Live report THE ACACIA STRAIN, DEEZ NUTS – Soirée Deathcore et Punk Hardcore à la Secret Place de Montpellier

En moins de dix secondes THE ACACIA STRAIN prouvait en montant sur la scène de la Secret Place avec son premier titre de la soirée (leur hymne indestructible « Beast » si nos oreilles sont encore bonnes..) qu’il était le maître de la soirée et qu’il était avec certitude le groupe que tout le monde était venu voir. Et pourtant la tournée marathon (30 dates en 30 jours ) que s’offre les américains aux côtés de DEEZ NUTS, UNITY TX et BROTHER TILL WE DIE a réuni un festival d’experts de la guitare accordée très bas et habitués du gros son. En effet, une certaine maîtrise du beatdown était exigé pour monter dans le tour-bus de cette tournée, comme l’a prouvé l’entièreté de la soirée. 

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La Secret Place – le lieu emblématique de l’underground metal, proche de Montpellier- a accueilli avec succès lundi 13 février cette affiche de pointures de la scène hardcore. Une nouvelle fois, le public prouvait qu’il sait  répondre présent malgré le froid mordant en ce début d’année quand une si belle soirée s’offre à lui.

BROTHER TILL WE DIE ouvre la soirée avec un court set de 25 minutes- et dans ces conditions il est facile de sa lâcher pour le groupe de Madrid – « qui connait la musique » –  et sait chauffer une salle. Reprogrammé cette année encore au RESURRECTION FEST, BROTHER TILLW WE DIE n’enterre pas jamais son groove dans le mix. Le son est bon, mixé avec justesse, puissance et clarté – ce qui sera d’ailleurs le cas pour l’ensemble des groupes ce soir. Leur metalcore déborde d’énergie. Leur dernière sortie sur le label Dead Serious Recording date de novembre 2022, « Reincarnation » fait irrémédiablement penser à KNOCKED LOOSE, break furieux et moshparts dansable, avec une touche de harsh electro pour habiller le tout et reproduite sur scène.

 

UNITY TX arrive en deuxième et ces quatre du Texas repoussent le jeu des limites du genre un peu plus loin – en mettant en avant leur culture hip hop pour inviter même les esprits les plus étriqués à la fête. Et la salle répond d’un seul homme. Dans l’ombre du rap-metal d’un DOWNSET avec qui il aurait pu partager l’affiche en 1994, le quatuor arrive avec son chant hargneux et cette basse muée par des rythmiques rapidement obsédantes. Basé à Dallas, il avait débarqué en 2014 avec l’EP, « Madboy », et malgré des changements de line-up régulier, offre à voir une résilience mise en musique et toute en énergie. Hardcore breakdown, flow lâché, à l’image du titre “World of malice, UNITY TX s’affiche comme le groupe le plus original de la soirée.

 

THE ACACIA STRAIN arrive en maître de cérémonie, et comme on l’a dit, sans doute le groupe le plus attentu au vu de la salle bondée à ce moment-là du show. Deathcore (si on veut le dire rapidement) de Massachusetts, THE ACACIA STRAIN se joue des frontières musicales. Le dernier album en date « Slow Decay » (Rise Records, 2020), sans bouleverser de manière radicale son esthétique musicale, offrait un nouveau visage à son hardcore, teinté d’influences multiples, penchant autant d’un côté vers MESHUGGAH que de l’autre vers le death metal de MORBID ANGEL (écoutez “Seeing God” feat Aaron Heard de Jesus Piece pour vous en convaincre), le tout bien restant bien chauffé au hardcore de HATEBREED et baigné d’ambiances à la WHITECHAPEL.

Ce monstre qu’est Vincent, à la mâchoire lourde et la casquette vissée sur le front, hurle et invite à décharger dans le pit toute onde négative. Les deux nouveaux titres du nouvel album « Step Into The Light » (dont le puissant “Untended Graves”), prévu en mai de cette année, conserve cette même veine – avec des visuels – imprégnés d’’une nature en déliquescence – et de clips mettant en parallèle en scène leur vision décalée du monde. L’avalanche de death malsain, sombre et haineux se déversera pendant un set d’une quarantaine de minutes, avec une précision de métronome.

 

DEEZ NUTS arrive avec son Punk Hardcore, et plus grande légèreté. L’album “You Got me Fucked up” sorti en 2019, n’a clairement pas convaincu tout le monde. On est passé d’influences punk hardcore bien senties à quelque chose  plus proche de Green Day, Blink-182 pour les références les plus difficiles à avaler pour les fans, restent à se mettre sous la dent des titres les plus pêchus :  “Singalong”, « On Some Shit » et l’hymne qu’il ne manquera pas de jouer « Face This On My Own ».

Les australiens gardent un capital sympathie conséquent, mais les rangs du public se clairsement insidieusement comme les cheveux sur le crâne d’un quinqua ayant abusé de produits capillaires. Ses penchants plus punk-pop avec plus des refrains plus mélodiques seront-ils conservés dans leur prochaine production ? On leur souhaite toutefois de retrouver un équilibre entre leurs racines originels aux guitares abrasives et leur identité actuelle.  A moins que “You Got me Fucked up” témoigne d’une ambition de toucher un nouveau public.

 

 

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