Après ces deux années d’arrêt à cause de la crise sanitaire, le public reprend ses habitudes et revient doucement en festival et aux concerts qui soutiennent la scène nationale. Le festival de Saint Just, le bien nommé Just’N’Fest, proposait dans cette petite commune héraultaise, à 30 minutes de Montpellier, une programmation impeccable. L’organisation au top de l’association We Rock honorait le public toujours aussi fidèle et empreint d’un esprit de fête et convivialité. La 3ème édition du Just’N’F accueillait avec en tête d’affiche le toujours iconoclaste PSYKUP.
Quelque part entre deux festivals d’été, aux portes de l’hiver, le Just’N’Fest – par sa jauge à taille humaine, sa programmation hétéroclite et intergénérationnelle- était parfaitement calibré pour passer un bon weekend.
Première prestation que nous verrons ce soir, celle de DUST ON EARTH qui est du genre à vous causer directement aux tripes. L’ambiance est déjà chaude quand le groupe de rock issue de la scène Avignon monte sur scène. Et quelle belle surprise : la salle superbement décorée et ses murs de pierre offrent un écrin chaleureux et le son de tous les groupes sera parfait ce soir. Les jeux de lumières impeccable sont aussi à saluer. L’organisation du festival présente bien toutes les qualités attendues d’un tel événement.
A l’extérieur et l’intérieur, le festival propose de nombreux exposants, tatoueurs, foodtruck qui donne une belle ambiance festive à ce petit village devenu metal pour une soirée.
Le quintet DUST ON EARTH sonne bien ; les guitares sont affutées, la batterie claque comme une mécanique d’horlogerie parfaitement huilée, et la bonne présence scénique du chanteur achève de réveiller l’enthousiasme du public. Immanquablement, leur musique évoque Frank Carter, le phénomène indi rock anglais, par son côté survolté et cette énergie qui enflamme les foules. Cette capacité à mettre du coeur dans sa musique et à transmettre une émotion n’est pas sans rappeler aussi le groupe US de rock, NOTHING MORE.
SCARLEAN prend le relais avec ses harmonies élaborées, et son rock racé. La mise en scène prend une autre dimension, plus dramatique, dans une veine rock plus sombre. Le groupe vient défendre son nouvel et troisième album « Silence », enregistré au FATLAB Studio.
The Amsterdam Red Light District a.k.a. TARLD appelle son public « la meute », et en mâle alpha a su, à travers son interprétation musclée et charismatique, mettre tout le monde d’accord sur son gros son à l’américaine, dans une formule live entre hardcore vs rock n roll. Défendant son nouvel album, « Trapped », sorti en mai dernier, du pur metal hardcore pour les fans de While She Sleeps, Gojira, In Flames, Comeback Kid avec quelques vibrations révolutionnaires de Refused, TARLD décline tout le panel du concert réussi : chanteur descendant de scène pour aller chercher les réfractaires à la fête jusqu’au fond de la salle, sourires et mosh-part.
PSYKUP, les années passent ; l’excitation reste.
Psykyp conclue la soirée pour nous, dans son univers musical bien à lui et aux contours si incertains : circus, jazz, fusion, funk, tout y passe, y compris bien sûr metal. Un medley des plus grands titres du groupe toulousain finit par enflammer les spectateurs, chantant et dansant. A l’image du dernier titre joué « Masturbation Failed », la bonne humeur aura toujours été présente tout le long du set de PSYKUP.
PSYKUP a prouvé encore une fois ce soir que le metal français peut être à l’égal de grands noms de la scène metal mondiale, jouant des titre comme « Nothing to Sell » à la perfection.
Avec cette édition qui restera gravée dans les mémoires, le JUST’N’FEST s’aligne sur ces festivals qui, comme le PLANE’R’FEST, garantissent une visibilité grandissante à une scène française méritante. Porté par une équipe de bénévoles enthousiastes, il mérite tout le soutien nécessaire. A l’avenir, JUST’N’FEST s’inscrira sans aucun doute parmi les rendez-vous familier de l’automne pour les metalleux du sud de la France.