[ Chronique ] ENTOMBED A.D. – Bowels Of Earth ( Century Media Records )

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Trois ans après « Dead Dawn » et ENTOMBED A.D. est de retour avec un nouvel album et figurez-vous que c’est notre chronique de la rentrée… Quoi de mieux pour se mettre en jambe et terminer cette chaude période estivale qu’une légende du death suédois me direz-vous ?! C’est donc l’occasion pour nous, une fois n’est pas coutume, de vous offrir un avis croisé façon good cop / bad cop ou plutôt moderate cop. Bref, la bande à Petrov est de retour et il est grand temps qu’on vous en parle…

L’avis de Sly :

Tout le monde connaît les faits d’armes du mythique combo suédois des 90’s, ENTOMBED… Sur scène et sur album, ENTOMBED A.D. a pris la relève avec un Petrov indétrônable et unique membre de la formation d’origine. L’homme s’est engagé à maintenir son héritage à flot tout en rameutant ses vieux compères pour son nouvel album « Bowels Of Earth »

Oui, certes, et on ne lui en voudra pas pour ça, l’ENTOMBED A.D. d’aujourd’hui nous régale d’un son plus proche de « To Ride, Shoot Straight, and Speak the Truth », et de son énergie phénoménale. Malgré une production qui plombe par trop de grain sur les guitares, Petrov survit en hurlant ses hits, créant le feu et ouvrant l’abîme sous lui, avec son timbre rugueux, et dont on sent avec délectation l’haleine de rockeur adepte du bourbon à cent pied à la ronde ( « Hell Is My Home » ). Quant à ses fameux compères, ils jouent la carte du « tout à fond », et sans quitter sa décennie de référence, les 90’s, le groupe maintient aisément son héritage à flot avec par exemple avec « Bourbon Nightmare ».

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Mais soyez convaincu que les fulgurantes cavalcades death metal old-school chères à ENTOMBED appartiennent au passé et qu’aujourd’hui, le groupe assume totalement son virage death’n’roll, avec une touche bien plus ancrée dans le goudron et le stupre qu’avant. De mon côté, cela m’amène à penser qu’à force d’être brutal, la bête n’est pas assez vicieuse, et qu’on sait ce qui nous attend à chaque tournant. C’est toujours nettement moins excitant quand le rock’n’roll se fait prévisible. Si on peut sans peine accorder à Petrov l’oscar du « mentor possédé » et qu’à lui seul , il arrive à entretenir la flamme sauvage et immortelle du death’n’ roll à l’ancienne, on lui reproche de faire un disque bien fait, mais sans surprise.

Alors chant du cygne pour un Petrov, trop vieux ? Pas si sûr pour ceux qui auront vu la bête sur scène ces dernières années, on attend juste qu’elle se réveille et allume de nouveau l’incendie dans nos oreilles friandes de défouloir musical bien aiguisé.

L’avis de Julius :

ENTOMBED A.D. m’est toujours apparu, à juste titre, comme la vieille garde du death 90’s… Sans réel album de référence, cette formation menée par L.G. Petrov me fait presque l’effet d’un tribute band, il ne fait que poursuivre inlassablement et mollement une tradition suédoise 90’s éculée et à bout de souffle. « Bowels Of Earth » s’inscrit donc sans grande surprise dans cette lignée, avec des guitares granuleuses et crasseuses, des leads croustillants, un riffing ultra-downtuned, et surtout les grognements monstrueux du vétéran L.G. Petrov.

Ne voyez donc pas ici une critique acerbe du groupe car on ne peut pas dire que « Bowels Of Earth » soit mauvais, loin de là. J’ai même passé un bon moment à l’écouter notamment grâce à une production sale mais audible, presque punk, que j’apprécie beaucoup. Je vous donnerais même quelques bons titres à vous mettre sous la dent… « Torment Remains », agressif, lourd et rapide en est une très bonne introduction, de même que « Elimination » qui reste dans la même veine, « Bowels Of Earth » et « Bourbon Nightmare » penchent vers un culte à MOTORHEAD.

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C’est assez varié et il faut le dire on a presque pas le temps de s’ennuyer car les titres sont concis et le rythme est effréné. Ça sent le death, ça en a le goût, ça baigne dans le whisky, mais il manque quelque chose, ça paraît facile voire même faignant par moment. Hormis la voix de Petrov qui sonne toujours aussi rocailleuse, puissante, écrasante et qui tire presque toute la couverture à lui, il n’y a pas du tout de surprise ici et beaucoup moins de mordant, de férocité…

Voilà, donc rien de bien nouveau sous le soleil de Stockholm. Dans l’ensemble ENTOMBED A.D. reste fidèle à son passé, à son death’n’roll. Bien éloignés de leur âge d’or, Petrov et ses acolytes, désormais plus assoiffés d’alcool et de débauche que d’autre chose, ne semblent pas encore prêts à redorer le blason terni du death suédois…

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