( Chronique ) : HARDCORE ANAL HYDROGEN – Hypercut ( Apathia Records ) note : WTF ?!

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HARDCORE ANAL HYDROGEN, voilà un nom engageant me direz-vous ?! Mélange improbable d’un tag pornographique et de l’élément chimique de numéro atomique 1 dans le tableau périodique des éléments de Mendeleiev… Autant dire que d’emblée ça sent plus le binôme de petit adolescents boutonneux en colère contre leur prof’ de chimie car le D.S. était trop dur que la promesse d’une activité sonore immémorable. Mais rassurez-vous, il n’en est rien ! Car bien loin des expériences mystiques à base de Coca et de Menthos, ou d’un temps incalculable passé à (re-)chercher le Tag Parfait, nous avons bien à faire ici à deux musiciens chevronnés… En effet HAH ( pour les intimes ) prend plutôt racine dans le métal le plus énervé et la musique contemporaine ou anté-contemporaine. Comme ils aiment à le dire eux-mêmes : « La structure formelle des morceaux en perpétuelle mutation et l’éclectisme des genres musicaux sont une constante de création du groupe ». ( C’est là que personnellement je me frotte les mains )

Grand adepte des machineries incongrues et des transformations, que dis-je, des transmutations live, des coups de griffes guitaristiques virtuoses, et des styles vocaux qui empruntent pour une grande part aux expérimentations pattoniennes et bunglesques, on verse donc ( et vous l’aurez compris ) dans quelque chose de très peu conventionnel et de surtout non-codifié. Notre binôme pioche de manière relativement aléatoire, incongrue et avec toute la complexité des sensations qui l’anime dans tout ce qui se trouve à portée de ses instruments et de ses capacités techniques. Pas forcément irréfléchi, pas forcément établi non plus, HAH se plaît à mélanger des petits bouts de grindcore, d’electro-techno, de jazz, de metal, de rock ou de musique répétitive. le tout est ensuite passé à la moulinette grinçante, discordante et dissonante, de la marque HAH et crée ce précipité multicolore-umami, cette explosion scintillante qu’est la Musique.

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Donc oui, un nouvel album d’HARDCORE ANAL HYDROGEN amène toujours une foule de questionnement mais surtout pléthore de bons moments, et « Hypercut » ne déroge pas à cette règle. Quantitativement, il fait le double de temps de son prédecesseur, qualitativement je dirai qu’il est encore un cran au-dessus. Toujours plus d’idées, de styles y sont mis en œuvre, d’où le juste terme d’évolution perpétuelle employé par le groupe… Côté chroniqueurs, en pryapistes convaincus, on sait bien que face à des OVNIS comme HAH, rien ne sert de disserter ou de digresser éternellement car comme le disait notre ami F. Mulder : « La vérité est ailleurs… » 

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Alors qu’est-ce qu’on fait ?

Bah on s’assoit tranquillement au bout du bar et on écoute l’histoire… On écoute « Jean-Pierre », passablement énervé, raconter son histoire de canard à grands renforts de « Coin-coin ». Une histoire où notre pauvre ami s’emmêle les pinceaux dans ces idées mais pour notre plus grand bonheur ! Rythmes rapides, guitare thrashy et voix criardes sur-saturées. « Jean-Pierre » en rajoute, il soliloque avec fracas, les notes filent sur le manche de sa guitare ; toujours plus complexes et effectivement « bizarres », comme hachées au djent. Ce « Coin-coin » n’est pas en reste avec ces tâches vocales volatiles et sa partie de saxophone zornienne, heureusement notre canard dans un élan de courage finit par s’échapper grâce à son refrain mélodieux et accrocheur. Comment a-t-il pu s’enfuir face à la puissance grind-surf de la roche et le rouleau ?

C’est alors « Paul » qui intervient avec sa voix déglinguée, son auto-tune be-bop 60’s et finit par couper court à  la conversation dans les relents jazzy feutrés de « Blue Cuts ». Puis « Phillip » débarque et nous conte son voyage rocambolesque mais charmant au Moyen-Orient ainsi que le film qu’il a vu hier soir, un film qu’il a eu du mal à saisir, moitié horrifique, moitié mystérieux mais teinté d’une ambiance 80’s. C’est l’bordel dans le bistrot. Apparement, tout le monde est loin d’être d’accord, chacun à son mot à dire, l’entropie est à son comble, c’est le bordel, on gueule « Sproutch » à tout-va dans un imbroglio électro-grind. « Alain, l’homme télévitré », le puissant et déluré Alain comme on l’appelle ici, décide alors de recentrer l’attention sur lui et sur la fameuse « Daube-carotte » de l’ « Automne 1992 » … Fin de l’histoire !

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Avec « Hypercut », HARDCORE ANAL HYDROGEN a clairement gagné en (in)cohérence. Musicalement, le groupe a incontestablement atteint un nouveau pallier dans son art. C’est un de ses albums que l’on peut mettre dans la catégorie des plus fous, la seule qui peut lui aller d’ailleurs. Se réclamant autant de Django Reinhardt que d’ANAAL NATHRAKH ou de Jean-Michel Jarre, le duo, avec toute sa classe et son humour, donne la sensation de pouvoir créer tout un tas de textures et de faire croire à toutes formes de structures. C’est ça ! HAH est capable de construire mentalement un couteau en soie, une rapière en cachemire et de vous tuer avec, de vous râcler la gueule sur de la mousse, de vous râper les genoux contre du velours, etc… et ce, vers l’infini et au de-là.

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