Les tontons du rock metal sont de retour ! Lofofora a mis tout le monde d’accord vendredi dernier dans la salle archi-comble de Victoire 2. Inscrit dans le programme surchargé du festival Ex Tenebris Lux, organisé par la dynamique association What The Fest, le concert tant attendu après 2 ans de restriction sanitaire a comblé les fans venus de loin voir le groupe formé en 1989 jouer à nouveau à Montpellier.
Les murs de la grande salle ont tremblé comme promis, mais d’abord sur les coups de butoir d’un groupe local – VERDUN – connu des aficionados du doom psyché comme la perle du sud. Une première partie aux petits oignons, vu les liens entre Jay, le guitariste de VERDUN, avec MUDWEISER, l’autre groupe de Reuno, le mythique chanteur de LOFOFORA.
La foule attendait patiemment de rentrer alors que les riffs pachydermiques de VERDUN résonnaient déjà sur la grande scène éclairée de mille feux. Les montpelliérains ne sont pas des inconnus pour qui s’intéresse à l’underground de qualité que la France a la chance de posséder, mais une référence parmi cette scène doom dynamique qui résonne un peu partout aux quatre coins de l’hexagone. Surgi des profondeurs en 2011, ils ont su se faire un nom dans le domaine de la musique lourde et lente dans ce style qu’on l’on nomme le doom, manifestation sonore d’un spleen sublimé et transcendé par une musique écrasante, et qui se veut la cure parfaite à toute mélancolie en offrant la possibilité de mettre en son et paroles ses démons intérieurs. Et quel chanteur dispose Verdun pour illustrer tout cela ! Avec son chant typé hardcore et sludge, bardé d’émotion, on pense d’abord en l’écoutant à EYEHATEGOD, puis YOB, et aux effets utilisés par ELECTRIC WIZARD. Sans oublier leur actualité récente qui a vu pour VERDUN la sortie d’un split avec OLD IRON, ils nous offrent ce soir une inoubliable et surprenante reprise de MORBID ANGEL « Dawn of the Angry », extrait du classique des floridiens ‘Domination’.
Puis LOFOFORA surgit sur scène avec une envie intacte de faire surgir l’étincelle rock’n’roll qui sommeille en nous. Reuno, tout en ironie entre chaque titre, interpelle son public de fidèles, rappelant que leur début date d’il y a 30 ans : « Eh toi, tu fais plus de 110 kg, c’est interdit le slam, tu le sais…Arrêtez de croire qu’on est encore dans les années 90 et que vous êtes encore sveltes ! ». Et le groupe enchaîne avec « Arraché », titre de leur deuxième album ‘Peuh !’ sorti il y a pas moins de 25 ans, avec son intro si typé avec sa basse en slap et sa bonne humeur communicative réchauffe très vite l’atmosphère.
Le LOFOFORA à la rage adolescente intacte – et son album « Vanités » sorti en 2019 – maintient le cap d’un rock metal festif, qui regarde le monde se dépatouiller dans la mélasse avec un amusement non dissimulé. ‘La Surface’ le titre terminant « Vanités » est la démonstration que la rage punk fait parfois place à un rock’n’roll dans une tradition pure et dure, mais beaucoup de têtes désormais chauves et de ventres rebondies le savaient déjà. Puis les titres remontent le fil du temps et des albums jusqu’à « La beauté et la bête », extrait de ‘Monstre Ordinaire’ (sorti en 2011) où l’aspect plus sombre du quatuor apparaît, le chant s’y allie à la lourdeur des riffs de guitare pour décrire avec poésie un constat amer sur l’état de notre monde. « Pyromane », un de leur meilleur titre extrait de l’album ‘L’épreuve du contraire’ (2014) se divise aussi entre lourdeur incisive et riffs tranchants comme ses paroles lucides. Ils termineront leur set avec un nouveau titre « les Sirènes », annoncé comme une sortie prochaine – avec une basse ronflante et speedé à l’hélium.
Les titres se seront enchaînés durant 1H30. Nos cages à miel se sont remplis pour l’hiver qui approche. LOFOFORA a réchauffé les cœurs et en renouant enfin avec la chaleur des concerts nous a permis de partager un moment avec une fratrie. Loin des play-back et danses approximative de tik-tok, loin du toc, LOFOFORA est toujours en phase avec un monde en décalage, celui qui se pose des questions sur le sens de nos vies et des choix des politiques qui la dirigent. Dans une ère où le conservatisme fait légion, les révolutions ont toujours besoin de bonnes chansons.
Concert du 29 octobre à Victoire 2 à Saint Jean de Védas.
Prochain concert What The Fest
Anna Von Hausswolf – concert sur orgue d’église, le 5 décembre
CONCERT GÉNIAL !!!
VIVE LOFO !!!
Y ont étaient au top j’ai pris mon pied merci les Lofo et Verdun vous avez fait ma soirée