Il faut toujours une première fois. Je ne parle pas ici d’une première fois pour effectuer un report mais d’une première fois devant un style que je n’affectionne pas particulièrement : le fameux deathcore que notre adolescence semble porter dans son cœur. On pourra donc parler ici d’une sorte de dépucelage !

Je suis toujours prêt à me bouger le popotin pour découvrir toutes sortes de metal. Je connais juste de nom un des groupes de la soirée, en l’occurrence les fameux Betraying The Martyrs qui, d’après mes recherches sur le net, est considéré comme l’un des leaders de ce style. L’âge moyen du public me confirme l’engouement que le groupe suscite chez les jeunes metalheads.

Je vous avoue que les trois autres groupes de la soirée Chelsea Grin (qui est la tête d’affiche du plateau), accompagné de deux groupes australiens Void Of Vision et Make Them Suffer me sont totalement inconnus. Pour me préparer à l’évènement, j’ai bouffé pendant une semaine du metalcore, histoire d’arriver en «connaisseur» et non en novice perdu.

C’est devant un parterre plutôt fourni que Void Of Vision attaque son set vers 20 heures. Je note dans la foule la gente féminine bien plus présente qu’à l’accoutumée. Visuellement, le groupe se distingue par le port de maillots façon baseball US. Quelques personnes sont prêtes à en découdre en faisant déjà des circle-pits et petits pogos pour le premier round de la soirée. Cela annonce une ambiance survoltée !

Void Of Vison utilise des intros bien efficaces pour presque chaque titre. Le bassiste intervient aussi aux chœurs en chant clair. Le chanteur communique avec joie avec les personnes présentes. Le tout est plus que chaleureux et le groupe nous propose un set agréable.

Pour finir, j’aurai retenu une influence pour certaines parties lourdes et riffs de guitares, celles du groupe Korn… mais très légèrement (Ndlr : leur façon de se dandiner m’aura aidé…). Que les fans me pardonnent si je me trompe, je vous le rappelle, c’est mon «dépucelage».

 

Place à Make Them Suffer, autre groupe australien. Ce combo propose un style un peu plus brutal que le précédent même avec une guitare en moins tout en intégrant un clavier qui ne fera pas trop tâche, heureusement pour eux.

L’utilisation de la double pédale hyper présente dans pratiquement tous les titres donne un petit côté Meshuggah et pour certaines parties des claviers/guitares, l’on songe à Heaven Shall Burn pour ne citer qu’une de leurs nombreuses influences.

Encore une fois le public participe assez généreusement.

 

Avec Betraying The Martyrs, il semble évident que nous allons passer au stade supérieur. J’ai souvent entendu du bien concernant les capacités du groupe à maîtriser la scène.

Après un line check rapidement exécuté, ils nous balancent un direct du droit avec le titre «Lost For Words» tiré de leur dernier effort, «The Resilient».

Victor, le claviériste, me tape dans l’œil d’entrée. Il participe énormément à la musique du combo en ajoutant pas mal de chœurs et ses parties de claviers sont très riches. Il alterne chant clair et quelques growls. L’énergie déployée est bluffante. Aaron au chant un peu en retrait au début, se sera lâché par la suite et le bougre m’aura fait rappeler dans sa gestuelle un certain Phil Anselmo des débuts…

Bien sûr, les autres zicos se donnent également à fond (hormis peut-être Lucas qui semble un peu en retrait par le manque de place que propose la petite scène de la salle).

Les titres s’enchaînent à merveille et, même si je me répète, le public répond vraiment présent (Ndlr : je soupçonne qu’il soit venu pour nos compatriotes !) Ça saute, ça bastonne dans le pit, ça slame, ça tape dans les mains pour les parties les plus calmes…bref Betraying The Martyrs, après juste 3 morceaux, a déjà conquis mon attention et toute ma reconnaissance.

Pour moi, le titre «The Great Disillusion» est sans aucun doute LE «hit» du groupe. On y retrouve un refrain accrocheur ainsi qu’une mélodie prenante. Même si ce morceau n’est pas d’une grande brutalité, en comparaison avec «Because Of You» et son deathcore in your face, il remplit son dessein à merveille.

Après même pas 45 minutes, c’est déjà la fin ! C’est bien dommage car avec «Life Is Precious» en dessert, j’en redemande encore (oui, je suis gourmand et j’aime quand c’est bon). Betraying The Martyrs sur scène est un pur régal. Je n’écouterais peut être pas à longueur de journée mais en live je me ferais un plaisir de les revoir.

Pour finir je note aussi un niveau technique vraiment très élevé de tous les musiciens qui sait mélanger mélodies et agressivité sans trop tomber dans la facilité.

 

Vu ce que viennent de nous envoyer en pleine tronche les BTM (comme disent les « djeuns »), il faudra que la tête d’affiche de la soirée, Chelsea Grin sorte les mains du cambouis pour envoyer du bois et se surpasser.

Alors: Death/Core?  Metal/Hardcore? Metal tout court? Personnellement, je pense que ça serait le tout à la foi.

La tension ne redescend pas d’un cran mes amis, elle devient même malsaine grâce à des samples largement déployés dans pas mal de leurs morceaux.  Le public, resté présent, s’en donne à cœur joie. Le groupe enchaîne pas mal de titres de leur dernier album « Self Inflicted». C’est ce que m’a affirmé un des permanents de la Secret Place (Ndlr : Elie pour ne pas le nommer, merci à toi l’ami !). Le peu que j’ai écouté des anciens albums montre un groupe qui s’est assagi, un peu moins brutal que leur début. Et en live, ça se ressent aussi après 4/5 morceaux !

Bon ok, Chelsea Grin ne fait pas dans le 220 BPM mais les titres qu’il propose sont d’une très grande lourdeur et ne nous donnent pas l’envie de repartir dans notre lit douillet. Du moins pour l’instant…

Deux petites fausses notes : le chant criard qui pourrait rendre l’ouïe à un sourd (dommage car en voix grave, voire même en death metal, ça la fait grave) et pour la deuxième, le côté répétitif de certains riffs (style oblige). Le tout m’a un peu ramolli le cerveau et je n’ai pas assisté à la fin de leur set.

C’est dommage car Chelsea Grin possède un style assez particulier et propose une musique noyée dans un monde qu’ils semblent seuls à connaître. Le tout m’a donné un drôle de tournis dans l’esprit (Ndlr : lequel ?? rires !!!). Reste un groupe à suivre et un univers à découvrir.

 

Pour conclure, j’ai vraiment passé une bonne soirée notamment grâce à l’ambiance, à un public présent qui aura tout donné et aux groupes qui auront vraiment tout envoyé sur les planches.

Plus personnellement je tiens à le dire, il ne faut pas être borné à un seul style de METAL dans la vie. On peut avoir de sacrées surprises de temps en temps ! Je ne dis pas que c’est le concert du siècle, attention; mais mes très chers frères et sœurs, avant de critiquer quoi que soit, il faut s’évertuer à prêter un peu d’attention surtout à notre chère scène qui regorge de pépites (tous styles confondus). Sur ces saintes paroles, je vous donne rendez-vous bientôt pour d’autres aventures !

Merci à toute l’équipe de la TAF pour l’invitation et de nous proposer encore des dates metal dans leur antre qu’est la Secret Place !!!

Catégories : Reports