[ Chronique ] HOAXED – Two Shadows ( Relapse Records )

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Formé à Portland, Oregon, en 2020 ( !! ), tout a été très vite pour le duo 100% féminin HOAXED. Dans la foulée d’un EP sorti courant 2021, la chanteuse-guitariste Kat Keo et la percussionniste Kim Coffel ont signé chez Relapse pour un premier album captivant baptisé « Two Shadows ». À la frontière de plusieurs styles, le duo a réussi à créer une expression singulière, sorte de mélange superlatif de rock, de goth’, d’americana et de metal qui ouvre immédiatement de nombreuses voies et pistes à creuser. Mais avant toute chose, concentrons-nous sur ce premier ( et court ) méfait.

De simples sessions de jam’ avec en tête aussi bien METALLICA que PRODIGY jusqu’à la création de « Two Shadows », il n’y a eu semble-t-il qu’un pas, une démarche naturelle, évidente, une exploration aux confins des influences des deux musiciennes. Et le rendu en est limpide, parfaitement structuré mais bien éloigné de l’idée de base. Axé sur une rythmique solide et sur des mélodies imparables – une batterie qui cogne et une voix qui ensorcèle – la musique développée sur « Two Shadows » se base sur le ressenti, une émotion puissante qui suscite une réaction immédiate. Sans avoir peur d’être « simple » dans ses structures, HOAXED crée ici de la beauté avec du mystère de manière très spontanée. Chaque titre y est différent mais intrinsèquement connecté par une voix très aérienne. Ainsi en une demi-heure, le groupe nous propose un voyage occulte dans la moiteur d’une nuit américaine, sorte de road-trip à Salem éclairé de-ci de-là par une bougie, une torche, des phares de bagnole…

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Au-delà de fonder son propre style, HOAXED affiche donc une ambition claire : faire de bonnes chansons, faire bouger les têtes et taper du pied sur ses titres phares comme « The Call », « Guilty Ones »« The Knowing », la ballade « Where Good Won’t Go » ou l’étrange « Forsaken ». Et ça marche !

Mais, si au départ j’y voyais pas mal d’influences diverses et variées, plus l’album tourne plus je me rends compte que les analogies avec un style ou un groupe sont délicates tant elles arrivent à poser leur patte sur chaque morceau. Il y a bien sûr les aspects très concis et directs du rock, il y a sûrement du PIXIES mais aussi ce côté très post’ et très éthéré que l’on peut ressentir chez ALCEST. En somme, HOAXED ne ressemble à pas grand chose d’autre qu’à lui-même et c’est plutôt agréable de ressentir une aussi forte personnalité sur un premier album.

Sur « Two Shadows », le duo a donc parfaitement réussi à canaliser ses influences, à les assimiler pour mieux les transformer, en faire sa force et inventer sa propre musique empreinte de nostalgie, de beauté froide et fragile, « d’une obscurité rassurante ». HOAXED dévoile humblement et en quelques tours de passe-passe son énorme potentiel avec un album entre feu et glace, aussi fascinant que sublime. À quand la suite ?

 

 

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