KREATOR – Gods Of Violence ( Nuclear Blast ) note : Gods Of Thrash

image article KREATOR - Gods Of Violence ( Nuclear Blast ) note : Gods Of Thrash

2017 ne se fêtera pas sans une galette de KREATOR et cette nouvelle mouture nous enfonce encore un plus dans ce thrash de haute volée empreint de violence moderne que le quatuor teuton nous assène depuis ses débuts. « Gods of Violence » est son nom et il est un peu comme une fève en plomb qui viendrait péter des dents déjà bien abîmées par trois décennies de thrash.

Clairement, ces onze titres ne vous surprendront pas, ils sont thrash. Ils font logiquement suite à « Phantom Antichrist » paru en 2012 et unaniment applaudi par la presse et par les fans. On rejoint donc sans difficultés nos charmants amis d’outre Rhin là où ils s’étaient arrêtés il y cinq ans, mais avec cette impression que le groupe est plus fort encore, toujours plus avide de bons riffs et de technique, toujours plus engagé. On retrouve tout de suite la force de KREATOR : les mélodies omniprésentes, puissantes et entêtantes que le groupe choisit de privilégier depuis quelques années (notamment sur « Phantom Antichrist »). Mais l’on n’oublie pas non plus les parties hyper-heavy-catchy et le gros travail sur les refrains qui se font de plus en plus fédérateurs. Le groupe creuse davantage, affine son propos et amène d’autres influences comme de-ci de-là un peu MAIDEN voire un peu d’ACCEPT.

Selon moi, KREATOR s’approche ici de la perfection. Collant de plus en plus à cette image du thrasheux revendicatif, Mille Petrozza, chanteur guitariste révolutionnaire-alter-mondialiste-vegan ne sort pourtant pas un album de « thrash-brocoli » sans saveur mais bien une bombe nucléaire. Son but avoué ? Trouver les meilleurs riffs, les plus brutaux et les plus rapides possibles, mais aussi ceux qui marquent, qui collent et qui restent en mémoire. Et à l’écoute on peut dire que le tour est joué, ça part à deux cent à l’heure et ça ne mollit quasiment pas de bout en bout. Comment alors ne pas hocher de la tête sur la frontale « World War Now » ou « Totalitarian Terror », ce véritable brûlot avec un refrain accrocheur anti-religion qui sera sans doute repris en chœur et en concert par la horde toute entière, un peu à l’image de « From Flood into Fire » sur « Phantom antichrist ». Petite surprise, quelques orchestrations en arrière-plan viennent renforcer le côté épique. Le chant toujours aussi haché, rocailleux et agressif surplombe cette masse colérique qui avance sans discontinuer, les titres s’enchaînent, à tout rompre. « Satan Is Real » et ses sonorités orientales, encore « un tube ». « Hail To The Hordes » presque celtique avec sa cornemuse guerrière, très différente de ce que le groupe propose habituellement, un hommage à ses fans, à la Horde, encore « un tube ». « Lion with Eagle Wings » et son intro douce, tout en murmures, à la manière d’une berceuse puis la grosse tempête thrash, encore « un tube ». Enfin « Death Becomes My Light » qui vient magnifiquement clore l’album avec ce chant « clair » inédit, tout en crescendo, une expérience de mort imminente, la lumière au bout du tunnel. Tout simplement jouissif.

Pour résumer, si l’on passe outre les titres éculés et l’artwork franchement « dégueulasse », que l’on aime ou pas le personnage engagé que Petrozza nous laisse paraître à travers ses texes aux sujets que l’on peut trouver parfois redondants ( guerre, fanatisme, religion, violence, révolution etc… ), « Gods Of Violence » est sans nul doute (encore) un des meilleurs albums de KREATOR tant au niveau du travail que de l’inspiration musicale. Et Mille Petrozza infatigable, supersonique et encore capable de surprendre par la variété de ses compositions de trôner encore fièrement sur le podium des meilleurs riffeurs en activité et ce grâce à sa créativité musicale impressionnante après déjà trente ans d’activité. Il est et restera le « kréateur » de la patte KREATOR, unique en son genre.

 » We’re not afraid to live, we’re not afraid to die, we are the Antigods ».

 

 

 

 

Partager