RED FANG – Only Ghosts ( Relapse Records ) note : 7/10

front

Après quatre albums unanimement encensés par la critique et plébiscités par les fans, des tournées victorieuses et des lives dévastateurs, les américains de RED FANG se posent comme les fers de lance de la scène stoner actuelle. Peu habitués au long discours sur le travail ou sur l’art du stoner en général, le groupe se donne l’image d’une bande de rednecks rigolards et accrocs à la bière… Sa « légende » s’est d’ailleurs faite par le biais de son travail justement et par sa fraicheur musicale, la légèreté avec laquelle il a accueilli son succès, et aussi cette autodérision qu’il a su apporter au style.

Mais soyons réalistes, ce « Only Ghosts » reste clairement dans la même veine stoner-rock que les précédents albums avec toutefois quelque sporadiques changements. Ce nouvel album marque tout de même une amélioration. Mieux ! Une tentative de se retrouver, de retrouver l’essence RED FANG avec une nouvelle intention : l’apport de claviers discrets, de chants différents et de choeurs, bref des petits changements qui marquent une étape nouvelle mais sans pour autant atteindre les sommets de « Murder The Moutains »… Leur deuxième perle d’équilibre dans un style qu’ils ont eux-mêmes défini. En effet, car une fois passé les premiers émois, les premiers sourires de satisfaction et les 1600 bières bon marché, cet album donne l’impression qu’ils n’atteindront jamais la qualité et la fraicheur des deux premiers. On peut même dire qu’il confirme leurs limites, le copier coller raté d’une recette qu’ils avaient pourtant fondée dans une bonne humeur communicative et qui avait fait tant de bien au si sérieux stoner.

En quelques mots et pour conclure, écouter « Only Ghosts », c’est bon, c’est très bon car cela reste du RED FANG. Profondément stoner et heavy dans son attitude comme dans sa musique, le quatuor sent et sentira toujours l’huile de moteur frelatée. Sans mensonges ni artifices et couplé à un song-writing efficace, les ‘ricains tentent d’enfoncer le clou à coup de titres courts et changeants comme autant de coups de boutoir stoner dans la tronche de l’auditeur. S’amusant à plus de violence et de rudesse comme à autant de refrains accrocheurs presque « FM » ; alliant la mélodie d’un QUEENS OF THE STONE AGE à la rage viscérale d’un JESUS LIZARD, tel un melting pot, un fourre-tout d’influences rares dont seul le groupe a le secret, RED FANG ne surprend plus mais trace sa route, toute faite et sans accrocs.

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