[ Chronique ] STÖNER – Totally… ( Heavy Psych Sounds Records )

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C’est l’année dernière que le monde avait pu entendre les premières notes de STÖNER, un super-groupe aux allures d’antonomase composé des ex-KYUSS / QUEENS OF THE STONE AGE Brant Bjork et Nick Oliveri, et avec Ryan Güt derrière les fûts. Le premier album « Stoners Rule » avait réjoui les fans et posé les bases ( déjà bien connue ) d’un stoner rock / désert rock racé et poussiéreux, savoureux et agréable mais qui manquait peut-être de préparation et qui ressemblait à une grosse jam session noyée de vapeurs de chanvre. À peine onze mois après, le trio est donc de retour avec « Totally… » pour inonder encore une fois la planète de ses grooves chaloupés, et de ses guitares au son si particulier, craquant et onctueux à la fois.

Avec sa pochette décalée et son titre énigmatique, on pourrait presque croire à une blague tant on s’éloigne du « sérieux » premier album et pourtant il s’inscrit dans sa droite lignée. De prime abord, j’ai trouvé la production crue, moins moelleuse mais c’est surtout la dynamique qui est ici différente. En effet, « Totally… » démarre pied au plancher avec « Party March », « A Million Beers » avant de s’allonger avec « Space Dude & The Burn » et de plonger dans des grooves plus lents et plus bluesy comme « Strawberry Creek ( Dirty Feet ) » ou« Driving Miss Lazy« , puis les excellents « Turn It Around Now » et « Great American Sage »

Ce second album toujours aussi savoureux et agréable à l’écoute joue sur les nuances d’un style que le trio maîtrise et incarne à la perfection. Ainsi, en quelques huit morceaux, avec tout son talent, sa puissance ( si nécessaire ), son imagination et son savoir-faire, le groupe couvre à peu près tout ce qui se fait dans son genre, offrant quelque chose de différent à chaque titre. Avec une certaine facilité, je serai tenté de dire que STÖNER joue, tout simplement.

Au final, la force de « Totally… », c’est à dire sa diversité et sa variété, peut aussi être sa faiblesse. Certains pourraient même chipoter et y voir un manque de cohérence. Personnellement, je préfère la deuxième partie de l’album plus lente, plus stoner, plus blues, que les débuts tonitruants mais cela reste un album de haut vol fait par les pointures du genre.

Je le vois comme une énième ode à l’insouciance, un hommage au désert, au rock et à la distorsion, à l’herbe aussi. Il ne peut s’apprécier qu’à plein volume et bien entouré, autour d’une gigantesque pizza au pepperoni coupée en huit, bien grasse, croustillante au bord et fondante au centre, succulemment addictive, que l’on se partage en hâte arrosée d’au moins un million de bières tout droit sorties de la glacière, allongé sur un transat en plastique au bord d’une piscine verdie, les cheveux au vent,  le soleil qui réchauffe l’épiderme, et Ace Frehley faisant couiner l’auto-radio…

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