[ Chronique ] HEXVESSEL – Polar Veil ( Svart Records )

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Après l’avoir quitté sous les feux de la rampe lors de son passage avec CARPENTER BRUT au Hellfest, après le retour de son projet post’ goth’ punk GRAVE PLEASURES un peu plus tôt dans l’année, il apparaît presque logique de retrouver le chanteur Mat McNerney, seul au fond de sa cabane en rondins, seul au fond de ses bois, guidé par le besoin de s’isoler, de se retrouver seul avec lui-même après une saison dans la lumière. En effet, depuis sa création en 2009 par McNerney, HEXVESSEL se veut le reflet de sa personnalité et de son humeur, un voyage spirituel libre et une odyssée musicale sans frontières, qui n’a eu de cesse d’évoluer. Et c’est sous cet angle qu’il faut attaquer le sixième album des Finlandais, comme un hymne glacial, métallique et solitaire dédié à la Nature et au Nord Subarctique…

Si il reste indéniablement du pur HEXVESSEL c’est à dire ancré dans son milieu, dans sa tradition, dans son mysticisme obscur, dans sa propre mythologie,  « Polar Veil » s’imprègne également de l’atmosphère nocturne du passé de son chaman métamorphe, McNerney. Au fil des titres, le chaudron se remplit d’humeur noire, d’un black metal originel et primitif qui est incorporé au doom rock et à cette folk psychédélique qui font la signature du groupe. L’album dépeint ainsi parfaitement les réflexions solitaires de l’artiste qui entrent en résonance avec son passé, avec son coeur sombre et les frontières floues de son style.

Dès « The Tundra Is Awake », il nous montre ses racines les plus sombres, nous offrant des riffs black dissonants et un son glacial, mais toujours guidé par des vocaux envoûtants, il acquiert une certaine majesté. Il y règne d’ailleurs comme un sentiment de complainte passionnée, hantée ou balayée par les vents, qui va se prolonger tout au long de l’album. Les échos se durcissent sur le dense « Older Than Gods » ( où apparaissent les cris d’Okoi de BØLZER ) mais dégoulinent d’une mélodie enivrante au fur et à mesure que le groupe fait évoluer la structure sur un rythme doom lugubre. « A Cabin In Montana » continue sur les aspirations black avec un refrain percutant et des guitares lancinantes qui rentrent dans la tête. « Crepuscular Creatures » nous sort de la torpeur grâce à son aspect de ballade gothique presque enfantine et proche d’un DEAD CAN DANCE en hypothermie. « Ring » se veut plus rampant, plus progressif notamment dans le chant qui est soutenu par un choeur et par un solo tout en finesse de Nameless Void de NEGATIVE PLANE.

HEXVESSEL nous a habitué au changement, nous a habitué à suivre ses inspirations du moment, ses humeurs, tout en gardant une ligne directrice axée sur la Nature, les rites, la mythologie, le mysticisme ou encore la philosophie. Sur ce dernier opus, frappé à froid depuis les terres glacés de Finlande, cette ligne n’est donc pas franchie, l’organique et le lien irrépressible avec la nature sont plus que respectés. Hanté par les esprits primitifs de la forêt, McNerney convoque simplement ici les fantômes de son passé dans une errance lysergique et obscure, sorte de déclaration audacieuse d’un artiste qui continue de se réinventer, de s’explorer et d’explorer le mysticisme de la Nature à travers sa musique. 

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