OBITUARY – Obituary ( Relapse Records ) note : Obituary/Obituary

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Voilà près de trente ans qu’OBITUARY sillonne la planète afin de distiller son death metal made in Floride. En effet, les frères Tardy sont d’inlassables persécuteurs auditifs, et c’est en travailleurs consciencieux qu’après chaque tournée triomphale ils se remettent à table afin de trouver une nouvelle manière d’assassiner leurs auditeurs parmi les 10 000 déjà présentées durant leur prolifique carrière. Comme un râle venu du fin fond des bayous, cette fois-ci OBITUARY revient avec un album contenant dix titres et dépassant à peine la demi-heure, le tout est sobrement intitulé « Obituary » comme si le groupe voulait se ré-affirmer comme un marqueur, un témoin d’un style et d’un temps dont il est le chef de file et le géniteur incontestable, inimitable et inégalable.

Faisant donc suite à « Inked In Blood » paru en 2014, l’album ne déroge pas à la règle en versant dans le death old-school au son gras et caverneux. On y retrouve tout ce qui fait OBITUARY : du gros riff « simple » qui détruit tout sur son passage, des paires de baskets Reebok neuves et d’un blanc éclatant, des cheveux longs jusqu’aux genoux, une voix râpeuse et rageuse d’un John Tardy en grande forme et une batterie bien organique qui cogne fort.

Sans fanfreluche ni prise de tête, OBITUARY fait du OBITUARY, pas d’expérimentation, pas d’introduction type arpège à la guitare sèche, pas de chant clair, pas de featuring incongru, rien d’encombrant dans les bagages… du death, du death et du death ! Et en ces temps où on a tendance à tout vouloir mélanger à tout et où l’on se retrouve parfois un peu perdu dans un dédale musical trop dense et illisible, OBITUARY vient remettre de l’ordre et montrer une bonne fois pour toute ce qu’est et doit être le death metal… Ça fait du bien !

D’entrée de jeu, ça tabasse avec  « Brave » qui part à 200 à l’heure et qui ne mollit pas. De même pour « Sentence Day » qui remue sérieusement avec de bons passages de double pédale, puissants et précis, et une lead guitare impeccable. Puis on plonge dans les mid-tempos pachydermiques, chers à nos floridiens, avec le massif « A Lesson In Vengeance », l’écrasant « End It Now » et son final « dantesque » où les riffs de guitares rapides et redoutables se mêlent tout en justesse. Le « tube » « Turned To Stone » ou le petit break tribal sur « Betrayed », tout est là pour combler vos désirs les plus fous et vos envies de death floridien old-school. Enfin, en guise de conclusion, on a droit à un « Ten Thousand Ways To Die », classique et « roulant » avec un magnifique solo de Kenny Andrews. Efficace et accrocheur, sans faute de goût, sans longueur, en dix titres, OBITUARY démontre tout son savoir-faire, ni plus, ni moins.

On notera tout même que l’arrivée de Kenny Andrews au poste de soliste a fait du bien à OBITUARY. Que ce soit en live comme sur album, il rafraîchit le lead, plus technique qu’Allen West mais moins « too much/démonstration » que Ralph Santolla, le bougre apporte sa patte tout en collant parfaitement à la musique et aux ambiances des morceaux.

Pour conclure, on peut dire qu’OBITUARY version 2017 n’a rien à envier à celui de 1987 hormis l’expérience acquise et la notoriété bien sûr. Le groupe garde intactes son énergie et ses « inspirations ». Cet album éponyme n’est pas le meilleur car il n’y a tout simplement pas de meilleur OBITUARY mais juste des albums à ranger sur l’étagère les uns à côté des autres bien en évidence, dans la catégorie générateur de mandale type death.

Avec sa récente tournée française à laquelle nous avions assisté, les Floridiens nous ont également prouvé que c’est bel et bien en live que leur musique prend forme et dégage toute sa puissance, un incontournable. Le groupe nous donne d’ailleurs rendez-vous le 18 juin prochain au Hellfest afin de défendre son death metal !! Serez-vous assez forts pour résister à leurs assauts ?!

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