[ Chronique ] BLUES PILLS – Birthday ( Throwdown Entertainement / BMG )

Si vous jetez un coup d’oeil à la musique suédoise en général, sur une échelle entre ACE OF BASE, ABBA et MARDUK, vous trouverez certainement BLUES PILLS et son blues rock psyché à la fois heavy et vintage, à la fois coloré et pop’. Fort d’un quatrième album vu comme une véritable naissance au monde, le groupe mené par Zack Anderson et Elin Larsson n’en est pourtant pas à son coup d’essai, il semble vouloir au contraire asseoir un peu plus sa renommée.

Guitares grasses mais très bluesy, refrains frais, accrocheurs, le tout porté par un son pur mais raffiné, « Birthday » dévoile un groupe qui met en valeur sa force de composition en proposant un rock classique et moderne à la fois, notamment grâce à sa chanteuse Elin qui vient y injecter son expérience de mère, et qui vient la coupler à sa créativité, à sa vie de chanteuse et d’auteur-compositeur, de rock star en somme. L’album semble vouloir englober tout ce cheminement, parfois complexe, mettant en perspective l’épanouissement artistique du groupe, tout en posant les bases d’une réflexion autour des femmes et de la maternité dans le milieu du rock et du metal.

Cependant rien ici de pathétique ou de larmoyant, « Birthday » est un album débordant d’énergie, affichant toute la puissance live du groupe, canalisant cette vibration positive et la faisant résonner sur son auditoire. Et on se laisse facilement, très facilement porter par ce rock enjôleur aux sonorités aussi séduisantes qu’implacables. Ce n’est d’ailleurs pas des titres comme le ravissant « Don’t You Love It » avec ses mélodies très 70’s, le rugissant et mordant « Piggyback Rides », le fougueusement contagieux « Bad Choices », le plus psychédélique « Like A Drug » qui nous feront dire le contraire. Plus loin les cœurs coulent sur « Top of the Sky » avec pour pièce maîtresse toujours cette voix extra-ordinaire d’Elin Larsson se raccrochant parfois aux fantômes de Joplin ou Winehouse – la force du rock et la profondeur de la soul. Tout simplement addictif.

Le caractère rebelle et révolutionnaire de « Birthday » ne réside pas vraiment dans sa musique, bien qu’elle soit captivante, intense et facilement assimilable. L’album réussit à équilibrer force et vulnérabilité, trouvant un juste milieu entre la nostalgie du passé et une forme d’audace contemporaine (dans le message en tout cas). La véritable puissance de « Birthday » réside justement dans son propos axé sur la création plutôt que sur la destruction. Et dans un contexte mondial souvent perçu comme sombre, voire à l’agonie, BLUES PILLS apporte un élan de positivité et de renouveau, une bouffée d’air frais salutaire.