Après Mai, placé sous le signe de de l’évasion, de la renaissance collective, de la fraternité et de l’harmonie, bien vite on a vu le retour des polémiques et de la sournoiserie.
Toutes ses discussions que nos désirs de camaraderie avaient un temps passé sous silence donnent l’impression d’avoir pris l’incurvation du boomerang et de revenir vers nous avec plus de force et de férocité. On est alors piégés dans les extrêmes : il faut courir d’un côté ou de l’autre, fuir. Il n’y a plus aucune place à la modération, à la réflexion, il faut prendre position à un extrême ou à un autre, se mettre du côté de la victime ou de l’accusateur mais il faut avoir impérativement avoir une opinion, quitte à ne pas en connaître les tenants et les aboutissants.
Alors que notre seule envie est de se dégager de cette pression, de dégouliner et de s’enfuir à petites gouttes, comme une larme de confiture s’échappant d’une tranche de pain rassis, tombant sur le plancher pour mieux se laisser oublier. On est pris, coincé dans ces tempêtes politico-socio-médiatiques, ces grêles tricolores, cette famille dysfonctionnelle à laquelle on est attaché, qui s’entre-déchire, et avec comme seul espoir la Culture qui se re-déploie, pour notre plus grand bien.
On cherche donc à retrouver cette insouciance, cet optimisme estival de mai et son attitude solaire. On veut se voir étendu sur une plage de corail où les cocotiers poussaient jusqu’au bord de l’eau doucement murmurante… accompagnés des ukulélés tintinnabulants et du grondement des tam-tams. On ne veut plus se cacher du ciel gris, on ne veut plus avoir peur de marcher sous l’orage…