Death Metal/ Grindcore/Deathgrind [7,5/10]
2014 @ Season of Mist
Jason Netherton, le bassiste chanteur de Misery Index sort un livre Extremity Retained: Notes From the Death Metal Underground, un livre sur la musique mais aussi la culture du Death metal. Existe-il une telle culture ?
Jason ne semble pas en douter, tant sa vie semble dédiée à cet art de marteler une guitare, ses cordes vocales ou des fûts d’une manière telle qu’elle plonge ses racines dans le respect d’une tradition. Une vielle tradition instaurée depuis des légendes comme le Leprosy de Death en 1991, où l’ambiance ne fait pas défaut de même que la technique des musiciens.
Et quand on songe que cette technicité ne cesse de monter des paliers à mesure des albums, et ce depuis 25 ans, on se demande comment les vagues successives de Death metalleux qui déversent leurs fiels sur ce bas-monde trouvent encore l’énergie de repartir bille en tête dans la mêlée? Et si « The Killing Gods« n’est que le 5 ème album d’un Misery Index actifs depuis 14 ans, c’est dire le soin que ces ricains de Maryland aiment mettre dans leur ambiance de crypte chargée de blast beat et de break syncopé. Le Death aux accents de grind, un exercice de style il va s’en dire, mais un exercice difficile ; comment sonner juste sans tomber dans la redite, voire soyons fou, avec une certaine originalité ? Pas évident- même pour Misery Index qui se tient depuis ses débuts bien droit dans ses bottes comme un cow-boy solitaire face à l’adversité et le temps qui passe – et surtout une concurrence mondiale où on ne compte plus les ersatz du passé.
Alors, leur formule originale ? Pas tant que ça, mais ce secret bien gardé par des légendes comme Death, ils l’ont compris : respect des traditions entre violence et mélodie épique. Une recette infaillible qui lors de concert comme celui du Hellfest en 2013 vous met sous perfusion, et c’est souvent la transe qui vous gagne sous l’effet tétanisant de riffs dont le meilleur exemple reste sur cet opus le titre ‘Gallows Humer’.
En ces instants fugaces de bonheurs remplis de saturations supersonique et de cavalcades de doubles en folie, Misery Index a de quoi réveiller les morts, si ce n’est la Mort elle-même. Ou encore comme sur ‘The Weakener’ où on cerne encore ici le folklore utilisé : riff piqué au Hardcore -façon Dying Fetus ou Pyrexia, dans lequel le groupe aime baigner et organe vocal protubérant en pleine démonstration de virilité. Alors ne boudons pas notre plaisir quand un tel présent nous est offert par de si vaillants défenseurs de l’underground Death Metal, il convient de l’accueillir avec les honneurs qui lui sont dus.