Rock Metal Jazzy progressif et aérien [8/10]
2012 @ Klonosphere
Rappel des faits : en 2009 avec l’album ‘XIII’, Trepalium revenait sous les lumières avec un disque impressionnant, un tourbillon de riffs et de boogie distillé au vieux fût du rock’n’roll, asséné avec puissance et agressivité. En 2011, Harun, le guitariste compositeur de ce groupe de Death-metal hors-norme, convoque une nouvelle assemblée de musiciens pour expérimenter, en toute quiétude et encore plus loin, vers des territoires sonores inexplorés. Résultat sans appel : un album peaufiné dans les moindres détails, un nouveau bijou de riffs syncopés au groove – intégrant dans ses influences multiples du jazz et d’autres rythmes étrangers au métal. Et franchement, réussir, avec une telle recette, une galette instrumentale accrocheuse, chaude et jouissive par sa fraîcheur, c’est un bel exploit.
Conjuguant les talents de Florent Marcadet, Mathieu Metzger ‘‘Mr Meshuggah’’, respectivement batteur et saxophoniste du groupe post-rock Klone, et la basse funk et tout en rondeur du groupe poitevin Varius Funkus, la jeune formation façonne un antidote naturel à la mauvaise humeur. Les huit titres s’écoutent d’une traite dès la première écoute. Le voyage entamé, les paysages sonores se dévoilent, l’univers surprenant s’étoffe peu à peu, et le tour de force réside à rendre l’ensemble aussi évident pour vos esgourdes que le chant de l’eau douce un soir de printemps. A l’heure du téléchargement à outrance de groupes qui tapent sans discernement dans les mélanges à tout va, cette musique vous offre une telle variation d’ambiance, d’émotion et d’envie de se remuer, qu’il serait dommage de ne pas s’en faire prescrire une dose déraisonnable comme un médicament effervescent qui soulagerait tout nos maux.