Week-end du 15 aôut, autoroute du soleil, bloqué dans les embouteillages, à l’arrêt. Le thermomètre affiche ses 40 degrés Celsius. Mon front n’en dit pas moins. La radio crache ses diatribes, instille sa haine. Les pamphlétaires mercantiles accusent et victimisent, se jouent du peuple dans une insupportable cacophonie babélique.
Dehors, sous mes yeux, certains chassent le Croisé, les uns se croisent sans jamais se mélanger, les autres se chassent sans jamais s’être approchés. Tous ces chasseurs de bonheur croissent et croassent, vautrés dans ces mauvais jeux de mort…
Le poste continue de grésiller, de vomir ses informations, d’inoculer la peur et la rancœur. La chaleur est insoutenable dans l’habitacle. Les regards se font vagues. Les gorges desséchées n’osent plus se parler. Mon esprit vagabonde : reverra-t-on un jour ce fameux coeur de l’hiver que nous promettaient les Immortels ou sommes-nous condamnés à écouter du black metal en espadrille ? EMPEROR en spartiates et MARDUK en sandalettes ? Une goutte sueur coule sur ma tempe, retour réalité… Il fait chaud dans cette bagnole, et cette radio qui braille !!
Dehors, au-delà des océans, derrière les cimetières industriels, près des friches sociales, tout brûle, le vert devient rouge puis noir, puis néant… Tout brûle mais plus rien ne brille.
