Entretien avec Liam et Serena de SVALBARD : « Nous ne voulons plus être considérés comme un groupe de hardcore parce que nous avons l’impression de ne jamais en avoir été un. »

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Nous avons rencontré Liam et Serena, deux des membres de SVALBARD, pour leur poser quelques questions après leur passage au Hellfest. On a essayé de parler de leur futur album, de leur style, de leur engagement… Tout ça se lit ci-dessous…

Je crois que c’était votre première apparition au Hellfest, comment ça s’est passé ?

Serena : Incroyable. Absolument incroyable. Un des meilleurs jours de ma vie. C’est un honneur d’être ici au Hellfest sur cette fantastique programmation. La réaction du public était impressionnante. C’est un show que vous ressentez au plus profond de votre âme, qui vous remue. J’en ai été émue aux larmes, c’était juste incroyable.

Liam : Un peu stressé au départ. On a toujours un peu peur que quelque chose ne tourne mal. 

Serena : Oui, on a eu un petit soucis avec un ampli c’est vrai. Je pense aussi que l’un des défis est de jouer avec cette chaleur. Il fait vraiment très très chaud, on était très, très en sueur, mais c’était vraiment super.

Je sais que vous étiez en studio ces derniers mois ? Donc il y a un nouvel album qui devrait arriver… Pouvez-vous en parler un peu ?

Serena : Alors oui, nous avons travaillé sur du nouveau matériel. Oui, nous avons été en studio cette année. Et oui, nous sommes vraiment excités à l’idée de le partager avec notre public.

Liam : Mais nous n’en dirons pas plus pour le moment…

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Depuis vos débuts, votre musique a beaucoup évolué du hardcore vers plus de metal. J’ai l’impression que vous êtes devenus plus techniques. Vous ressentez cette évolution ? Est-ce intentionnel ?

Liam : Je pense, j’ai l’impression que c’est très naturel. Ce n’est pas une chose à laquelle nous avons déjà pensé. C’est juste comme une longue évolution faite de différentes influences, de différents genres que nous aimons. Donc, non ce n’est pas intentionnel…

Serena : Nous n’avons jamais décidé d’être un groupe de hardcore. Je n’ai pas grandi avec la scène hardcore. J’ai toujours été un « metal kid ». Après, je comprends, nous utilisons des éléments et certaines des voix que les gens associent définitivement au hardcore. Nous étions aussi sur Holy Roar ( qui est un label associé au hardcore ), mais nous ne nous sommes jamais assis autour d’une table en disant : nous allons devenir un groupe de hardcore.  Et je pense que maintenant, ce qui se passe, c’est que nous trouvons notre propre son et que nous nous adaptons, et il y a des éléments de hardcore, mais il y a des éléments de metal, il a des éléments de black metal, il y a des riffs de plus en plus techniques. Mais c’est juste une sorte de progression naturelle et rien de délibéré. Nous ne voulons plus être considérés un groupe de hardcore parce que nous avons l’impression de ne jamais en avoir été un.

Vous voulez juste être vous en fait…

Liam : Oui exactement. Comme je te disais, j’ai grandi en aimant le hardcore, le death metal, le grindcore et tout, et Serena a grandi en aimant le black metal et…

Serena : Et le power metal ! ( rires )

Liam : SVALBARD est donc un amalgame de ces deux états d’esprit qui s’associent et créent ensuite cette musique.

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Les paroles sont également très importantes, vous abordez beaucoup de thèmes, personnels ou plus sociaux… Du coup, Serena, comment écris-tu ? Discutes-tu des textes avec les autres membres ?

Non. En fait, j’écris les paroles séparément. Nous écrivons toute la musique et une fois l’album terminé… En fait, j’écris des sortes de poèmes ou des notes dans mon téléphone à peu près tous les jours. Et puis à un moment, je les passe en revue et je décide en quelque sorte des thèmes et de ce que seront les chansons. Par exemple, si quelque chose m’emmerde, si quelque chose comme quelqu’un est sexiste envers moi, alors j’écris ces trucs, ces pensées dans mon téléphone et ça deviendra des paroles. Mais je ne saurais pas très bien l’expliquer. Il n’y a pas non plus de processus d’écriture ou de débat sur les textes avec les autres membres, je les écris, je les présente au groupe et puis c’est tout, c’est comme ça que ça marche.

Cette année, il y a des groupes comme MOTLEY CRÜE ou AS I LAY DYING ( les deux ont été accusés ou condamnés ) sur le line up, un groupe a même refusé de jouer. Qu’en pensez-vous ? Qu’est-ce que ça vous fait de partager la scène avec ces groupes ?

Serena : C’est intéressant. Je pense beaucoup à tout ça en effet. Je pense qu’on a beaucoup plus de pouvoir en étant ici, moi étant une femme sur scène, pas avec mes seins à l’air, mais juste moi sur scène chantant mes titres sur la misogynie, sur les abus etc., c’est une des raisons pour lesquelles nous sommes ici, pour vous représenter tous. C’est bien plus important que nous soyons ici pour présenter notre point de vue, notre message et nos paroles que de refuser de jouer et donc de ne pas être là. C’est mon point de vue là-dessus. Je veux dire, si nous devions nous retirer de chaque festival à cause d’un vieux misogyne affreux… Des gars comme MOTLEY CRÜE jouent et nous ne devrions pas jouer ? Plutôt crever. Tu sais, nous sommes absolument à 100% contre PANTERA, AS I LAY DYING ou MOTLEY… Nous ne sommes pas clients, nous ne les suivons pas, nous ne croyons pas aux contes de fées.

Votre discours est important, je pense.

Liam : Ouais. C’est bien plus important pour nous d’être ici que de ne pas y être. Si tous les groupes de gauche se retirent de l’affiche parce qu’il y a des connards comme Phil Anselmo qui jouent. Ensuite, ça deviendra un festival de droite. On a donc besoin de cet équilibre pour que ça ne devienne pas autre chose. Au Royaume Uni, nous avons ce groupe, DAWN RAY’D ( black metal anarchiste ), ils ont déjà eu ce questionnement, mais ils se sont dit : nous allons jouer parce que nous représentons quelque chose qui n’est pas représenté sur tel festival ou tel évènement et nous devons être là pour représenter cet état d’esprit. Tu sais, nous devons être « la voix ».

Serena : Ouais, nous devons être plus bruyants qu’eux.

Liam : Nous devons être une des voix. La voix de… la voix de la raison peut-être.

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Vous avez signé avec Nuclear Blast l’année dernière. Êtes-vous heureux? Êtes-vous satisfait de cette collaboration pour l’instant ?

Serena : Oui, c’est très cool. Absolument incroyable. Je veux dire si tu regardes ma discothèque ( parce que j’aime surtout le power metal et le black metal ), si tu regardes les tranches dans ma collection de disques, il y a beaucoup, beaucoup de Nuclear Blast. Ce label a dans son catalogue quasiment tous mes groupes préférés. J’en suis fan et maintenant j’en fais partie… C’est incroyable, c’est comme un rêve devenu réalité. Et cela fonctionne très bien jusqu’à présent. Nous sommes donc vraiment ravis… de publier bientôt du nouveau contenu avec eux.

Liam : Je pense que ce qui est bien également, c’est que le gars qui nous a signés sur le label est quelqu’un qui a grandi dans la même scène que nous. Il a commencé avec son propre label en signant des groupes. Par exemple, la personne qui chantait dans notre premier groupe était dans un groupe qui était sur son label quand il a commencé. Nous avons, en quelque sorte, grandi en même temps que sa carrière, donc c’est bien d’avoir ce genre d’implication, comme une étrange symbiose. C’est comme si sa carrière s’épanouissait en même temps que notre carrière et donc être entraîné dans cette aventure par lui et avec lui est vraiment, vraiment agréable et rassurant. Cela nous fait nous sentir bien d’être sur ce gros label. Donc oui c’est super et en plus ça a du sens pour nous.

Vous partez aujourd’hui ? Allez-vous voir des groupes ? Lesquels ?

Liam : Non, on reste ce soir.

Serena : Oui, bien sûr, on va aller voir des groupes… Déjà BEAST IN BLACK, je les adore. Je voudrais voir POWERWOLF aussi. Et ARCH ENEMY ! L’une des premières femmes que j’ai jamais vues sur scène était Angela Gossow dans ARCH ENEMY. Donc je suis vraiment impatiente de les voir avec Alissa et, euh… WITHIN TEMPTATION, IRON MAIDEN. Je pense que c’est à peu près tout pour aujourd’hui…

Un dernier mot ?

Liam rit : Hé, les gars…

Serena rit : Désolé, j’ai juste dit quelque chose de vraiment stupide dans l’interview précédente je disais genre « Hey les gars ! Passez une bonne journée ». Plus sérieusement, merci de vous intéresser au SVALBARD. Continuez de nous suivre, on est super excités de vous partager notre nouvel album… Vraiment, merci beaucoup.

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