Playlist Sound Protest de Janvier – Dépression.

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Cela a commencé début janvier, par un temps maussade. Je me suis éveillé au sortir de rêves agités, tel herr Samsa, je ne me reconnaissais plus, j’avais pour ainsi dire le cafard. Mon esprit était embrumé et poreux. De la pluie sur mon coeur. J’avais l’impression de me réveiller d’une longue, d’une trop longue nuit d’ivresse.
« Que m’est-il arrivé ? » pensais-je. J’étais pourtant le même, au même endroit, avec la même vie. Mais je n’avais plus envie de me lever, de sortir de mon lit, de me laver, d’aller au travail ( maudit travail !! ). Pire, je ne pouvais plus me lever.
Je ne pouvais plus entendre les autres, leurs vies. Je ne pouvais plus chaque jour endurer, serrer la main des ordures, côtoyer les porcs et les pervers, convaincre les excessifs, les bien-pensants et les indulgents. Je ne voulais plus voir les murs et les rues inondés d’une cohorte de post-it proto-philosophiques, pseudo-humoristiques ou agressifs… Je ne pouvais tout simplement plus, je ne pouvais plus être un simple pense-bête, une note de rappel, un statut…
On m’a alors tout envoyé : famille, amis, connaissances, médecins, professeurs, logiciens, fondés de pouvoir… On a essayé de comprendre, de me disséquer. « Qu’avait-il bien pu m’arriver ? »
 On est venu me parler de mon état, de mon avenir. Au final, tous ces gens parlaient beaucoup plus d’eux que de moi. Ils parlaient beaucoup, trop. Ils digressaient sur leur état, sur leur avenir ( qui les inquiétait beaucoup ) tout en m’englobant dans un soi-disant avenir commun, dans lequel je ne me suis pas vraiment reconnu… Je ne veux plus de leur avenir, ou en tout cas je ne veux pas de cet avenir là ! Maintenant, je crois que je les plains.
Puis, ils ont fini par se lasser, ayant compris ou pas que je cherchais un Homme qu’ils ne pouvaient déjà plus m’offrir, ivres de leurs peurs, de leurs rejets, de leurs consommations, de leurs achats. Ils s’en sont ainsi retournés à leurs bavardages et à leurs babillages, à leurs piaillements rageurs et autres pianotements convulsifs, à leurs désirs prosaïques, leurs besoins socio-démographiques. Je suis alors passé d’un caillou dans leur chaussure, au souvenir de ce même caillou, puis à plus rien du tout… L’oubli.
Le temps a passé, je suis resté dans mon lit, dans cette chambre, je ne rejoindrai définitivement pas la meute. Je ne ferai pas de feu alors que la maison brûle. Et non ! Je ne capitulerai pas, je resterai cloîtré ici, dans le dernier bastion de mes idées, avec pour seule compagnie ces quelques notes ami(e)s…

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