Hellfest 2024 – Les tops & les flops

Notre traditionnel article annuel : les tops et les flops. L’occasion de se poser quelques semaines après le festival, à froid. On revoit ce qui a marché, et ce qui a moins fonctionné, avec un regard de festivalier. Bien entendu cet avis n’engage que nous et nous serons ravis de lire vos avis !

Les tops

La Gardienne des Ténèbres
Il faut le dire, elle est incroyable. Dix mètres d’ingéniosité créée par la compagnie La Machine située à Nantes (dont le coauteur est aussi à l’origine du fameux éléphant). Cette compagnie créée par François Delarozière est absolument prodigieuse. Après deux ans de construction, La Gardienne des Ténèbres dont on a tant entendu parler est enfin née. Elle a pu se donner en spectacle chaque soir de 22h à minuit pour le plus grand bonheur des festivaliers et photographes. Elle a ainsi remplacé les traditionnels feux qui étaient localisés à cet endroit les années précédentes. Formée d’exosquelettes qui lui permettent de se déplacer, des flammes jaillissaient ça et là le soir et participaient à rendre ce lieu absolument unique en son genre. Une innovation incroyable qui permet au Hellfest de devenir lui-même toujours plus incroyable.

Les décorations
Je crois qu’on en parle chaque année, mais vraiment, ça mérite. Tous les ans des nouvelles surprises, tous les ans le plaisir de revoir les nouveautés des années précédentes, et tous les ans la joie de pénétrer dans un lieu fantasque.

Les points de restauration Hellfest
Là où on fait quasiment toujours la queue pour 95% des points de restauration qui ne relèvent pas du Hellfest (chapeau bas à la pizza qui n’avait quasiment jamais de queue), les points de restauration du Hellfest étaient toujours ou quasiment toujours immédiatement disponibles. Et en plus les plats servis sont certes simples (burger, croque monsieur, wings, etc.), mais surtout globalement bons avec des prix relativement corrects. Une aubaine lorsque nous étions pressés. Bravo aux équipes pour cette efficacité générale car tous les points de restauration ont eu cette même réactivité.

La nouvelle localisation du merch artist
Il aura pas mal bougé ce merch artist, mais je crois que cette fois il a trouvé sa place définitive. Faire la queue à côté des Main Stage était à l’époque compliqué et rendait encore plus difficile la circulation dans cette zone. Ces changements montrent que la réflexion est de longue date. Cette fois la queue ne gène rien ni personne, c’est une excellente idée.

Photo @ Fabien

L’ambiance
Rendons hommage à vous, les festivaliers. Si le Hellfest est toujours un lieu aussi agréable c’est aussi parce que la population y est très sympathique. La convivialité est le maître mot sans qu’il ne soit besoin d’en convenir ou d’en faire une règle. Tout le monde est dans le même état d’esprit et je crois que c’est surtout ça la grande réussite du Hellfest : faire en sorte que les gens aient besoin de ce moment ensemble au-delà de la musique.

Les Flops

Le samedi 
Le samedi produit à chaque fois les mêmes effets, à savoir un agglomérat particulièrement dense et compact de festivaliers. Et étrangement, tous les ans nous nous faisons la réflexion qu’il semble y avoir plus de festivaliers que les autres jours. Si les organisateurs ont effectivement décidé d’augmenter la jauge (ndlr : nous ne disposons d’aucune information en ce sens), cela participe grandement à ce volume incroyable de festivaliers qui se massent devant les Main Stage. Il est aussi possible que ce soit lié à la venue de Metallica (il me semble qu’en 2022 la densité de population était particulièrement importante le jour de leur venu, et c’était un dimanche). Bref, ce qui est certain, c’est qu’il y avait des queues ahurissantes absolument partout : aux restaurants, pour absolument TOUTES les toilettes, aux bars, au merch (nb: ça c’était les 4 jours, mais passons)… Et étrangement ça n’était pas le cas, ou pas à ce point les autres jours. Cela a rendu la journée particulièrement épuisante pour beaucoup de festivaliers. Alors, cette augmentation de jauge, simple impression ou réalité ? Si c’est la réalité, c’est définitivement une mauvaise idée.

Photo @ Sarah Cross

Les toilettes
Si on oublie la journée du samedi qui a été particulièrement éprouvante pour la gente féminine, les autres jours n’étaient pas forcément beaucoup mieux. Il faut absolument augmenter la jauge de toilettes fermés car il faut ajouter aux filles les messieurs qui veulent faire la grosse commission… Ce qui crée systématiquement une attente particulièrement longue, physiologiquement aussi !

Pas de feu d’artifice
Bon, cela a été dit à près 60 000 fois (une fois par festivalier). Mais c’est dommage car cela participe à cette idée qui se répand peu à peu, notamment parmi les déçus du Hellfest ou parmi ses haters, que le Hellfest cherche surtout année après année à se remplir les poches au détriment des festivaliers. On regrette par exemple qu’il ne soit possible d’acheter que des pintes de bière à compter de cette année. Et effectivement pourquoi pousser autant à la consommation si n’est pour augmenter le chiffre d’affaire ? Tous les festivaliers ne peuvent pas boire à outrance et certains doivent reprendre la route. Alors se voir imposer une pinte à un prix mécaniquement plus haut peut irriter. De même les cocktails sont en soi une bonne idée pour celles et ceux qui veulent se faire un extra, sauf qu’à 13€ le cocktail on est en droit de s’attendre à un peu plus de qualité car ils étaient tous parfaitement insipides. Ce sont surement des détails, mais ils participent au fait que le Hellfest devient de plus en plus cher même en dehors du prix du billet, parfois pour une qualité qui n’est pas toujours au rendez-vous. Alors rassurons-nous : non nous ne sommes pas venus au Hellfest pour boire des cocktails (de notre côté nous n’en avons bu qu’un pour fêter la fin du festival le dimanche soir), boire des pintes ne nous a pas rendus malades et nous ne sommes absolument pas des férus de feux d’artifice. Simplement, il serait dommage d’emprunter cette voie glissante de faire de petites économies et/ou des bénéfices plus substantiels ça et là, au détriment d’avantages qui semblaient jusqu’ici acquis pour les festivaliers. Ce sont des « petits moins » mais qui, accumulés année après année, font, sans que l’on ne s’en rende forcément compte, peu à peu disparaître l’ADN originel du festival. Gageons que les organisateurs sauront être vigilants, et qu’ils prendront attention de ne pas enrichir l’argumentaire des mauvais esprits qui ne voient dans cet évènement qu’une énorme « machine à cash ».

Queues importantes en restauration
Bon c’est le revers du point attractif cité dans les tops. Nous ne nous étalerons pas plus sur le sujet, mais malgré le volume de restaurants très important, et sa diversité absolument exquise, il faut malgré tout affronter systématiquement des queues interminables sur l’immense majorités des points de restauration, et ce , quelles que soient les heures. C’est dommage et frustrant,  proposer une telle panoplie et pouvoir difficilement en profiter, voir y renoncer…

Photo @ Fabien

Le mot de la fin

Globalement cette édition 2024 aura été une très belle édition. L’essentiel y était : le beau temps, une belle programmation et une ambiance de feu. Pour 2025, on espère juste que la programmation n’oubliera pas le djent, grand oublié de cette année. Quant au débat sur l’ouverture du Hellfest à d’autres genres (Shaka Ponk et consorts): une chose est sure, il va contribuer à aggraver la fracture avec la fréquentation historique du festival, à savoir les amateurs de métal extrême. Un certain nombre font d’ores et déjà savoir sur les réseaux qu’ils ont pris la décision de ne plus retourner au Hellfest pour aller retrouver d’autres festivals avec une programmation plus proche de ce qu’ils souhaitent. C’est à notre avis mécanique : plus le Hellfest s’ouvrira sur du main stream, et moins il pourra compter sur sa base initiale, sauf à dévoiler une affiche succulente sur la partie extrême. Alors, bonne ou mauvaise décision ? L’avenir nous le dira, rendez-vous l’année prochaine pour en juger !

Photo @ Sarah Cross