[ Chronique ] BRUJERIA – Esto Es Brujeria ( Nuclear Blast )

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Sur la piste, la radio passe mal, l’air chaud empeste la Corona, la poussière du Sonora colle aux vêtements, la cocaïne trop forte ronge les cloisons nasales, les vire-voletants font la course entre les cactus et les agaves… Dans un ultime grésillement, le présentateur, Juan Brujo, beugle et annonce le cinquième album de ses compañeros de BRUJERIA. 

« Esto Es Brujeria » résonne alors dans l’habitacle, gras et groovy à souhait. Seize titres emprunt de magie noire, de complotisme, de narco-trafic, et de beaucoup de second degré, qui passent comme un chimichanga après El día de los muertos c’est-à-dire qui requinquent, qui font sourire, qui offrent exactement ce qu’on attend d’un album de BRUJERIA : du fun, du mystère, du metal crasseux, le trait de lime et la salsa verde qui agrémentent et relèvent suffisamment un plat pour le rendre agréable, frais, et presque exotique. 

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La fiesta commence avec le génialissime « Esto Es » ( le tube de l’album et peut-être même de l’été ) avec son grindcore corrosif coupé aux cuivres mariachis typique du Mexique. L’entrée en matière est parfaite, presque joyeuse alors que la suite des réjouissances va nous plonger dans un death parfois plus lent et boueux ( « El Patron Del Reventon », plus maniaque et inquiétant ( « Mexorcista » ), avec une cadence presque reggaeton ( « Estado Profundo » ), plus percutant ( « Bestia De La Muerte » ) ou plus classique ( « G-A-K » ). Les performances vocales variées, voire variables et parfois étonnantes sont légion : on retrouve le leader Brujo un poil borracho sur le rampant « Perdido En El Espacio », la crissante La Encabronada ( remplaçante de Pititis ) sur « Bruja Encabronada », les nombreux et étranges backings qui ponctuent morceaux, etc…

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Enfin, le punk-rock de « Covid-666 » nous remet à l’endroit avant la traditionnelle reprise… Cette fois, le gang a choisi d’interpréter « Cocaine » d’Eric Clapton sous la forme de « Cocaína » où, ironiquement, Brujo s’adoucit. Sa voix granuleuse devient langoureuse, elle nous berce alors qu’on referme les yeux sur le désert, le goût ferreux du sang dans la bouche, le fond d’une bouteille de Tequila bon marché sur le fauteuil passager, le hurlement d’un coyote…

En gros et pour être un brin caricatural : BRUJERIA fait du BRUJERIA, rien de vraiment neuf sous le soleil de Ciudad Juarez. Comme sur ses précédents albums, le groupe développe un death très orienté groove, très « dansant », avec de nombreuses variations, quelques pépites et une bonne dose de piment jalapeños. Ainsi l’album ressemble plus à une poignée de friandise dans une piñata qu’à un opus de death conventionnel mais ça marche foutrement bien. Chose qui ravira tous les metalleux en manque de fun et fera fuir les puristes ! Tant mieux !

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