Ce samedi a été divers mais aussi varié. Varié en programmation, varié en qualité, varié en surprise et en déception. Le samedi est la journée généralement très attendue par les festivaliers, et cette année encore plus que les autres avec Metallica. Retour en détails sur les groupes vus durant cette troisième journée.

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Photo @ Sarah Cross

Alien Weaponry
3e participation en 4 édition, plus régulier c’est compliqué ! Les néo-zélandais n’éprouvent aucune difficulté à aller de l’autre côté du globe pour venir faire vibrer les terres clissonaises de toute l’intensité de la culture maorie. Toujours un succès, le trio parvient systématiquement à instaurer leur atmosphère si particulière. Le Haka traditionnel, les chants, les sonorités, tout y est! En revanche il me semble qu’ils jouent toujours à peu près sur le même créneau. Il serait intéressant de les voir en début de soirée la prochaine fois.

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Kronos
Là encore une reformation qu’on attendait ! Les wosgiens (dont une partie réside désormais en terre tourangelle), font leur grand retour. Récemment réunis avec le line UP originel à l’occasion de l’anniversaire de l’incontournable référence « Colossal Titan Strife » qui a fêté ses 20ans ! Mike Saccoman le batteur vient fouler les planches en premier, suivi de ses acolytes. Ça commence cash, ça commence vite, ça commence fort! Et Kronos a réussi à maintenir ce niveau d’intensité absolument tout le long du show. Une prouesse d’énergie, un déferlement de décibels, ça martéle dur et l’accueil est bouillant! Le sourire aux lèvres le quintet enchaîne les singles de son album mythique, tous les titres font mouche un à un. Après une telle claque, on en redemande, et une question brûle toutes les lèvres : un nouvel album sera-t-il à l’ordre du jour ?

Anvil

Total Chaos

Rhapsody of Fire
Premier passage au Hellfest, et personnellement un goût particulier puisqu’il s’agit d’un des groupes de jeunesse (collège) qui m’a fait basculer dans le métal. Une époque où le genre epic holy power heavy metal (ndlr : oui tout ça, je vous jure qu’à l’époque c’était très exactement cette définition pour Rhapsody!) était en vogue. Ce n’est donc plus tout jeune et plus tout à fait au goût du jour (les dragons et les princesses ça ne se fait plus beaucoup dans le métal actuellement), la formation n’a plus grand chose à voir avec le Rhapsody de la grande époque (qui n’était alors pas « of Fire »), mais un réel plaisir de les voir enfin jouer. L’introduction guidée par la voix enchanteresse de Christopher Lee (présente sur l’album Symphony of Enchanted Land Part II) nous mène (logiquement) à commencer par l’immmense « Unholy Warcry« , excellent départ. Puis le groupe va aller piocher ça et là dans sa discographie du jeune et du moins jeune… Jusqu’à atteindre le Saint Graal tant attendu : « Dawn of Victory« . Un des meilleurs titres que le groupe ait écrit (et l’album que j’ai le plus écouté), et chanter ce refrain mythique avec ses amis d’enfance à ce petit quelque chose en plus d’indéfinissable mais tellement jouissif. Plus généralement, tout un Hellfest en parfaite harmonie sur ce chant fraternel. Un concert… épic !

Black Stone Cherry
Un bon show sudiste comme on les aime. Ce groupe aurait à mon avis plus sa place le soir, l’énergie déployée est tellement puissante, c’est un peu dommage de les voir à 15h de l’après-midi. Mais ça a au moins le mérite de bien ambiancer les festivaliers qui sont tout de même sur leur 3e jour de festival et pour certains ça commence à tirer. Alors un réveil bien rock est toujours le bienvenu ! Le Kentucky a investi les lieux et c’est énorme !

Legion of the Damned

Stratovarius
Stratovarius c’est pour moi un peu la même histoire que pour Rhapsody, alors je voulais absolument y jeter un oeil bien que je ne sois pas aussi accroché à ce groupe. Mais force est de constater que le show n’est pas (du tout) à la hauteur, trop peu de vieux titres à mon goût, une setlist majoritairement trop récente qui oublie un peu ses fans de la première heure. Ca me paraît globalement fade. Malgré un super son je ne resterai pas jusqu’à la fin.

The Haunted
Ils sont suédois, et comme à chaque fois, c’est la qualité qui prime par là-bas. Et en termes de show « in your face » on est dans ce qui se fait de mieux. Ça martèle sec, pas de répit pour les braves! Adrian Erlandsson, le batteur d’At The Gates est toujours à fond, comme les autres d’ailleurs, quoi que certainement encore plus! Toujours à fond et grand technicien, c’est un régal à admirer. Cette énergie positive se répand sous la Altar comme une traînée de poudre. Ils terminent leur set rincés, et nous aussi !

Kataklysm
Le groupe porte bien son nom, c’est à peu près ce qui s’est abattu sur la Altar! La foule présente pourra en témoigner… Un début de soirée sans pitié. Un set servi façon panzer, ou uppercut, c’est vous qui vous voyez. Le poids des riffs est incommensurable, c’est gras à souhait, la testostérone déborde de partout, la prod est puissante et équilibrée, et la première corde de chaque guitare est clairement la plus usée! Les gens étaient bouillants, on a eu droit à un circle pit d’anthologie. Gueuler une fois en cœur « tabarnac » apportera une petite touche d’humour à un rouleau compresseur québécois parfaitement huilé. Les titres du dernier album se fondent parfaitement dans cette setlist qui fait l’unanimité, à l’image du terrible « Die as a King« . A mi-chemin entre death, thrash et sonorités suédoises un peu à la At The Gates, le mix est délicieux. J’ai bien aimé cette petite intervention du chanteur qui résume bien la soirée : « We’re for the same reasons : first we love métal, second we’re trying to escape from all the chaos and bulshitt out there« . Point d’orgue du set : le « stress test » imposé aux challengers (service de sécurité dédié à récupérer les slammers dans la fosse) du Hellfest! Et là en termes de challenge on y est ! Rarement, voir même surement jamais vu autant de slams au même moment et pourtant je n’ai pas manqué une édition depuis 2007! Incroyable, un spectacle sur scène et dans le public. Enorme show.

Mass Hysteria
Au Hellfest certains groupes imposent une liste d’accréditation restrictive, et tous les photographes n’y ont pas accès. C’était le cas pour Mass Hysteria, et notre photographe a eu la chance d’être inscrite sur cette liste de réservation spéciale.  C’est donc une petite exclusivité que nous vous présentons avec ces magnifiques clichés de leur show, et c’est aussi la raison pour laquelle nous publions plus de photos qu’à l’accoutumée. Un photoreport spécial Mass Hysteria en somme! Merci Sarah !

Mr Bungle
Une pluie battante se répand rapidement sur le Hellfest (alors qu’il n’en annonçait que pour l’après midi et que nous nous n’en avons pas eu, manifestement ça s’est décalé). Les festivaliers se réunissent tout de même massivement à la Valley pour aller regarder le thrash déjanté de Mr Bungle. On est ravi de voir Dave Lombardo à la batterie et le guitariste d’Anthrax. Un concert sympathique mais pas transcendant !

Nile
Bon Nile, c’est Nile. A ceci prés que ce soir ils n’étaient que 3, Karl Sanders ayant été hospitalisé en Belgique après le Graspop. Tombé gravement malade, Karl a écrit un long message sur la page Facebook du groupe dans lequel il s’exprime longuement et regrette profondément et sincèrement de ne pas pouvoir participer à ce concert du fait de sa maladie, pour la première fois en 19ans de carrière ! C’est dire l’engagement total du personnage dans son groupe. Nile a donc performé pour la première fois sous forme de trio, et évidemment avec un tel niveau, les gars ont relevé le défi haut la main. Un set très largement à la hauteur de ce qu’on pouvait espérer de ce format réduit !

Metallica
Faut-il décrire ce show? Les 9/10 du Hellfest y ont assisté et ont déjà un avis bien tranché sur le sujet. Pour ma part vision plutôt négative du set : encore 15 minutes de retard, comme il y a 2 ans, un show terminé 5minutes plus tôt soit 20 minutes de concert amputé… Sachant qu’au milieu de ça Trujillo a appliqué l’idée de sa femme : reprendre du Indochine avec Kirk, morceau répété 1h, très amateur, certes rigolo mais franchement quand on vient voir Metallica est-ce qu’on a vraiment envie de s’infliger ça ? Personnellement non. Pour moi cela s’ajoute aux minutes perdues, on se retrouve déjà avec au minimum 25 minutes en moins. C’est considérablement raccourci pour un set qui était le plus attendu par les festivaliers. Côté setlist elle ressemblait grandement à celle de la dernière fois (Enter Sandman, Sad But True, Nothing Else Matter, Seek and destroy, One, Master of Puppets, etc.) avec quelques nouveautés récentes qui ont eu du mal à prendre, les gens étant dans l’attente de « single » et non de titre récent. Seule vraie bonne surprise, ils ont joué Orion. En résumé le show était très identique à la dernière fois, les ballons, le feu d’artifice, la setlist… Alors oui on passe toujours un bon moment (même si le public me paraît étrangement toujours un peu mou alors que c’est, pour la plupart, le concert de la journée qu’ils attendent), on chante les refrains fraternels de la communauté metal, mais on attend quand même plus de surprises sur un show pareil, à tous les points de vue. Le son était une catastrophe : grosse caisse sous mixée, caisse claire parfois inexistante, guitare surmontée, prod globalement pas terrible et mal équilibrée. La réalisation des images ressemblait globalement plus à des animations windows, la réduction en plusieurs cadres dans un même écran était la pire idée, d’autant plus que les musiciens étaient peu filmés alors qu’il y avait un monde incroyable pour ce concet. Beaucoup de festivaliers ont entendu Metallica en live, mais ne les ont jamais vus… Ou alors de loin, très loin… Dommage. Enfin Hetfield a également clairement manqué d’interactivité avec son public. Bref, si ils repassent une 3e fois je ne suis pas sur d’y retourner.

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