[ Chronique ] OBITUARY – Dying Of Everything ( Relapse Records )

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Traditionnellement, on finit une année et on commence l’autre en savourant un bon vin. Quoi de mieux donc que de débuter cette nouvelle année en se délectant d’un millésime des Floridiens d’OBITUARY ?

Valeur sûre du death depuis ses débuts ( « Slowly We Rot » et « Cause Of Death » en tête ), passé au stade de légende de par leur influence sur le style par la suite, OBITUARY est un groupe qui a cependant connu les fluctuations des modes : de grandes stars dans les 90’s, il a connu une sorte de ventre mou pendant les années 2000 avant de revenir plus fort à partir des 10’s. La formation, menée par les frères Tardy, affiche ainsi une longévité record pour un groupe de death metal.

Aujourd’hui, « Dying Of Everything » voit le groupe revenir après six ans d’hibernation ( pandémie incluse ) et toujours la même formule : un death lent et lourd doté d’une verve unique et d’une passion intacte mais dont certains diront qu’il manque parfois de renouvellement et d’inspiration. 

On ne va pas s’en cacher : cet album ne réinvente, ni ne reforge le death-metal. Il ne fait qu’en prolonger le plaisir, celui des musiciens comme celui du public. Et de plaisir c’est bien ce dont il est question ici ( musicalement j’entends ) tant chaque minute de « Dying Of Everything » est d’une fidélité inébranlable au style, d’une sincérité et d’une énergie positive, communicative. On se complaît outrageusement dans le groove gras de Trevor, dans les cris rageurs et rocailleux de John, dans les riffs punitifs et les solos endiablés de Ken et Terry et les coups de semonces de la double grosse caisse de Donald. « Dying Of Everything », c’est du death pur jus, instantanément mémorisable, facile à écouter. C’est clefs en main, rassurant, il n’y a qu’à profiter. Il n’y a rien à jeter, rien en trop et rien qui dépasse.

Avec le vin, il faut la viande et les patates… Brutaux, simples voire bêtas ( mais terriblement jouissifs ), les titres enveloppent tout le spectre du style OBITUARY : du plus lent et doom ( « Be Warned », « By The Dawn » ), au plus dynamique (« War »), au plus vif et écorché ( « Without A Conscience », « Weaponized The Hate » ). Les riffs sont accrocheurs et frais, simples, familiers et donc redoutables. On sent tout de même l’apport non négligeable du guitariste Ken Andrews qui distille ses inclinaisons thrash tout au long de l’album ( « The Wrong Time », « Barely Alive » ).

Selon moi, nul besoin de le faire décanter ou de l’aérer, cet album doit se boire d’une traite, c’est la meilleure manière de l’apprécier et de se faire happer par le sens unique du groove, sa rondeur et sa puissance de feu globale. « Dying Of Everything » n’est pas impressionnant dans composition, n’est pas clinquant, ni bling-bling dans sa production, il est juste bon. Comme un bon vin, bonifié par le temps, il s’apprécie à sa juste valeur.

La « Maison » OBITUARY, en vigneron expérimenté et passionné, sait parfaitement assembler, s’amuser et créer cette vibration simplissime, presque stupide ( j’ai en tête le riff basique d’un « Redneck Stomp » qui encore maintenant me fait remuer de la tête et taper du pied ), et il semble le faire de mieux en mieux au fil des ans.

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