche alors que la réédition de Roots en 2005 comprenait déjà une excellente reprise de « War » de Bob Marley.

Autre moment fort du rituel SOULFLY, le moment familial. « Bleed »  est l’occasion de chanter aux côtés de son fils Ritchie, présent ce soir au merch du groupe. Extrait lui aussi de l’album de 1998, il était chanté initialement avec de Fred Durst, de Limp Bizkit. Un mélange très réussi de deux styles différents de nü metal. Ritchie avait été accueilli par la Secret Place en janvier 2020, avec INCITE, son « groove metal band » pour un show remarquable pour ceux qui avaient eu la bonne idée d’y assister. 

La tribu est d’ailleurs complétée ce soir par ZYON, un autre fils de Max, derrière les fûts de la batterie qu’il maîtrise comme un chef. La famille Cavalera est bien accompagnée par deux compères de longues dates, Mike Deleon à la lead guitare et et Mike Leon à la basse.

SOULFLY conclut par le classique et mythique « Eye for an Eye » pour un trop court rappel, et nous chante en guise de berceuse « Ohé ohé Soulflyyy », repris en choeur par un public comblé.

Autant les fans de Max que les aficionados de feeling 90’s auront pu trouver leur compte ce soir, avec ce son moderne et old school à la fois. Le brésilien accuse bientôt 30 ans de carrière avec SOULFLY, un projet qui lui a permis de traverser toutes ces décennies en faisant la musique qu’il aime. Une passion jamais éteinte, et qu’il partage aujourd’hui avec une générosité sur scène qui fait plaisir à voir.   

  

Merci à Mathias Nomdédéo pour ses photos.

 

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