Gojira Magma le nouvel album en 4 avis !

GOJIRA revient en 2016 avec l’album MAGMA. On ne peut leur refuser le titre du ‘plus grand groupe français de Death metal’. Ils feront l’été des festivals, et une tournée qui en laissera encore plus d’un ébahi par cette bête indomptable. La sortie de MAGMA chez Roadrunner est un événement que nous avons voulu saluer à notre manière en vous offrant non pas une mais quatre chroniques. Quatre opinions qui se complètent, parfois divergent, histoire que vous puissiez vous faire le meilleur avis possible.

GOJIRA ‘MAGMA’ par Sly [ 8,5/10 ]

‘Stranded’ – ce curieux premier single- avait inquiété rappelant la sortie de Enter Sandman de Metallica :  la crainte d’une approche trop simplifiée et classique de leurs chansons. On a pris un temps pour apprécier le titre ‘Silvera’, arrivé en 2ème single, plus complexe que l’on croit, et synthèse parfaite de l’ancien et du nouveau Gojira : plus aérien que l’ancien mastodonte au riff prêt à faire trembler la terre. Alors oui : nombreux seront les fanatiques déçus par cette évolution. L’attaque des riffs est étrange, plus si metal, même si le son l’est et un chant clair rempli d’effet est présent. Et pourtant, Magma sonne profond comme l’océan, et s’ouvre vers des sonorités nouvelles. L’abysse franchi est celui d’un groupe comme Mastodon, allant de la rage des débuts vers une recherche de maturité, avec une touche de ‘progressif’, et ce chamanisme toujours présent chez Gojira. Une quête noble et respectable. Malgré la stagnation stylistique de l’excellent ‘L’enfant sauvage’, on percevait cette intention dès le 4ème album ‘The Way of all Flesh’, avec cet éloignement de leurs influences majeures comme Morbid Angel. Comme souvent chez Gojira, l’album possède plusieurs parties et la seconde partie est plus intéressante. Après ‘Yellow Stone’, en guise de rituel d’ouverture, les titres se rallongent et le titre ‘Magma’ permet la transe promise ; on regrette qu’ils n’aient pas eu plus confiance en eux, pour rallonger tout leur titre et nous laisser le temps d’explorer avec eux ces nouveaux territoires. Ils inventent – ils jouent comme ils prient- ou l’inverse ! Ce pari n’est pas celui d’élargir son public en devenant encore plus mainstream, il est encore une fois de suivre leurs instincts et d’explorer en Terra Incognita.

GOJIRA ‘MAGMA’ par Julius  [ 9/10 ]

Mélodies « himalayennes », chant clair, interlude acoustique, structures alambiquées, expérimentations et « zénification » voilà mon résumé de ce GOJIRA 2.0… En effet, le groupe a mué et cette nouvelle peau est plus mélodique, plus expérimentale mais l’essence de GOJIRA, c’est à dire sa patte et sa puissance, est toujours là . Le groupe nous emmène « par delà le ciel et par delà le soleil », s’ouvre à de nouveaux horizons mais ne cède pas aux lueurs mainstream. Il prend bien souvent l’auditeur à contre-pied en s’aventurant sur les terres de l’exploration musicale et de l’introspection. Jo Duplantier, architecte du son GOJIRA, révèle une autre facette de sa personnalité avec ce chant clair novateur et rafraîchissant, se détournant de la sphère métal à proprement parler pour nous en donner SON interprétation. Les mélodies aériennes et les voix vous plongent dans un univers qui ne serait pas sans rappeler un autre monstre my(s)t(h)ique, MASTODON. GOJIRA livre donc un album riche, tout en sincérité et ne s’attachant pas ou plus au qu’en dira-t-on mais un peu court (le groupe n’a, à mon goût, pas pris assez de temps pour développer toutes les idées proposées sur ce nouveau chapitre). Loin de stagner, nos français amorcent un virage stylistique dont on ressort forcément désarçonné mais aussi terriblement impatient… Où va bien pouvoir nous emmener GOJIRA ?

GOJIRA ‘MAGMA’ par Fabien [ 8/10 ]

Après 4 années d’attente depuis la sortie de « L’enfant Sauvage », notre Godzilla landais s’apprête à marquer le sol international de son sixième opus. Après plusieurs écoutes, cet album semble s’inscrire dans la suite logique et la parfaite continuité d’une discographie particulièrement évolutive. De « Terra Incognita » à « Magma », quinze longues années se sont écoulées. Ce long chemin n’a pourtant jamais mis à mal l’identité de Gojira, mais l’a bien au contraire renforcée, lentement dessinée, magnifiée. D’un état brut et sauvage, la musique de Gojira s’est lentement dulcifiée pour parvenir à un tout plus poli et équilibré. Gojira a toujours fait le choix d’une démarche authentique, assumée et sincère. Cet album ne marquera pas à mon sens un tournant à 90°, pas de virage en épingle, mais il perpétue et synthétise tout en s’orientant sur une touche plus mélodique, plus progressive, plus ambiante. On retrouve les diverses facettes de la voix de Jo, toujours puissante, parfois hypnotique, jamais décevante (à noter l’apparition d’une forme de voix claire sur le premier titre « The shooting star » ou sur « Low Lands »). Les riffs sont toujours d’une efficacité et d’une originalité redoutable à, la lisière de ceux que nous connaissons, parfois plus rock, à l’image de « Stranded », et peuvent même verser sur un bon vieux sludge de l’époque (« Yellow Stone »). L’hydre continue de se transformer, il parvient une nouvelle fois à ne pas faire l’erreur d’écrire deux fois le même album tout en restant fidèle à lui-même. Si « Magma » ne parviendra peut-être pas à s’ériger au rang des incontournables, il s’arrogera clairement le rang des inévitables.

GOJIRA ‘MAGMA’ par Dub. 8,5/10, car un peu trop court, et la première partie en dessous.

Pas de révolution, mais évolution, au sens Darwinien : le reptile grandit, s’élève, domine. Il pourrait alors rouler sur un cylindre, mais voilà, non. « Magma », 6ème album de Gojira a certes un côté progressif certes plus présent (« Magma » est d’ailleurs le nom du groupe de rock prog français légendaire), mais les riffs aux rythmiques hallucinées sont toujours là ! L’ouverture entêtante, en chant clair à effets, dosés, lance la première partie de l’album qui offre des livraisons Gojiresques « habituelles », avec toutefois un côté mélodique un brin plus facile qu’à l’accoutumée. Ceci est une mise en jambe, vers une seconde partie bien supérieure, introduite par un Yellow Stone au son de guitare crasseux. Voici d’ailleurs un parfait exemple de modernité avec un « vrai » son : on sent les amplis gronder et vibrer, ça change des prods contemporaines au son lisse et chiant à mourir ! A partir de là, le disque s’élève au-dessus de tout. Le titre éponyme est grand, ainsi que les deux morceaux suivants. Nous avons là ce que Gojira fait de mieux, le groupe entier sonne extrêmement bien. Tapis rouge pour Mario Duplantier, qui sort des patterns toujours plus précis, inventifs et subtils. La fin d’album, qui arrive (trop ?) vite, est basée sur l’ambiance, on est encore une fois pris dans un flot continu qui nous emporte, avec un retour au calme tout en délicatesse.

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http://magma.gojira-music.com/

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