Des bières, des copains, des tournées de concerts, du néo metal des années 2000, de l’écologie… Voilà une belle diversité de sujets sur lesquels on a pu échanger avec cette petite bande de potes infiniment sympa. Si vous ne connaissez pas Perseide, cette interview est l’occasion rêvée de vous les faire découvrir !
Pour celles et ceux qui ne vous connaitraient pas, Perseide à la base c’est 4 potes d’enfance lyonnais qui montent un groupe de rock. A quel moment vous vous êtes dit que vous alliez professionnaliser la chose ? Quel a été l’élément déclencheur ?
- Franchement ça doit dater de l’époque où on participait au concours Emergenza (festival consacré à la musique rock émergente et organisé dans plusieurs pays du monde, ndlr), où le gars qui nous suivait qui s’appelait Aristide nous a dit “les gars si vous voulez progresser il faut que vous vous mettiez à jouer au click et vous pourrez peut être aller un peu loin dans le concours”.
- Ouais comme tout le monde quoi on a fait Emergenza, Et le mec nous a dit c’est cool quoi il y a de l’énergie il y a de la compo ça peut le faire. Et c’est là qu’on s’est dit allez on s’y met sérieusement!
- À l’époque cela nous a permis de faire de belles scènes qu’on aurait pas pu faire si nous n’avions pas participé au tremplin. Et pour faire de telles scènes il faut être à minimum pro. C’est à partir de là qu’on a commencé à être un peu plus professionnel, jouer au click, composer des vrais morceaux avec des vrais structures, etc.
- Par contre même si les compos n’était pas forcément abouties dès le début le gars nous a dit qu’il nous fallait de l’espace car on déployait énormément d’énergie sur scène.
- Donc au final merci Aristide et merci Emergenza parce qu’on crache beaucoup sur ce festival je trouve, alors que ça te permet quand même de faire émerger ton projet au début !
- C’était Emergenza première vague, en 2010, maintenant je ne sais pas comment ça se passe, il y a peut être des dérives mais c’était pas le cas à l’époque.
- La 2e étape c’était la signature chez Orage Rock. Notre premier vrai label qui nous a fait tourner, avec une approche business. On avait 20 balais on était au taquet on a commencé à tourner aux Etats Unis, on a commencé les vrais tournées, les vrais enregistrements…
- Après petit stand by en de 2013 à 2015 environ. Après ce petit break on s’est dit qu’on allait relancer le groupe, mais on s’est dit que que c’était pas pour refaire la même chose. C’est là qu’il y a eu un nouveau cap au final
Vous avez maintenant une belle carrière, vous êtes même allé jouer aux Etats-Unis. Comment vous vous y êtes pris pour aller tourner là-bas ?
Alors là, dédicace à Dave Wolman, un parisien qui manageait des groupes, on a fait la première partie de l’un d’eux et Dave est venu nous voir en nous disant qu’il aimait ce qu’on faisait. Il nous a demandé si on serait intéressé par une tournée US, au début on a pensé que c’était bullshit, mais lui nous a dit qu’on allait voir… Et effectivement quelques mois après il est revenu vers nous en nous indiquant que la tournée était prête! Il y avait 18 dates ! Par contre c’était évidemment pas à la Gojira dans le sens où nous on avait aucune prétention on était complètement inconnu. On a joué dans des petites salles ou des bars, ou des grandes salles mais avec peu de monde. Et oui 50 personnes dans un bar ça le fait mais 50 bars dans une grande salle c’est pas pareil (rires)! C’est notre meilleur souvenir de groupe cette tournée !
J’ai vu que vous avez aussi fait une tournée européenne en mars 2022. Quelle est votre notoriété à l’internationale ?
- Alors tournée c’est un grand mot on devait jouer plus d’une dizaine de dates dans les pays du nord et la moitié a été annulée à cause du Covid. Ils ont même failli l’annuler. Nous on voulait jouer. En plus à cette période tout le monde repoussait tout, et au final tu ne savais jamais si dans 2 mois ça n’allait pas encore rebloquer. Donc on a pu jouer en Allemagne, Belgique, Suisse et Pays-Bas. On s’est régalé ça faisait longtemps qu’on était pas monté dans un van.
- Tout à l’heure tu parlais de l’aura des Etats Unis, mais en Europe je trouve que c’était mieux préparée que les Etats Unis, on trouvait qu’au niveau accueil groupe, niveau public, niveau salle c’était mieux. C’était plus dans l’ADN, dans la culture. Le mythe Etats Unis n’a pas vraiment existé face à l’Europe. En plus en Europe on a des vrais cachets alors qu’aux US c’était plus des dessous de table, on pouvait pas être payé.
- En plus en Europe tu te sens plus dans ton élément, ça ressemble à ce que tu connais déjà, plus à taille humaine. Alors qu’aux Etats Unis tout peut être trop grand en fait.
Vous venez de sortir le clip du titre « Forsaken star » qui est un Remake d’une vieille compo, sur un mode un peu décalé et retro. Est-ce que vous pouvez nous expliquer pourquoi la reprise de ce titre en particulier ?
- C’est vraiment une des premières compos qu’on a fait avec le groupe quand on était un peu plus jeunes, au milieu des années 2000. Cette compo a toujours plu à notre entourage. Quand on a relancé le projet, les gens nous ont reparlé de ce titre, et on s’est dit qu’effectivement on l’avait jamais valorisé à son juste prix, bien l’enregistrer, etc. Du coup on s’est dit qu’on allait le remettre au gout du jour avec une sauce un peu plus moderne, l’enregistrer comme il faut
- C’était aussi pendant la période Covid, tout était fermé, et on s’est demandé ce qu’on pourrait faire pour faire avancer le groupe sachant qu’on ne pouvait pas répéter. Donc c’était l’occasion de reprendre un vieux titre! On faisait ça pendant le confinement.
- On a donné pas mal de contenus pendant le confinement, on a voulu en profiter pour se mettre en lumière plutôt qu’être inactif. On s’est demandé si on allait pas chercher la facilité avec un titre déjà existant mais on s’est dit qu’on allait le bosser à fond.
- C’est presque plus dur en fait de reprendre un vieux titre et le refaire en version moderne. C’est comme les reprises, si tu fais quasi des reprises à ta sauce c’est quasi plus compliqué en fait
- Et c’est vrai que tous les gens se rappelaient de l’ancienne version. Tous ces retours ont été dingues. On a pas l’impression de marquer les gens, et en fait tu te rends que tu as marqué certains moment et ça fait vraiment plaisir.
« 9th life » est une chanson qui traite de l’urgence de la situation mondiale : pandémie, désastres écologiques… Quel est le message derrière cela ? Politique ? Appel à “Bougez vous” ?
- Ouais c’est plutôt un appel à “bougez vous” plus que politique, parce que notre but ça reste quand même de divertir, de rester à sa place, de rester humble quant à la portée du message. Mais si on peut en profiter pour éveiller un peu les consciences tant mieux! Donc ce titre prend l’image des 9 vies du chat, et là l’image est transposée à l’être humain, l’idée c’est qu’on en est à notre neuvième vie, et que si on bousille cette vie là ça sera probablement la dernière. Il y a aura probablement pas d’autre chance. C’est donc un peu un appel à l’éveil, un message écologique.
- Mais aussi un appel à vivre l’instant présent je trouve
- oui, les 2.
Vous avez également écrit la bande originale du film « Conscience » avec le titre « Protect our winter » . Vous pouvez nous en dire quelques mots ce ce film ?
- Alors pour ceux qui n’ont pas vu le film, allez le voir il est sur Youtube (ci-dessous, ndlr). C’est un film qui est là pour éveiller les consciences. C’est vrai que ça peut être plus digeste qu’un article et là on en prend plein les yeux. Notre ingé son a fait la BO complète du film, nous on a fait qu’un titre. Le gérant de l’asso “Protect our winter” est un ami de longue date et quand il nous a parlé du projet on s’est senti concerné, déjà parce qu’on vient aussi de ce milieu : le skate, le ride, la glisse, le snow, et ça nous a parlé parce qu’on a aussi envie de continuer à aller à la montage, de pas voir l’environnement partir en couille. Donc si on peut passer un message par notre musique parce qu’on a pas d’autre moyen de le faire
- Oui tout nous a conduit à ça : tu as le ride, la nature, les belles images, le rock n roll.
- Et même un défi pour nous de jouer un peu plus rock que d’habitude. Parce qu’on est hybride entre metal et rock. Mais on est content de voir qu’on a de bons retours et qu’on a plutôt de bons retours.
Personnellement ce titre me rappelle la compile Nu Metal pour ceux qui l’ont connu.
- Alors je ne sais pas comment tu as fait le rapprochement, mais c’est juste nos inspirations originelles quoi! C’est vraiment ça! La musique des années 2000.
- On a toujours dans nos références de base des groupes de l’époque, dont on s’inspire toujours. C’est assumé et ça nous plait
- Pour beaucoup de personnes, notre musique ça leur rappelle Linkin Park ou des groupes de la compil Nu Metal. J’ai l’impression que ça revient un peu en mode vintage, alors qu’à une certaine époque c’était un peu ringard. Donc nous on a de la chance la mode joue en notre faveur. Mais ça transpire de nous
- Oui parce qu’on est issus de ces années, on a baigné dedans
- Et d’ailleurs dédicace à Chester Bennington car sans lui Perceide ne serait peut-être pas Perceide! Aujourd’hui tu réécoutes Hybrid Theory, tu te dis mais c’est fou! Cet album est fou!
Prochains objectifs du groupe ?
Et bien on continue d’enregistrer des single qu’on sort au compte goutte. On va garder des inédits pour un album qui sortira l’année prochaine. Et octobre / novembre c’est reparti pour un tour en Europe.
Notre but est vraiment de garder une dynamique, de continuer à faire vivre le projet et le faire grossir. Nous on répète chaque semaine, on veut maintenir un rythme à l’ancienne. A la base on est des potes, on fait ça à l’ancienne et on adore ça !