Live Report – SWALLOW THE SUN le colosse du doom finlandais en concert à la Secret Place de Montpellier

 

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SWALLOW THE SUN en concert dimanche 23 avril à la Secret Place

 

En 20 ans de carrière SWALLOW THE SUN aura varié les styles, du doom mélancolique au funeral. Huit albums, qui au fils des ans, égrènent une Melencolia à la Dürer, où le guitariste fondateur Juha Raivio tire des hivers mornes finlandais toute sa puissance ancestrale. La tournée reportée l’an dernier, nous avons enfin vu le cortège doom avec AVATARIUM et Shores of Null, abordé la côté méditerranéenne dimanche dernier frappé de plein fouet la Secret Place de Montpellier.  Une salle bien remplie pour un dimanche soir pluvieux et donc doomeux comme il se doit. 

 

SHORES OF NULL, blackened Gothic Doom de Rome, ouvrait le bal avec un show rempli de visions ésotériques avec des références que l’on ressent, puiser de-ci, de-là .

Avec ses accents à la PRIMORDIAL, les titres de italiens offrent une excellente entrée en matière. Déjà 10 ans de carrière, pour les descendants de Catulle, et « Black Drapes For Tomorrow » est leur premier titre à nous impacter ce soir. Extrait de Quiet Whispers (Unplugged at Traffic Garden), il est un condensée de réflexions abordant l’existentialisme romantique. Le peuple de la nuit réunit ce soir à la Secret Place salue la performance à sa mesure .

Après avoir signé un album-concept « Beyond The Shores (On Death and Dying) » en 2020, le quintette revient en 2023 avec « The Loss of Beauty », son quatrième opus.

S’enchaînent alors les titres jusqu’à final qui se jouera entre « Darkness Wont’ take me » et « My Darkness Years », avec son intro black, son chant deah et le refrain chanté.

Le groupe continue d’affiner son son et de porter son dark metal mélancolique vers de nouveaux horizons en maîtrisant une palette variée de genres avec des textes chargés d’une poésie lyrique. Les paroles célèbrent la beauté dans l’imperfection et l’éphémère et se veulent une invitation à rechercher la beauté dans les petites choses, en particulier celles qui sont inattendues et éphémères.

AVATARIUM existe aussi depuis 10 ans, mais ses influences sont toutes autres, et a allé chercher du côté du passé.  Certains entendront dans leur musique Jethro Tull et Blue Oyster Cult, d’autres Black Sabbath. Mais cette découverte qui s’offre à nous ce soir, ressemble plus à nos oreilles à du BLUES PILL ou du DEEP PURPLE.

Sa chanteuse, vêtue en grande prêtresse rouge, illuminera le show avec son large sourire et sa simplicité. Elle qualifiera la salle d’agréable salon où la proximité avec le public semble la ravir. La vibe 70 comble parfaitement l’assistance, venue recevoir le charme des titres joués avec sincérité.

Le dernier titre joué ce soir a été composé par le fondateur du groupe, le bassiste de CANDELMASS, Leif Edling. Leur musique se veut sombre, et leur guitariste Marcus Jidell a produit leur album The Door To Doom. Mais au final, on sent que leur musique est un hommage à la vie.

 

 

Avec l’entrée en scène de SWALLOW THE SUN, on sent tout de suite que nous pénétrons dans un autre univers, celui du Pays des Trolls. Quand  par exemple, Juuso Raatikainen, leur batteur géant, vous frôle dans la foule avec ses deux mètres. Tout comme quand Juha Raivio, leur guitariste fondateur et sosie de James Franco, passe le concert devant vous, et avec 50 hivers semble aussi jeune qu’un elfe qui vient de s’éveiller au monde.

Etrange univers que celui de SWALLOW THE SUN, où règnent les noirs corbeaux de Wotan, porteurs d’énigmes.

Quelques titres s’enchaînent jusqu’à ce que  le groupe joue « Keep Your Heart Safe from me », extrait de leur dernier effort MoonflowersDepuis ses débuts, le groupe finlandais marque les esprits par son univers mélancolique et cette composition est plus particulièrement remplies d’émotions.

Enchainé par « Firelights »  à l’introduction si mélancolique, qui à l’égal d’un KATATONIA, soulève l’émotion parmi le public qui réagit, applaudit. Ce titre s’élance tout d’abord comme un torrent de larmes, une accalmie trompeuse que portent les paroles jusqu’au passage blackmetal qui réveille la révolte enchaînée et la colère qui sommeille en chacun de nous. On en comprend l’infini tristesse et les cris de colères de ce titre quand on sait qu’il est extrait de l’album When a Shadow Is Forced into the Light qui parle directement de la mort de la compagne de Juha Raivio, la chanteuse Aleah Stanbridge.

Les finlandais entrecroisent le feu et la glace, et délivrent en cavaliers noirs leurs messages, nous laissant entrevoir des paysages de fjords aux lacs glacés dans des hivers éternels. Avec des titres comme  « Woven Into Sorrow », SWALLOW THE SUN se pose en gardiens de l’ombre, garant de la tradition, comme le prouve tout autant « Stone Wings » enchainé sans temps mort.

La prestation Juho Räihä, le musicien le plus récemment arrivé dans la formation, est sobre mais tout en efficacité que ce soit dans ses hurlements ou son jeu de guitare qui appuie parfaitement la performance du chanteur Mikko.

Le final se fera sur « Swallow (Horror Pt. I) » de l’album “The Morning Never Came”, revenant aux origines du groupe en 2003, la symbiose de l’ancien et du plus récent créant un surcroit d’ambiance mélancolique tant il nous permet de percevoir le temps qui passe…inexorablement.

 

 

 

 

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