Guitare soliste – Instrumental [8.5]
2012 @ Century Media
Jeff Loomis présente ici le successeur de Zero Order Phase, album qui avait fait l’unanimité et mis un joli coup de projecteur sur l’autodidacte. Avec Plains of Oblivion, Jeff Loomis nous confirme qu’il n’est pas en reste et démontre qu’il peut encore se surpasser. Il ressort de cet album deux éléments majeurs. Le premier tient a l’éloignement du guitariste de l’influence de son ex groupe phare: Nevermore. Il y a environs un an, Jeff Loomis et Van Williams annonçaient leur départ du groupe suite a des difficultés rencontrées en interne. Plains of Oblivion marque la volonté de trancher avec le passé, sortir des sentiers battus, renouveler des sonorités devenues trop familières. Bref, une personnalité affirmée et très honnêtement, si vous n’aimez pas Nevermore, ne partez pas avec un a priori et tentez ce disque avec un regard neuf, vous ne l’apprécierez que mieux. Jeff corrige donc le défaut majeur qui lui était porté à l’époque. Le deuxième aspect est peut être consécutif a ce premier constat. Ce nouvel album solo consacre des compositions bien plus directes et agressives. Les titres où Jeff Loomis officie seul tirent leur épingle d’un jeu bien plus violent qu’auparavant. Évidemment le jeu thrashy est encore là avec tous ses éléments caractéristiques, les bases rythmiques qu’il affectionne particulièrement sont aussi présentes, mais bon nombre de parties sont bien plus musclées, avec blast beat à la clé et vigueur typée Death Metal. Pour accompagner tout ceci, Jeff Loomis s’est entouré de nombreux habitués des albums solos : Marty Friedman (Megadeth), Tony MacAlpine (notamment Planet X, Ring of Fire), Christine Rhoades, Attila Voros (session live chez Nevermore, Warrel Dane), Chris Poland (Megadeth)… Et Ihsahn dont le titre « Surrender » s’érige facilement en pièce maîtresse ! Cette touche black métal nous plonge dans une dimension totalement dantesque et démentielle. D’ailleurs l’ensemble des invités apporte une belle diversité à l’album, personnalisant un peu plus chaque composition. Et heureusement, car le shred sur tout un album n’a pas vraiment de sens et donnerait vite à l’auditeur l’impression de suffoquer. Un bon album solo ne se limite pas à la technique mais aussi à l’art de composer des riffs assassins, de créer un univers, de montrer l’étendue d’un talent et non seulement un seul aspect. C’est chose faite.