Ça y est, la 15e édition du Hellfest s’en est allée. Un festival attendu en 2020, puis en 2021, et enfin en 2022. Avec l’attente s’est mêlée l’impatience, l’excitation, le désir. Ça y est, on l’a fait, on l’a enfin fait. Et comme vous, nous avons repris notre quotidien, vaqué à nos occupations habituelles, repris le chemin des habitudes. Et on a digéré ce qu’on a ingéré durant ces 7 jours tant attendus. Une fois passée le petit coup de blues post-Hellfest, on peut regarder dans le rétroviseur, redescendre et enfin livrer nos impressions.

Nos tops

Le format 7 jours

Même si la formule est discutable d’un point de vue « absorption sonore » et sûrement difficilement pérenne. Il est en effet difficile de rester attentif, assidu et concentré sur la musique pendant 7 jours sans ressentir une forme de syndrome de Stendhal.

Il faut tout de même saluer l’exploit n°1 : réaliser ce format « exceptionnel » sur 2 week-ends, en réunissant 362 groupes de 29 nationalités différentes sur six scènes, 7200 bénévoles, et 420 000 personnes. Des chiffres vertigineux, assis sur un budget de plus 50 millions d’euros. Le Hellfest cette énorme machine ultra bien huilée qui réussit chacun de ses objectifs. Il faut le dire, ce format était ambitieux, très ambitieux. Comme l’a souligné Ben Barbaud lors de la conférence de presse, il a fallu demander aux bénévoles, car sans eux pas de festival, et 80% d’entre eux ont répondu présent pour les 2 week-end. La Mairie a elle aussi assez naturellement soutenu le projet a souligné Ben Barbaud. L’ensemble des planètes se sont alignées pour que ce XVe anniversaire soit en tous points exceptionnel.

La programmation

Alors oui, on le sait, certains ( au sein même de notre rédaction ) sont très mécontents de la programmation. De notre côté, dubitatifs au début, nous sommes désormais pleinement convaincus de la qualité de cette affiche anniversaire. Alors oui il y a METALLICA, les GUNS’N’ROSES, et consorts. Mais il y avait aussi énormément d’énormes découvertes de grandes qualités (qui feront l’objet d’un article dédié) et des valeurs sures qui ont assuré le show ( GOJIRA, BENIGHTED, AIRBOURNE, DROPKICK MURPHYS, etc.) Le Hellfest fait chaque année de gros efforts pour équilibrer l’affiche, afin qu’elle dispose de sa dose de noms de haute renommée, mais aussi des noms moins connus mais qui gagnent à être connus. Et le travail est ardu : il faut trouver les groupes, trouver l’accord, réussir à le placer sur le bon jour au créneau qui convient à tout le monde, en fonction de leur éventuelle tournée en cours… Et ce pour chaque groupe! Un casse-tête sans nom. Et force est de constater qu’ils se coupent les cheveux en 4 et parviennent à obtenir des programmations somptueuses au final. Oui, le Hellfest a ses habitués en terme de programmation, mais il continue tout de même d’étonner, quoiqu’on en dise ou pense.

La restauration

Un des membres de notre équipe étant végétarien et ayant beaucoup d’amis vegans, ils ont trouvé leur bonheur sur les deux week-ends. Quoiqu’on en disent, la variété et le nombre étaient présents, avec des niveaux de qualités et des tarifs à géométrie variable mais dans l’ensemble ils ont été satisfaits. Le bonne surprise ? Le Stand Hell Snack de la Warzone ( végé / vegan ) avec pleins de propositions rapides et pas chères.

Les infrastructures du Hellfest

On les a déjà postés dans nos tops, mais ça vaut le coup de souligner qu’elles se sont merveilleusement bien adaptées aux conditions de cette année.  Tout d’abord pour le wkend Canicule, les murs d’eau géants de 15 mètres de large ont permis un rafraichissement rapide et en masse de très nombreux festivaliers. Un seul passage suffisait à vous tremper. Ajoutons à cela les nombreux points d’eau qui ont permis de se désaltérer sans difficulté. Les chanceux de l’espace VIP ont également pu profiter de la petite piscine mise à leur disposition. Le Hellfest a aussi su s’adapter avec la mise en place de 4 brumisateurs extrêmement puissants et nombreux jets d’eau (dont l’intervention des pompiers). Par ailleurs les énormes scènes couvertes de Altar et Temple permettaient alternativement de se protéger de la chaleur du Soleil. Sur le 2nd wkend, ces mêmes scènes ont permis aux festivaliers de rester au sec. Les anciens s’en souviennent (les très anciens se souviennent même de 2007!), avant quand il pleuvait il n’y avait quasiment aucun espace pour s’abriter, les chapiteaux étaient plus petits et prenaient plus rapidement l’humidité (impossible de s’assoir). Il ne restait que l’Extreme Market à l’époque pour être vraiment à l’abri et au sec! Certes ça reste encore perfectible pour un confort optimal pour le cas où il pleuvrait non stop (par exemple couvrir les tables de la restauration), mais c’est déjà bien plus confort qu’avant. Plus les années passent, plus on fait les princesses.

Hellwatch

En 2019 avait soufflé le vent d’une polémique, avec une sombre histoire de viol qui avait choqué tout le monde. Le Hellfest a décidé de tirer les leçons de cette polémique, conscient des risques qui peuvent survenir, ils ont décidé de mettre en place des patrouilles bénévoles. Violences ou agression, témoin ou victimes, vous aviez la possibilité de prévenir la Hellwatch! Une équipe de 60 bénévoles dédiées à ce type d’intervention. Une application était dédiée et le Hellfest n’a pas manqué de communiquer sur le sujet. Alors est-ce que cela a fonctionné ? Est-ce une réussite ? Nous n’avons pas eu vent de retour à ce jour. Lors de la conférence de presse, Ben Barbaud a lui-même indiqué qu’ils allaient analyser les retours de cette première expérience et tenter d’améliorer ce nouvel « arsenal » pour l’année prochaine. Même si on ignore ce que ça a donné, on pense que cette initiative doit être saluée et rejoindre les tops. Il n’y a rien de tel que de se sentir en sécurité, et notamment dans un festival qui rassemble autant de personnes au même endroit. Au passage, félicitations aux Hellwatchers !

La nouvelle statut de Lemmy

L’ancienne sublime statut était intronisée en 2016 et composée de plâtre s’effritait peu à peu, allant jusqu’à carrément menacer de s’effondrer. C’est triste. Mais qu’à cela ne tienne! Une nouvelle statut métallique de 5 tonnes et de 12 mètres de haut à l’effigie de Sieur Lemmy est venu la remplacer! Au passage, il y a même eu une cérémonie officielle de commémoration  le 23 juin après le show de Scorpion, avec une partie des cendres de Lemmy lui-même, qui étaient jusqu’ici conservées par Ben Barbaud (le manager Todd Singerman les lui avaient fait parvenir, ndlr). Cette statut est tout simplement superbe, il était impossible de ne pas aller l’admirer au moins une fois. Un immense bravo à Caroline Brisset, la sculptrice qui l’a façonnée.

Les flops

Parking et navettes

On est un peu obligés de les mettre dans les flops car le 1er week-end a été assez chaotique, mais le projet part d’un bon sentiment : libérer la ville de Clisson (et la rocade) de l’emprise des festivaliers. Pari en partie réussi puisque le parking de Gorge a bien permis d’absorber une bonne partie des festivaliers (il était prévu pour 12 000 à 13 000 voitures), mais malgré ses 35 ha, le parking était plein et a contraint les organisateurs à ouvrir un nouveau à Gétigné le 2nd week-end, en lien avec la Mairie. Pour une première tentative ce n’est pas si mal mais on ne peut pas le considérer comme une franche réussite. Par ailleurs le manque de navettes s’est fait ressentir par la plupart des festivaliers, avec de longues files d’attente, certains préférant faire le chemin à pieds. Dommage, mais excellente initiative qui sera certainement grandement améliorée en 2023 !

La surpopulation

Encore et toujours, la surpopulation au Hellfest reste un problème. 60 000 pass vendus par jour, les bénévoles, les artistes, les invités… Cela fourmille au Hellfest. Si le matin reste agréable, la journée devient de plus en plus périlleuse jusqu’à un moment donné où il devient très compliqué de se déplacer. Malheur à vous si l’envie vous vient de passer d’un concert de la Warzone à la Mainstage passé 21h… La Mainstage I cristallise particulièrement l’attention car déjà elle accueille les plus grosses têtes d’affiche ensuite de par son emplacement et les « lounges » en face et sur son côté droit ( ce qui crée un renfoncement ) et fait perdre en place et en visibilité pour un grand nombre de spectateur qui se voient contraint de regarder les shows sur un écran avec le son de l’Altar qui vient parasiter.

Outre toutes ces difficultés de flux, il faut composer avec d’interminables queues pour un peu tout et n’importe quoi : acheter une bière, acheter un tee-shirt, acheter à manger. Par conséquent mieux vaut bien choisir ses horaires. On a même entendu de-ci de-là des : « C’est le festival de la queue ici ! » et autres phrases poétiques…. Alors que faire ? Étendre la surface du Hellfest ? A priori cela semble très compliqué. Diminuer le nombre de pass vendus ? Financièrement c’est compliqué, et déjà qu’il est difficile d’obtenir le précieux sésame cela risque de devenir un chemin de croix incroyable. Le problème est quelque peu insoluble et il semble qu’il faille se faire une raison.

De même, on a remarqué qu’il y a certains groupes qui sont presque trop « gros » pour les scènes annexes ( cf. RED FANG, AGNOSTIC FRONT, REGARDE LES HOMMES TOMBER, THE RUMJACKS, etc. ) et qui lors de leur passage ont complètement bouché l’accès aux scènes. Une fois de plus, on constate sans vraiment avoir de solution et je dirais même qu’on comprend que ces groupes là soient calés sur scène là. C’est d’une logique implacable…