Tomahawk – Oddfellows

tomahawk_oddfellows
Metal rock expérimental [8/10]
2013 @ Ipecac Recordings

N’ayons pas peur des mots : le retour de Tomahawk est un petit événement sur la planète Rock mondiale. Formé autour du génial Mike Patton (Faith No More, Mr Bungle, Fantômas…), accompagné ici (attention les oreilles !) par Duane Denison (ex-The Jesus Lizard) à la guitare, John Stanier (ex-Helmet) aux fûts et Trevor Dunn (Mr Bungle, Fantômas), qui remplace désormais à la basse Kevin Rutmanis, ce super-groupe déterre la hache de guerre pour livrer un quatrième album à la hauteur de sa réputation.
Cinq ans après Anonymous (2007), Oddfellows atterrit sur nos platines tel un missile sonique longue portée, qui viendrait faire voler en éclats les fondations de la forteresse « Metal ». Mais c’est une explosion à retardement. Pour tromper l’ennemi, le disque s’ouvre sur une poignée de tubes dignes des meilleurs Faith No More. Entre Rock’n’Roll métallisant ponctué à bon escient de wou-hou, groove fusion et refrains à chanter en chœur le poing levé, « Oddfellows », « Stone Letter » et « White Hats / Black Hats » démontrent la capacité du groupe à composer d’efficaces chanson Rock susceptibles de faire le bonheur du grand public.
Mais plus on avance dans cet album, plus la machine de guerre commerciale (digne de la grande époque MTV 90s) se mue en un animal Rock protéiforme, semblable à ces musiciens métamorphes qui lui donnent vie, dont certains arpentent régulièrement des horizons expérimentaux, Jazz ou encore  Hip-hop au travers de projets divers. Dans une ambiance plus feutrée, « Rise up Dirty Waters » explore un territoire Jazzy-Prog Rock, pour l’éclater quelques minutes plus tard à coups de Country-core sautillante. Puis la nuit tombe sur « The Quiet Few », générique idéal d’un film de loup-garou. De lointaines voix saturées s’élèvent, des guitares réverbérées s’étouffent, le rythme s’affole. Une cavalcade frénétique entre Metal illuminé et psychédélique sous speed. C’est le point d’orgue d’un disque qui réussit ensuite la parfaite synthèse entre ces deux facettes. Et les lycanthropes finissent en meute, à hurler en chœur des refrains entraînants, devant un Virgin Mégastore en faillite.

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