Avec ICARE, groupe fondé en 2016 à La Chaux-de-Fonds en Suisse, on ne s’attend pas à tomber sur une propostion interchangeable de black grind. Le titre « Déliquescence, Déchéance » est en la preuve.
La musique des Suisses fait montre d’une belle personnalité, même si on la voit hanter par des spectres tutélaires comme ROTTEN SOUND ou NASUM. Et leur bandcamp l’affirme : « La volonté initiale des membres d’Icare était d’expérimenter avec le grindcore le plus sauvage et le plus dévastateur. Après avoir assisté à un concert de EUCLIDEAN (Division Records), la dimension plus black metal de cette formation suisse leur a fait l’effet d’une véritable révélation : le grindcore technique et virulent qu’ils pratiquent se doit d’incorporer les sombres codes mélodiques et la déviance propre au metal noir. »
Grand bien leur a pris. Aujourd’hui, sortant à leur tour chez Division Records, « la mutation progressive d’un grindcore sauvage en un black metal aussi sombre qu’habité » est effectuée, rappelant l’exigeance de nos bien-aîmés rennais FANGE, dans leur volonté de proposer une musique des plus extrêmes et enragée.
L’album nommé « Khaos », entièrement composé et enregistré lors de leur première année d’existence, présente une belle immédiateté. Sous l’oeil du miscroscope, « Khaos » fait preuve d’une élégance et d’une maîtrise quasi totale, avec comme seule ombre au tableau, le titre « Reviviscence, Sentence » qui passe par trop d’états émotionnels différents.
Inspiré de l’univers de Lovecraft, entre dystopie et science-fiction « une mythologie fantasmée, à la fois stellaire et glauque », il se pourrait bien ICARE connaisse le même buzz qui a entouré la sortie du dernier album des Canadiens WAKE. C’est tout le mal qu’on leur souhaite.
Sortie 30 octobre 2020.
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