[ Report d’été 2019 ] – MOTOCULTOR XII édition bouillasse : Nos coups de cœur ! ( Part. II )

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Voici la seconde partie de nos coups de coeur du MOTOCULTOR XII ( la première partie se trouve par ici ). 
DOPETHRONE

Qui dit boue, dit sludge et on peut dire qu’en ce samedi 17 août, entre FANGE, EYEHATEGOD et DOPETHRONE, on a été servis !! On va pas tout vous détailler mais sachez que si on parle de DOPETHRONE c’est parce que c’est vraiment celui qu’on a préféré. Cependant n’en doutez pas, ces trois groupes ont été à la hauteur de leur réputation. Après s’être copieusement abreuvés afin de plus facilement supporter cette ambiance « camarades de tranchée », on s’est dirigés vers la Massey Ferguscène pour se cogner le plus sale du sludge canadien…

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Première et bonne nouvelle, DOPETHRONE évolue désormais sous la forme d’un quatuor. En effet, le groupe s’est adjoint les services d’une chanteuse ( brailleuse en chef ) en la personne de Julie Fortunate, qui vient donc appuyer avec force les hurlements de Vincent, le chanteur et guitariste. De notre côté, on trouve l’idée franchement bonne, la voix dégueulasse de Julie et son look ravagé se combinant subtilement aux intonations plus déchiquetées de Vincent, répugnant et séduisant à la fois.

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Pour le reste, ça n’a pas bougé, c’est une torgnole glaireuse, c’est ultra-costaud, gras et puissant : c’est du putain de slutch québécois ! La part belle est faite à leur dernier brulôt avec notamment « Snort Dagger », « Planet Meth » ou encore « Killdozer ». Le son est redoutable, et le groupe joue pied au plancher, écrasant de son pare-choc sonique un public qui n’en demandait pas moins… À tous les déçus du Hellfest 2018, DOPETHRONE est venu remettre les pendules à l’heure !

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ANAAL NATHRAKH

Nous étions venus pour rugir devant ANAAL NATHRAKH et nous n’avons pas été déçu ! C’est un groupe que nous apprécions et que nous suivons depuis longtemps mais que nous avons, à notre grand regret, rarement vu en live. On était donc assez curieux de voir ce que le groupe avait dans le ventre… On espérait juste que le son serait bon car ce n’est clairement pas leur point fort. D’après ce que l’on en sait, leur grind-black-indus’ a souvent un rendu brouillon, voire une bouillie sonore indigeste. À notre grande joie ne fût pas le cas aujourd’hui !

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Déjà, ANAAL NATHRAKH monte sur scène sous la forme d’un quatuor ( un des guitaristes ayant apparemment un problème à la cheville ). Voilà un bon point pour le son ! Ensuite, les samples sont assez bien dosés, de même que la voix du chanteur Dave Hunt aka V.I.T.R.I.O.L. Seul petit bémol, un son de batterie très synthétique, trop triggé et un peu trop en avant dans le mix. Clairement, on va passer outre et cela ne viendra en rien gêner notre expérience auditive.

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Le groupe y va donc tambour battant, telle une cavalerie à 240 bpm. enchaînant les vieux titres et les nouveaux devant un public semblant grandement apprécier la chose. ( « Obscene As Cancer », « In The Constellation Of The Black Widow », « Forward ! » ou encore « More of Fire Than Blood » ). V.I.T.R.I.O.L., tout en nervosité et en intensité, nous montre ses capacités vocales, son coffre, en alternant chant clair caractéristique et hurlements démoniaques.

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Le chanteur n’hésite pas à parler entre les titres, sa sympathie et sa bonhommie contrastant largement avec l’enfer que le groupe déchaîne lorsqu’il joue. Il n’a de cesse d’haranguer la foule, il pointe le ciel du doigt en s’exclamant : « Fuck the rain, Fuck God ». De notre côté, on se régale. Que demander de plus ?

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ANATHEMA

On va être honnête avec vous, c’est parce que dehors ça tombait comme à Gravelotte que nous avons décidé de rester sous la Massey Ferguscène. Se farcir le concert d’ANATHEMA n’était pas vraiment dans nos plans mais on a préféré laisser la Panzer Division MARDUK finir de labourer le terrain, finir de créer brèches et ornières avec leurs chenilles trve black pour se concentrer sur la musique douce et progressive des Anglais…  On connaissait le talent et la qualité indéniable des musiciens d’ANATHEMA mais il est vrai que leur œuvre est tellement immersive que, dans nos petites caboches avinées, elle ne nous était pas apparue forcément adaptée au format festival.

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Chutttt ! Le concert commence… Au fond de la scène, un écran diffuse en continu des images ou de courtes vidéos relaxantes, zen. Bref, de la pluie qui tombe au ralenti, les rues d’une ville américaines, une plage ensoleillée etc… Les frères Cavanagh montent sur scène et plongent tout le chapiteau dans leur atmosphère si particulière, on est comme transportés, apaisés et ça fait un bien fou après ces deux jours de metal brut. ANATHEMA est connu pour être un groupe propre sur scène, et ne manque pas à sa réputation, le son est tout en ressenti, subtil, presque tactile.

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Que ce soit Vincent ou Daniel qui prenne les rênes, tout paraît naturel, inné. Les morceaux s’enchaînent et l’on découvre maintenant la voix envoûtante de Lee Douglas qui vient apporter encore une autre couleur, une autre facette à la musique du groupe. Plus effacés, le batteur et le bassiste jouent eux aussi parfaitement leur rôle. On est conquis, transportés loin de l’humidité ambiante, loin de l’odeur nauséabonde de nos voisins ( on doit certainement pas sentir la rose non plus ), on ne touche plus terre. Surpris dans le bon sens, on est resté scotché tout le concert devant la performance vocale du groupe et son immense talent musical… Merci la pluie.

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AT THE GATES

Place maintenant au meilleur du mélo-death suédois, AT THE GATES, toujours mené par notre rouquin préféré Tomas Lindberg et que nous retrouvons, pour notre plus grand plaisir, avec le puissant batteur Adrian Erlandsson. Un mur d’ampli derrière le groupe, trois projo’ et c’est parti pour un tsunami made in Scandinavia. Niveau jeu de scène, c’est pas la fête, ça ne l’a jamais vraiment été d’ailleurs, mais on peut toujours compter sur ce bon vieux Lindberg, casquette vissée, soudée sur la tête, arpentant énergiquement la scène et braillant à tout-va.

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On peut également compter sur Jonas Björler, derrière sa basse, haranguant la foule en veux-tu en voilà. Et la sauce prend car la fosse va commencer à s’animer, timidement, puis beaucoup plus sérieusement au fur et à mesure que le groupe enchaîne, à un rythme soutenu, ses titres. Ça bouge sévère alors que l’on peine encore à se réveiller d’ANATHEMA, on a l’impression de se prendre un bus suédois en pleine face !

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L’interprétation est évidemment sans faille, et la qualité des titres, panachant le contenu des trois derniers albums et faisant une part belle à « Slaughter of the Soul », a fait le reste. On est sur le cul ! Simple, efficace, sans chichis, pendant que le site est ravagé par des trombes d’eau, AT THE GATES s’assoit tranquillement sur le trône du mélo-death, et cela nous paraît compliqué de venir les déloger…

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VAMPILLIA

On en avait parlé dans nos pépites à découvrir lors de cette édition, on était donc face à la scène dimanche en début d’après-midi pour le show des Nippons de VAMPILLIA.

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Les neuf entrent sur scènes sur quelques notes de piano et de violon, puis les mélodies se noircissent crescendo, ajoutant les autres instruments dans leur giron, jusqu’à l’explosion métallique et l’arrivée du frontman Mongo par l’un des poteaux du chapiteau… Très expressif, Mongo se donne corps et âme, se frappe, crie et se jette à plusieurs reprises dans le public, comme incontrôlable.

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Les musiciens alternent tempêtes ferreuses, riffs orageux et mélancolie instrumentale, le tout sonnant tel qu’ils se définissent, complètement fou et séduisant. Bienvenue dans le brutal orchestra, une musique extrêmement riche et ambivalente, parfois difficile à cerner mais tellement belle et emplie de chagrin.

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Assez rapidement, un invité attendu se joint au groupe : Neige d’ALCEST, un pote de tournée, vient discrètement s’installer sur le côté droit, prêt du violon et nous distille quelques voix claires planantes et quelques cris bien placés. Le groupe, quant à lui, continue sans encombres de choquer ( dans le bon sens ) et d’éveiller le public à sa musique singulière et à ses ambiances versatiles. Après trois quart d’heure, VAMPILLIA quitte la scène sous les acclamations d’une foule nombreuse et abasourdie par tant d’émotions…

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HENRI DÈS

On a pas pu passer à côté, on nous en rabâchés les oreilles et une grosse partie du public du dimanche était venue pour lui… Monsieur Henri Dès !   Du haut de ses 78 ans, le bonhomme qui a bercé un paquet de festivalier monte sur scène avec son groupe, ZE GRANDS GAMINS, dans lequel joue son fils Pierrick. Et d’un coup, beaucoup d’entre nous sont retombés en enfance devant ce grand monsieur qui revisite ses titres à la sauce rock…

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Franchement ça marche ! Ça marche même très bien car tout le monde se prend au jeu, chantant et pogotant sur ces comptines enfantines. Il y en a pour tout le monde, ça slamme dans la bonne humeur. « C’était de la folie pure » a confié un Henri Dès visiblement surpris et encore plus touché par tout ce monde et tout cet amour que lui ont envoyé les metalleux présents…

Putain, quand on voit ça , on se dit quand même que le Metal, c’est cool !! Et qu’on a juste envie de dire merci à l’équipe du Motocultor d’avoir osé le faire !! À l’année prochaine !! Sans faute !!

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