image article Noisear - Subvert The Dominant Paradigm
Grindcore punitif [7/10]
2011 @ Relapse Records.

Une apparition sur la bien sentie compilation de Scott Hull ‘Monsieur Pig Destroyer/Agoraphobic Nosebleed’, la si bien nommée ‘This Comp kills fascist vol2’’ sorte de bottin des V.I.P du Grind, vous assure d’entrée la grosse classe de ces messieurs de Noisear. Mené par l’exceptionnel batteur Bryan Fajardo – aussi responsable des méfaits commis par Kill the Client chroniqué par votre serviteur dans Alternative N°1- et pourfendeur de fûts dans Phobia- le groupe d’Albuquerque, New Mexico, offre de prime abord ce que on est en droit d’attendre, sans ambiguïté, de grindeux ayant forcés le respect de leurs pairs après 14 ans au service de l’underground.
Comme le veut la tradition, leur grindcore vous prend tout de suite à la gorge, qui, pour la plupart d’entre vous, devient alors rapidement veineuse, à la nuance près qu’ici, Subvert The Dominant Paradigm se révèle aussi capricieuse qu’une chienne en chaleur, à l’image d’un imprévisible et expérimental Sounds of the Animal Kingdom des légendaires Brutal Truth.
L’originalité de Noisear n’est pas d’enquiller 29 titres sans inhaler une bouffée de cigarette rieuse et dès lors de risquer de sonner comme le millième groupe du genre, mais bien de créer un monstre qui- s’il gagne sa liberté avec détermination à coup de dissonance punk à la noirceur froide – n’oublie pas d’offrir à ses ouailles les repères des Saintes Ecritures promulgués par les pères fondateurs Napalm Death et la susnommé bande de Dan Lilker-. Et si toi (!), auditeur lambda, tu auras l’impression de t’égarer parfois près des limites de l’enfer, celui qui aura laissé ses préjugés aux vestiaires- détectera dans cette longue descente vers les abysses la qualité d’écriture évidente.
Ces Ricains ont eu l’intelligence de ne pas tomber dans le bruitisme forcené, offrant des passages lourds et lancinants qui mettent en lumière les emballements libérateurs qui font l’essence de ce style qui, l’air de rien –increvable, crache sa hargne salutaire à la face du monde depuis 25 ans.

Catégories : Chroniques

Sly

Co-owner and redactor in chief