Lors du dernier Hellfest ( second week-end ), nous avons eu la chance de pouvoir rencontrer Fabien Desgardins, un des guitariste de BENIGHTED. Un membre du groupe peut-être plus discret mais néanmoins affable avec qui on a pu échanger sur lui d’abord, mais aussi sur ses sensations après l’énorme show donné la veille et sur le futur de BENIGHTED bien sûr…
Tu as joué hier, alors comment étais le concert ? Vous êtes content de pouvoir enfin rejouer ?
Alors déjà oui, on est super contents de pouvoir rejouer !! L’accueil est dingue, jouer ici c’est toujours incroyable.Comme d’habitude un public de malade, ça fait vraiment plaisir. Le côté technique est parfait, t’as à peu près une heure pour monter ton matériel mais les équipes sont tellement bien rodées que ça a été hyper rapide. Je me demande si on n’a pas battu un record d’installation.
Votre dernier album « Obscene Repressed » est sorti il y a presque deux ans ( en pleine pandémie ) ce n’est pas bizarre de pas vraiment avoir pu le promouvoir ?
Ouais ça fait deux ans ! En fait, on avait vraiment bien préparé le truc parce que l’album sortait en avril et tout de suite on partait en tournée pour le Warm-Up du Hellfest justement. Et en fait non ! Donc en effet c’est un peu étrange de promouvoir un album aussi longtemps après mais on a tellement envie de jouer ces titres que ce n’est pas grave.
J’ai cru entendre qu’un nouvel album était en préparation à quoi doit-on s’attendre ? Quels grands changements dans le prochain BENIGHTED après l’apport du black, du jazz, du hardcore vont nous surprendre ?
Au niveau de la composition, c’est beaucoup Manu ( Emmanuel Dalle – guitare ) qui s’en occupe.
Et tu ne participes pas à la compo’ ?
Si, un petit peu mais tu sais Manu a une grosse faculté d’adaptation. C’est, déjà un très bon guitariste, quelqu’un qui arrive tout de suite à capter les mécanismes d’une composition et l’alchimie générale. Moi, j’apporte plutôt un riff par-ci par-là et lui il va tout ré-arranger après. Sur le prochain album on va, je trouve, aller encore plus dans la noirceur, dans cet esprit très film d’horreur que l’on a mis en place depuis quelques albums. De la poésie et de la finesse quoi !
Y-aura-t-il encore un concept ?
Oui, Julien ( chant ) va encore nous pondre une des ses fameuses histoires dont il a le secret et qui s’inspirent de son métier ( pour rappel Julien Truchan est infirmier en milieu psychiatrique ).
Depuis « Necrobreed » et « Obscene Repressed », j’ai le sentiment que vous avez plus de titres « efficaces » et presque « simples » à retenir mais toujours techniques. Des titres que l’on peut presque scander et donc adaptés au live. Est-ce une volonté de votre part d’aller dans cette direction ?
Alors oui, je vois ce que tu veux dire. Il y aura toujours des titres purement taillés pour le live mais je crois que Manu veut aller chercher dans des éléments plus techniques cette fois-ci, pas forcément plus complexes mais plus techniques dans l’approche. Après, tout ça est encore assez flou parce qu’on en est qu’au début de la composition. Je crois qu’on doit avoir 3 ou 4 morceaux prêts et à l’heure actuelle, il y a un titre qui va vraiment être méchant en live. On ne veut pas forcément être plus « simple » mais c’est vrai qu’on a développé un travail sur la mélodie, sur des choses plus noires, plus sombres et qui restent un peu en tête. Et je pense qu’on va tendre vers ça.
Tu arrives à suivre techniquement ?
Je lui demande de se calmer parfois ! ( rires )
Non, plus sérieusement c’est vraiment un super guitariste qui est capable de s’adapter comme je te le disais tout à l’heure et qui donc ne va pas arriver pour BENIGHTED avec un truc hyper barré techniquement, ultra complexe, parce que ça n’aurait aucun sens.
Tu as intégré le groupe assez récemment au final, tu es celui qu’on connait peut-être le moins, c’est quoi ton background ? Tu as fait quoi avant ?
Je n’ai rien fait, strictement rien ( rires ) !! Non, j’ai fait un peu de tout mais quand même principalement du death. En fait on s’est rencontrés avec BENIGHTED y’a… Oh ! Putain, c’est trop vieux ! ( rires )
Je suis arrivé dans le groupe il y a 5, 6 ans ( déjà ! ). Je crois qu’on s’est rencontrés genre en 2003, 2004. Personnellement, j’ai voyagé dans pas mal de groupes et on s’est souvent croisés sur la route parce qu’au final ça fait bien 20/25 ans que je fais de la scène aussi. Le moment de bascule se fait quand Pierre et Manu sont arrivés dans le groupe, j’avais postulé aussi mais à l’époque les gars m’ont dit : « Ce serait cool mais t’habites trop loin, on a besoin de ressouder le groupe etc. ». Et puis genre six mois ou un an après, il y a eu une tournée avec THE BLACK DAHLIA MURDER et Gab’ ( Olivier Gabriel, ex-guitariste ) ne pouvait pas faire la tournée rapport à son job il me semble. Du coup, je suis parti avec eux et j’ai commencé à jouer en live pour BENIGHTED. Puis petit à petit, Gab’ a expliqué que c’était devenu une activité trop chronophage pour lui. Il avait envie de consacrer plus de temps à sa famille et à sa vie professionnelle après 20 ans de BENIGHTED. On peut le comprendre. C’est vrai que ça prend beaucoup de temps mais en même temps, j’ai pas envie que ce soit un travail, il faut garder ce côté liberté. Moi mes vacances c’est BENIGHTED !
Vous êtes un des groupes français qui s’exporte le mieux à l’étranger, qui a du succès même. Et on peut dire qu’il n’y en a pas non plus des masses. Est-ce que vous ressentez parfois du stress ou de la pression ?
Je ne crois pas. En fait, si c’est le cas on ne s’en rend pas trop compte parce qu’on a toujours cet esprit assez familial donc plutôt imperméable à tout ça. Tu vois hier je sais qu’il y avait du monde et c’était extraordinaire mais je ne saurais pas quantifier le truc. Non, vraiment je ne vois pas pourquoi on devrait se mettre la pression ou se stresser. On reste vraiment dans le même état d’esprit que d’habitude, on reste naturels et tant qu’on passe de bons moments, qu’on arrive à partager avec notre public alors même qu’on joue de grosses dates, tout va bien.
Tu vas aller voir des groupes aujourd’hui ?
Bizarrement, les GUNS’N’ROSES quand même. Parce que la dernière fois que je les ai vu c’était ici et j’avais été extrêmement déçu. Alors je vais y retourner en espérant retrouver le son que j’écoutais quand j’étais ado’. Sinon, j’aimerais vraiment voir IGORRR. C’est frustrant parce que ça fait un paquet de fois qu’on joue sur le même festival et à chaque fois on se loupe parce qu’il y a un problème d’horaires ou de jour.
Un dernier mot ?
Que dire ? Vivement le prochain show qu’on foute le bordel…
