Report – Napalm Death, la légende du grind-punk-hardcore révoltée, de retour à la Secret Place de Montpellier

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NAPALM DEATH – A LA SECRET PLACE DE MONTPELLIER – MANIAC + ACOD, le 4 juillet 2019

En première partie de Napalm Death, MANIAC, formé en 2005, et originaire de Toulon, va nous surprendre ce soir. Aussi varié que violent, leur death-metal old school déjà servi sur deux albums “From suffering…” en 2009 et “The art of the Cainam” en 2014 n’avaient sur le papier et à l’écoute préalable au concert – rien suscité de définitivement terrassant chez nous. Leur fougue et l’aspect belliqueux du chant nous ont emmenés toutefois plus d’une fois à hocher de la tête sur des refrains vicieusement mélodiques. Définitivement, Maniac tire son épingle du jeu avec un son cru, son attitude frontale et brut de décoffrage. Il faut dire que nous nous réjouissons de voir dans un paysage extrême hexagonal, de plus en plus de groupes constituant une époque véritablement bénie pour le death underground.

ACOD fête ses 13 ans d’existence – et ayant foulé la scène principale du MOTOCULTOR 2017, et celle du HELLFEST Cult 2016, on mesure le palier franchi en terme de mise en place par rapport à Maniac. Bien qu’assujetti au Death Metal, la formation puise dans diverses influences, en allant vers le plus mélodique du genre. Une grosse partie de leur son est basé sur des nappes d’un clavier absent sur scène, ce qui n’est pas pour nous séduire. Leur imagerie un peu trop désuète en 2019 n’ajoute pas de points dans le compteur- mais reste que le son est bon, et que le public répond présent, faisant face au groupe, bières à la main, prêt à chanter des refrains un peu trop formatés à notre goût. Pas vraiment décisif, mais véritablement efficace, le groupe n’aura pas laissé de marbre tout le monde, loin de là.

Le set de NAPALM DEATH démarre sur les chapeaux de roues: enchaînant « Unchallenged Hate » et « Instinct of Survival », extraits des deux premiers opus, pour nous propulser sans protocole et sans avertissement à l’époque bénite des premiers albums fondateurs du grindcore. Personne n’est censé ignoré que le légendaire groupe anglais a fondé, puis popularisé dans l’underground metal, ce genre bien à part qu’est le grindcore : mélange de blastbeat conscientisé et de titres politisés, exécutés à 200 km/h, comme un ultime parachèvement du mouvement punk alors mourant à la fin des années 80. 30 ans après, Napalm Death arpente toujours la planète, enchaînant show sur show, pour porter l’étendard du genre grind, qu’ils ont enrichi de toutes leurs influences hardcore, progressive et punk.

Mais cet échauffement auditif va prendre fin très rapidement. La basse de Shane Embury connaît un ennui technique- l’interruption est brutale, tant le public avait pris le pli, sautant, s’agitant autour du mythique poteau de la Secret Place. Le groupe, humble comme à son habitude, se confond en excuse. Après un quart d’heure d’attente angoissante – se voyant finalement sauvé par le prêt de la basse du deuxième groupe de la soirée, le concert reprend normalement et chacun des morceaux de la setlist seront joués au final. On reprend les hostilités avec « Continuing war on stupidity », autre classique créé il y a maintenant 15 ans, sur Order of The Leech. Le raz-de-marée grincdore reprend du plus belle, et Mark « Barney » Greenway sue sang et eau pour maintenir l’intensité du show, en courant d’un bout à l’autre de la scène. Pas une seconde de répit supplémentaire n’est accordé au public, et s’enchaînent : « When All is Said and Done », et « Smash a Single Digit ». Ce dernier titre nous rappelle que le petit dernier Apex Predator – Easy Meat date de 4 ans maintenant – et Barney en profite pour nous rassurer avec un sourire pour nous signaler qu’un nouvel album est en préparation. Et dans les divers interviews récemment sortis, on a pu lire que Mitch Harris, le guitariste historique du groupe, absent des tournées depuis plusieurs années, sera présent avec le groupe en studio pour l’enregistrement de l’opus. Son remplaçant sur scène  John Cooke, aux dreads tentaculaires, ne démérite pas- mais Mitch Harris reste dans nos coeurs, le fondateur de DEFECATION, et le gratteux de RIGHTHEOUS PIGS, autant dire, un metalleux à l’humour acide, chargé de toute la hargne nécessaire pour tirer à découvert depuis « Harmony Corruption ». Le titre emblématique de ce dernier justement : Suffer The Children, dégainé ce soir à la moitié du set- permet d’enchaîner vers la sphère classique grindcore du groupe : Scum, Life ?, Control, Deceiver, The Kill, You Suffer, Dead. Pour terminer le set, deux autres indémodable du groupe résument deux aspects vitaux du groupe de Birmingham : le punk révolté avec Nazi Punk Fuck Off et le Siege of Power du premier album, rempli de la même révolte cette fois-ci à la sauce grindcore…Oui, le mot révolte est sciemment utilisé deux fois, car comment mieux résumé ce qui fait le sel de ce groupe, qui ce soir encore nous mettra l’une des plus parfaites mégabranlées death-grind old school de 2019 ?

 

Tous nos remerciements à l’équipe de la Secret Place.

http://tafproduction.blogspot.fr/

Secret Place 25 Rue Saint-Exupéry, 34430 Saint-Jean-de-Védas.

Prochain concert :

AOÛT 3

Moscow Death Brigade + Siberian Meat Grinder à Montpellier #SYIThePit9

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