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Comme certains ont déjà pu le remarquer, je me fais le fier défenseur d’entités ne rentrant pas dans les cases, placards et autres tiroirs coulissants que nous, chroniqueurs, cherchons à remplir avec des termes et des codes bien souvent galvaudés.

Aucun terme ne sied réellement à l’univers musical d’ORANSSI PAZUZU, et le défi de la journée était d’arriver à poser des mots sur la musique afin de chroniquer ce Värähtelijä, véritable « calvaire énigmatique ».  La tâche s’en est trouvée d’autant plus ardue après écoute car le dernier opus de nos amis finlandais ratisse large et force l’introspection. En effet, ORANSSI PAZUZU, c’est « quelque chose de différent », un son aux confins du rock, du black metal et de la musique de film… Un capharnaüm plus ou moins organisé, un embrouillamini de rock galactique et de black metal chamanique. Le groupe nous propose de longues plages musicales faites de riffs lancinants, des boucles étranges et hallucinatoires où chaque son et chaque instrument s’ajoute ou se soustrait pour mieux compléter la masse sonore. Et c’est au fur et à mesure et au milieu de cette densité fascinante que se crée à l’oreille et se dessine à l’esprit un sombre tableau aux accents tribaux, à la fois psychédélique et répétitif mais toujours cohérent et surtout loin d’être pénible.

Lentement mais sûrement, le groupe attire l’auditeur dans son trip, une espèce de délire où les nappes de claviers lugubres et parfois vintages côtoient la musique électronique et les rythmes tribaux (Valveavaruus, Lahja). Les guitares aux sonorités « exotiques » parfois proches d’un rock ambiant mutent en un black métal obscur et dépressif ( SaturaatioVasemman Käden Hierarkia). Tout change et se transforme, rien n’est figé chez ORANSSI PAZUZU, le résultat en est profondément mystique et emprunt d’occultisme, toujours sombre mais envoutant, ensorcelant. Je vois un peu Värähtelijä comme la bande originale d’un film à la Enter The Void , une sorte de voyage astral entre la vie et la mort, une lumière au bout du tunnel.

En somme ORANSSI PAZUZU ne verse plus vraiment dans le black métal, et même plus dans le métal du tout, il s’affranchit de toutes ces préoccupations terrestres et nous emmène dans un ailleurs… Et dans cet ailleurs, Värähtelijä ne s’explique pas, il s’écoute… Vous l’aurez compris, noter un album comme celui-là n’est pas chose aisée, j’ai donc choisi d’y mettre un 9 car 10 me paraissait trop rond, trop « parfait » pour la musique « mutante » d’ORANSSI PAZUZU, j’aurai d’ailleurs sûrement mieux fait de leur accorder un mystérieux ∞/π .

Catégories : Chroniques