[ Report d’été 2019 ] – MOTOCULTOR XII édition bouillasse : Nos coups de cœur ! ( Part. I )

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Après une année 2018 réussie, 2019 nous semblait couler de source… Le Motocultor ayant même choisi un format sur 4 jours, avec une journée supplémentaire placée sous le signe de la culture celtico-bretonnne, tout en augmentant sa fréquentation ( 45 000 personnes sur 4 jours ). Et on ne parle même pas de la programmation, qui reste extrêmement alléchante, variée et pointue. Mais n’oublions pas que les années de doutes quant à la pérennisation ne sont cependant pas si loin, le Motocultor étant à ce jour toujours en déficit.

De notre côté, on a retrouvé une équipe qui semble plus que jamais en confiance, soudée autour d’une cause commune, d’une idée, celle de faire connaître et de partager la musique extrême avec son public. Malgré tous les pépins, au fil des ans, le Motocultor a su imposer son style, son état d’esprit, un peu à l’arrache, pas toujours très organisé, mais c’est aussi ce qui fait son charme. Il a définitivement trouvé sa place dans le coeur du public ( et dans le microcosme des festivals français ) en proposant son joyeux bordel qui vient clore un été plus que chargé en émotions !!

 Cette année, une fois n’est pas coutume, la météo fût extrêmement capricieuse et donc terriblement breizhonnante. Nous qui salivions devant les températures caniculaires de juin et de juillet avons passé le week-end dans un enfer de boue, de paille et d’humidité, qui n’a cependant pas entamé l’ardeur du cœur et le feu qui anime l’âme ( déchue ) des fanatiques de musique amplifiée. Une fois encore, les lundis matins salariés ont eu du souci à se faire car le retour à la réalité sèche fût difficile…

Mais laissons ici les considérations un peu trop terre à terre pour nous plonger allègrement dans ce mémorandum, dernière trace de cette douzième édition, des instantanés faits de nos coups de cœur, de nos ressentis, de nos coups de corps, livrés pêle-mêle et comme toujours avec passion !

Spoiler : Cette douzième, et tant attendue, édition du Motocultor fût encore une fois pleine de surprises, de sourires, de rires et de putain de bonne musique…

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KADAVAR

Je commence donc par le power trio originaire de Berlin, les poilus de KADAVAR ! Un groupe franchement attendu, même si ils ont déjà beaucoup tourné ces dernières années. Nos trois loubards déboulent sur scène sans aucune introduction et balancent d’emblée leur meilleur heavy psyché. Le son est puissant, chaleureux, presque parfait, comme si on écoutait un foutu vinyle. On apprécie leur jeu de scène avec le batteur Christoph « Tiger » Bartelt, au style ample et spectaculaire, toujours bien mis en avant. De son côté, le chanteur guitariste Christoph « Lupus » Lindemann  n’est pas en reste, transmettant chaque riff et chaque effet vocal avec un feeling et un touché incroyable, plus rock’n’roll tu meurs !

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Les titres s’enchaînent comme par magie, comme une bière allemande en plein soleil, laissant se développer de longues plages instrumentales pendant lesquelles la basse ronde et les solos tranchants viennent encore appuyer le propos. Le public se prend au jeu et se laisse porter par cette vague psychédélique, applaudissant, criant, exultant son amour pour KADAVAR. Bref, un set plus que classique et ultra-efficace ( un des meilleurs shows du vendredi ) pour un groupe qui ne fait que confirmer son statut de grand et qui nous fait déjà languir de la sortie de son nouvel album… ( à paraître au mois d’Octobre ).

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TRIBULATION

C’est le quatuor suédois TRIBULATION que nous avons décidé de mettre à l’honneur maintenant. Il s’est produit vendredi vers 18h30 sur la Supositor Stage et nous a laissé comme un étrange sentiment, quelque chose de spécial, une élégance gothique assez singulière pour un groupe qui se présente à la base comme black mélodique… Le groupe prend possession de la scène au son de « La Vie En Rose » d’Edith Piaf et nous plonge immédiatement dans son univers fait d’apparat, de prestance, de métal sombre mais innovant, progressif et horrifique.

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Les musiciens, quant à eux, se démènent, toujours justes et précis. De la même manière, le public est entraîné et commence à se lâcher sans jamais pourtant exploser, dans une transe contenue et agréable. Nous sommes d’ailleurs incapables de détourner le regard du guitariste Jonathan Hulten, grimé en veuve noire, muni d’un voile, affublé de petites chaussures à talonnettes, sorte de Siouxsie Sioux version macabre. Complètement habité, le guitariste affirme une androgynie et une présence troublante, se mouvant de façon remarquable, n’hésitant pas à accompagner ses soli à des pas de danse classique ou contemporaine. Un show extraordinaire, aussi bien musicalement que visuellement. TRIBULATION semble aimer semer le doute à une certaine forme d’angoisse, et nous avons plongé tête baissée !

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TURBONEGRO

C’est le groupe norvégien TURBONEGRO qui avait pour mission de clôturer la soirée de vendredi… Et franchement, quoi de mieux que du putain de punk rock pour finir d’achever les plus costauds et les moins humides ?! De notre côté, on est trempés mais on est convaincus que l’énergie légendaire du groupe va réussir à nous faire sécher. De fait, pas mal de gens ont suivi notre intuition car la Dave Mustage est blindée.

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En tournée pour célébrer ces trente ans d’existence, le groupe monte sur scène toujours aussi bien affublé : short en jean très ( très ) moulant pour le chanteur, petit matelot pour le bassiste, combinaison spatiale rétro-futuriste pour un des gratteux… Bref, c’est parti pour une heure de rock’n’roll !!

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Le chanteur Anthony Madsen-Sylvester, véritable colosse, anime les débats sur le devant de scène et communique bien entre les titres qui sont balancés sans relâche. D’emblée, la foule se balance au rythme effréné des tubes du groupe ( « Get It On », « Hurry Up & Die » ). Avec « All My Friends Are Dead » puis « Wasted Again » , c’est maintenant tout le public qui chante et les premiers rangs qui se lâchent complètement. La fosse s’embrase. Le groupe s’amuse et fait le show sur scène jouant de provocation avec la foule. Enfin le groupe finira avec son habituel « I Got Erection » repris en chœur par tout le public… Juste parfait !!

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GAAHL’S WYRD

With Gaahl comes the rain

On était franchement impatient de retrouver Gaahl et son nouveau projet GAAHL’S WYRD. De toute évidence, nous n’étions pas les seuls dans ce cas là vu la masse qui se pressait devant la Supositor en ce vendredi soir… En effet, l’ex vocaliste de GORGOROTH a sorti son premier et excellent album en Mai dernier. On espérait donc clairement découvrir les nouveaux titres du Norvégien en live, tout en n’oubliant pas de faire des clins d’œil à ses anciens projets comme GOD SEEDTRELLDOM et bien évidemment GORGOROTH. Et on a vu dans le mille !

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En tout cas, à peine le groupe est entré sur scène, à peine les cheveux des guitaristes ont commencé à se mouvoir que la pluie a commencé à s’inviter, et de manière assez intensive… Dégoulinant rapidement sur la scène et sur un public qui reste pantois. Après un premier classique, Gaahl se lance sur ses nouveaux titres, ceux qui s’affranchissent des codes trve black et qui proposent une palette de vocaux clairs inédits. Loin des cris black menaçants, il en ressort un aspect dark, mélodique et envoûtant qui va baigner ( au sens figuré comme au propre ) l’audience dans une tourbe sombre, élégante et inquiétante, quelque-part entre black atmosphérique et gothique doomy. Gaahl, toujours aussi stoïque et théâtral, navigue d’un bord à l’autre de la scène, semblant guider la pluie drue qui s’abat sur la foule…

À ce titre, on a vraiment trouvé ce show impressionnant et rafraîchissant, une sorte de bouffée d’air frais où le quatuor affirme son « nouveau » style et justifie donc sa venue. On le répète donc mais on est assez impatients de savoir si Gaahl va réussir à aller encore plus loin dans ce nouvel univers terriblement mystique et séduisant.

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GRONIBARD

Imaginez que vous vous réveilliez encore saoul de la veille, dans une tente humide qui fleure bon l’apéritif anisé, que le camping ressemble plus aux cratères de Passchendaele qu’aux Flots Bleus, et que votre tête aurait pu servir de modèle au Cri de Munch… Voilà à peu près l’état de notre biosphère en ce samedi matin. De plus, la pluie continue, en fil rouge.C’est pourquoi, aux grands maux, les grands remèdes et pour nous, la médication fût 35 minutes de gore-grind potache et bien de chez nous, j’ai nommé : GRONIBARD !! 

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Bon, on connaît les loustics, même si cela fait un moment qu’on ne les a pas vu, ça ne va pas faire dans la dentelle, mais plutôt dans le gras. Tenues vestimentaires extravagantes, un son plutôt bon, un sol recouvert de paille et bouillasse, quelques milliers de metalleux bien débiles prêts à tout casser, une pinte de 8.6, il n’en fallait pas plus pour nous redonner le sourire et nous revigorer…

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Et le combo s’est avéré payant autant pour le groupe que pour nous. GRONIBARD a livré un show parfait, bien débile, mais franchement bon musicalement et ça fait du bien !! On était super content de revoir ces « tubes » comme « La raie de mon cul, c’est une trousse à bite », « La Chanson des Bisous », « Crème de Chatte » et bien sûr l’incontournable « Va Faire La Vaisselle ». Les musiciens ont également eu le temps d’annoncer la sortie d’un nouvel album pour 2020.

À noter que le groupe ayant plus ou moins déclenché une bataille de boue dans le public et sur scène ne pourra pas vraiment finir son set, la scène, les amplis, les instruments et les hommes étant totalement recouvert de bouillasse… On a beaucoup pensé aux techniciens qui ont dû nettoyer toute la merde mais putain que c’était jouissif ! On a hâte que le groupe reparte en tournée !! 

La suite dans les prochains jours…

 

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