Marre d’être là, et las, ici ou là, toujours las ; seulement envie d’être là-bas et non plus ici-bas. Mars rime un peu comme ça. Facile et sans intérêt. Toujours mené par la curie orchidoclastique, nous voici donc au même point qu’il y a un an : enfermés, dedans. On joue à se disloquer en pensées, estrapades mentales, mous et malléables comme de l’argile, friables voire déjà effrités.
On a été déposer une gerbe sur le tertre garni de nos intentions avortées : roses pourpres, piquantes et puantes à souhait. Les Ides faisaient triompher le complot contre Jules, La Commune donnait de l’espoir mais fût matée dans le sang. Au Temps des cerises ne reste que le noyau amer. Drôles d’anniversaires cette année, drôle de mars, drôle d’année. Drôle de vie à marcher sur un fil où se tiendraient des oeufs. Marre de marcher sur des oeufs. Plutôt envie de les écraser avec force, bruyamment comme un tapis de coquillages au bord de la plage. Coquilles vides, sans souvenirs, instants volés, « cric-crac-croc » à s’en faire mal au pied…
