Report – Il est temps de révéler le TOP 12 des meilleurs concerts du Hellfest 2019

Ce top 12 (subjectif bien sûr) des meilleurs concerts du Hellfest offre surtout l’opportunité d’insister sur le fait que si la programmation de ce festival s’est faite plus accessible depuis plusieurs années, elle reste exigeante, pointue et hétéroclite. Nombres de ‘petits’ groupes ont pu cette année s’exprimer sur des scènes majeures du festival, donnons-leur donc un peu plus encore de visibilité, tout en saluant les vétérans qui ont ouverts les portes pour eux – il y a maintenant 30 ans de cela.

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12° THE NECROMANCERS (Fr.) VALLEY- Groupe de Rock occulte découvert en 2018 pour nous, avec leur excellent “Of Blood And Wine”,- ils ont ouvert les festivités sous la Valley le vendredi matin. Le son est incroyablement propre et la mise en place impeccable. Pour un groupe si jeune, il est étonnant de voir à quel point leur sujet est maîtrisé et qu’ils ont su intégrer beaucoup de leurs influences sans faire un pâle copier/coller. Se plonger dans une ambiance occulte et mystique est un peu difficile si tôt le matin, mais ce qui ressort de la performance des poitevins à cette heure, c’est leur côté rock seventies , et leurs solos lancés avec fouge. Incontestablement, ils ont su affiner leurs compositions avec ce deuxième album et cela se ressent en live. The Necromancers se place donc déjà en valeur sûre du rock français, que ce soit du côté stoner ou du doom, à la croisée de la scène anglaise et américaine.

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11° STINKY (Fr.) WARZONE. Le Melodic-hardcore-punk de Stinky, menée par Claire, une fougueuse chanteuse à la crinière noire de gorgone, se propose de servir de réveil matin aux festivaliers sur la Warzone, se remettant du Knofest et arrivant pour le 1 er jour du Hellfest. Équivalent en terme de rage et d’énergie à Candace de WALL OF JERICHO, la meneuse va livrer un set d’anthologie, n’hésitant pas à plusieurs reprises à tirer le câble de son micro pour sauter dans la fosse et venir hurler ses textes au milieu des circle pit enragés. L’énergie, l’entrain, et la bonne humeur du groupe, manifestement plus qu’aux anges d’être là, ont permis en une demi-heure de soulever l’enthousiasme du public qui comme moi était venue sans connaître- et est repartie marquant sur leur petite tablette le nom de ce groupe comme celui qui a su dès les premières notes du festival offrir un des meilleurs concerts du week-end. Un groupe à soutenir et à revoir de toute urgence.

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10° BRUTUS (Be.) WARZONE. Il est déjà midi quand BRUTUS dispose sur la Warzone sa batterie de côté, alignée avec la basse et la guitare pour laisser tout à chacun profiter de la délicieuse chanteuse et batteuse Stefanie Mannaerts. Avec sa voix claire, criée, émouvante et bouleversante- elle hypnotise son public dès les premières notes de son chant, avec une puissance et une fragilité qui émeuvent certains jusqu’aux larmes. Il faut se laisser prendre au piège, ne pas résister à ce parfum de liberté que nous offre ces belges. Déconstruite, sa musique offre un pont entre le hardcore et le rock le plus abrupt, minimaliste et beau qui soit. Un peu âpre comme formule, peut-être, simpliste diront d’autres mêmes –  mais la fraîcheur des compositions est là, il fallait juste un temps vouloir baisser la garde, et apprécier cette combinaison qui fait mouche : basse qui vibre comme le coeur d’un moteur, guitare tantôt lancinante, tantôt partante en tourbillon de notes- et Stefanie qui se met à nue devant nous – avec la curieuse impression d’entendre un ange, pris entre tension mélodique et atmosphère rock apaisante et planante.

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COILGUNS (Ch.) – VALLEY- COILGUNS ouvre les hostilités le samedi sous une Valley, – à peine peuplée- et en offrant des croissants à tous ceux qui n’ont pas douté de prendre une claque musicale à 10h30 du matin. Coilguns, créé par le guitariste fondateur de The Ocean, est aujourd’hui à l’opposé du collectif allemand- tant il sonne sale et revêche, au point qu’on se demande si l’objet de ce groupe n’est pas d’offrir à ces membres un exutoire à toutes les frustrations musicales accumulées au cours des années. De là à vouloir les déclarer d’utilité publique il n’y a qu’un pas, quand on voit leur hardcore massif envoyé des baffes dans les conventions du genre, et leur plus que déjanté chanteur tombé sur la scène comme une masse, se jeter dans la fosse qu’il traverse dans un total lâché prise, se ruant vers le public, atteignant la régis, courant comme si sa vie était en jeu. Libérateur, littéralement jouissif, Coilguns redonne goût à la folie créative, crée son monde inénarrable – et ne s’impose aucune limite : croisant un noise rock à un hardcore dissonant et incarné sur scène par des musiciens survoltés.

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CEMICAN (Mex.) TEMPLE – Le Hellfest, depuis quelques années, se doit d’aller chercher encore plus loin de quoi nous surprendre. Il explorait l’an dernier le continent sud-américain- avec INQUISITION, le groupe de black colombien qui s’est depuis entaché d’une sombre réputation. Cette année, le festival des Enfers a fait venir des musiciens transcendant les cultures et les genres de leurs pays. Comme ce même dimanche à l’ouverture avec les percussifs ALIEN WEAPONRY, descendants d’une tribu maorie, à la mi-journée, CEMICAN réussit l’exploit de créer une musique inédite et inspirée : le jaguar-metal, le metal des aztèques. Dès 2008, ces mexicains entament sur scène un rituel musical appelé Cemican signifiant en nahuatl ‘Toute la vie’, en corpse-paint et en jouant d’instruments pré-hispaniques. Sans être réellement exceptionnel, leur death-thrash metal a su accrocher sous le Temple un public nombreux, venu découvrir une curiosité totalement attachante. Concept oblige, on retrouve les même rythmes primitifs propre au Root de SEPULTURA– et de la manière que les brésiliens, l’idée leur est venu d’aller rendre visite à une tribu ancestrale de leur pays, pour se réapproprier des racines perdues. Depuis lors chaque musicien a pris à cœur d’incarner sur scène une divinité du panthéon aztèque. Venus de la moderne Guadalajara, ils ont appris à fabriquer des anciens instruments et a réinventé les sifflets de guerre de leurs ancêtres, créés alors pour épouvanter les ennemis. Pendant qu’ils nous régalent de leur son old-school et minimaliste, avec des guitares rappelant les accents malsains des premiers Slayer, la figure emblématique d’un guerrier aigle peint de noir surgit sur scène, hache d’obsidienne à la main. Il subjugue littéralement son auditoire- ponctuant chacun des titres de danses de guerre, de grimaces et d’un sacrifice humain. Comme quoi toutes les légendes ne sont pas scandinaves ou germaniques – et chacun peut revisiter son passé et se le réapproprier avec panache.

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CARCASS (GB) ALTAR Le meilleur groupe de death metal du vendredi fût sans aucun doute Carcass. Vieillir avec dignité n’est pas un luxe donné à tout le monde, et les morceaux des anglais étaient tellement bons et d’avant-garde à leurs sorties, il y a 25 ans, qu’ils sont aujourd’hui des classiques. Carcass prouve encore une fois ce soir qu’ils comptent un nombre incroyable de fans quand il entame son set avec « Buried Dreams » issu de « Heartwork ». Il délivre un show d’une heure, sans temps mort, faisant preuve d’un éclat et d’une énergie incroyable que peu de groupes revenues des 90’s pourraient se vanter d’avoir. Comment ne pas les adorer ? Papa Jeff fut énorme comme toujours, comme si les années ne pouvaient l’atteindre, mettant sa gouaille et son humour de côté pour favoriser la musique, ce qu’on pourrait presque regretter tant le bonhomme nous régale d’habitude de ses reparties ironiques. L’enchaînement familier avec  « Exhume To Consume », extrait de leur premier album  se fait naturellement avec quelques titres de leur « plus si » nouvel album, tel « Unfit for Human Consumption ». En bon fan, je dirais que leurs compositions se bonifient avec le temps. S’il est certain que le départ du guitariste Ben Ash,  remplacé par Tom Draper (ex-Angel Witch) n’a pas bouleversé les foules, la majorité du public préférant se focaliser sur Bill Steer et Jeff Walker, on notera que le nouveau venu arborait lui aussi un pantalon patte d’eph… On se demandera donc ce qui ressortira de cette nouvelle collaboration, vu que le groupe composerait un nouvel opus depuis novembre dernier. Non seulement, Carcass nous a offert un concert parfait, mais le groupe respire la quiétude et la sérénité. Gageons que Carcass a encore de très belles années à offrir au service du death metal.

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PUNISH YOURSELF (Fr.) TEMPLE

Nos petits français ont une fois de plus prouvé que leur électro-dément-metal est annonciateur de toutes les tempêtes. La Temple a tremblé samedi sous un déluge de couleurs bariolées de danseurs frénétiques et lubriques. Appuyé par le son électrisant des guitares, le rendu global était tout bonnement hypnotisant, et invitait à un bacchanale rock sans équivalant. L’idée essentiel de Punish Yourself est de faire la fête, et tout le long du show, les toulousains nous ont régalés de leur énergie à laquelle le public a répondu en transpirant à coup de déhanchés, et de headbanging. Leur univers, si riche, mêle musique industrielle à un monde cyberpunk, pour une incroyable galerie de loosers célestes, de punks enragés et de cinglés qui déambulent sur scène. La seule plainte que l’on pourrait formuler est de n’avoir pas pu voir tout ceci de nuit pour profiter des couleurs fluorescentes des musiciens peinturlurés. La collaboration artistique, autant musicale que visuelle, est jouissive, et fait des étincelles à l’image de cette scie sauteuse propulsant les mouvements érotiques d’une danseuse en latex noire dans un digne décor d’un XXIIe siècle, décadent à souhait. Pour clore en beauté cette sarabande survitaminée, un homme portant des accessoires bondages est promené en laisse sur le bord de la scène par sa maîtresse, s’offrant au public dans des poses lascives. Le rock apatride et gothique, affranchis de toutes limite, de Punish Yourself nous a offert une heure de pur défoulement, hors du temps et des conventions.

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ENVY – (ja.) VALLEY Le retour tant espéré des Japonais d’ENVY est enfin arrivé !! Que dire de plus ? Qu’ils ont bouleversé l’audience venue assister à une messe de post-hardcore chargée d’émotion. Les japonais n’ont pas leur pareil avec les quelques mots prononcés dans leur langue maternelle entre leurs chansons pour poser une ambiance différente, insolite et imposés leur talent. Il aurait été tentant de les oublier -tant leur présence sur scène est rare dans nos contrées-  mais il demeure une force majeure depuis deux décennies pour qui apprécie leur mix de post-rock  et de screamo japonais parfois emphatique. Avec un line-up en partie renouvelé, Envy semble avoir trouvé un équilibre entre la délicatesse et la lourdeur de leur son. Avec des morceaux atteignant les 7 minutes, il crée des moments éthérés, remplies de poésie, où la simplicité limpide des mélodies nous emporte dans un autre monde, nous berce avec des accalmies et nous fait chavirer dans l’émotion quand Tetsuya hurle avec toute sa puissance vocale. Si vous étiez là, vous avez certainement ressenti ce sentiment d’avoir assisté à une messe, où la rédemption était accessible, et d’être ressorti de ce concert bien plus apaisé et serein.

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KVELERTAK – (Nor) ALTAR KVELERTAK a une fois de plus repoussé les limites du rock le plus frontal qui soit, en offrant un show qui aurait retourné un stade. Toujours nourri du même feu pour la scène, la bande à Vidar, l’emblématique guitariste du groupe, a présenté son nouveau chanteur Ivar Nikolaisen (ex-The Good, The Bad and The Zugly), après l’abandon du frontman historique. Ivar n’a pas ménagé ces efforts, et dès les premiers titres joués, issus de Kvelertak et Meir, les deux très bons premiers albums, on sent que l’homme aux traits nerveux a envie d’en découdre avec nous. Comment résister à « Bruane Brenn », chanté à tue-tête par la moitié du public ? Comment ne pas sauter en tous sens devant des hymnes méchantes comme un troupeau de teignes telles « Fossegrim » ou « Blodtørst » ? Oui, nos titres préférés sont bien ceux des deux premiers opus, et on attend un successeur au trop tubesque (oui c’est possible quand un groupe lisse trop son amour du punk et du black) Nattesferd. Ivar, le nouveau venu, semble bien disposé à réinjecter du venin dans la machine trop bien huilée, et refaire parler le feu en lieu et place de médiocre et peu enthousiasmant titre comme’1985‘. On prie tous les dieux nordiques du feu et de la glace pour que Kvelertak nous ressorte sur album l’essentiel de ce qu’il possède encore sur scène : l’énergie brute d’un rock racé, plongeant ses racines dans le punk le plus sale et le black le plus sombre. On retiendra de ce concert survolté et flamboyant qu’il reste une bête de scène, sans équivalant dans leur genre, avec qui on a envie de reprendre un bock de bière fermenté à 10° degrés, brassé au walhalla, avec les meilleurs effluves des brûlots punk-hardcore de leur origine.

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TREPALIUM – (Fr) ALTAR Les poitevins ont prouvé ce samedi sous l’Altar qu’il fallait compter avec eux. On approche des 20 ans de carrière, et Trepalium continue la lutte en insufflant son groove boogie dans le metal réputé si froid et martial. Trepalium, une exception culturelle du metal français ? Sans aucun doute. Que se ce soit les titres « Fire On Skin »,  » Moonshine Limbo » ou « Damballa’s Voodoo Doll », le message est clair : il frappe fort, groovy et avec un riffing inédit et à l’avant-garde d’un style qu’il a créé et parachevé avec leur ep Voodoo Moonshine. Avec un swing-metal, empruntant au jazz des années 30, et une imagerie proche d’un trip vaudou à la Nouvelle-Orléans, Trepalium ne cesse de nous surprendre, à travers toutes ses mues. Le hellfest accueille son nouveau chanteur Renato, qui loin d’être un inconnu, propose une personnalité différente de KK, et qui sans sommation va déclencher l’adhésion du public. S’adaptant sans problème aux anciens compositions du groupe, il hurle aussi bien qu’il cajole avec son timbre chaud et rock. Avec une actu bouillante, le groupe lâche un nouveau titre « …To The Sun », annonçant la venue d’un nouvel album, trouvant sans doute le juste milieu entre leur pulsion expérimentale et les racines du rock qui les taraudent.

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CANNIBAL CORPSE (USA) ALTAR « Si je vous propose un concours de headbanging avec moi, vous allez échouer misérablement ! » voilà la phrase de George « Corpsegrinder » Fischer, le chanteur de Cannibal Corpse qui pourrait résumer ce concert qui nous a décimé les tympans, labouré les côtes, et haché menu le cou à force de headbanguer et de se jeter au milieu du pit comme des furieux. Et pourtant les bouchers légendaires de Floride nous ont pris dans leur nasse le dimanche soir, alors que nos forces nous abandonnaient, vers 22h, après tant de concerts, de bières et de chaleurs. Mais qui n’avait pas envie de replonger dans les 90’s, la décennie de l’adolescence pour le death metal, qui connait alors ses plus grandes heures, en terme d’extrême et de violence brute ? Alors quand l’un de ces piliers vient jouer sous les portes de l’Enfer, le bain de jouvence est total. Car oui, si les barbes ont blanchi, Cannibal Corpse ne fait preuve d’aucune faiblesse, à l’image du chanteur au cou de taureau- qui harangue son public, comme un tueur en série parlerait à sa victime, avec la tendresse de celui qui sait qu’il va vous achever à coup de butoir et de riffs sanguinolents de brutal death. Une maestria qui se retrouve à chaque instant, avec un groupe qui nous offre en offrande un large panel de ces 13 albums. Le diptyque qui parachève ce moment de communion sera les vénérés titres « Stripped, Rapped and Strangled » et « Hammer smashed Face ». Mais avant cela, Cannibal Corpse aura démontré que ces vétérans remplis d’humilités auront survécu à trois décennies de metal extrême pour faire ravaler toutes leurs fiertés mal placées aux petits jeunots rêvant de prendre leur place. Cannibal Corpse a modelé le Death à son image, vicieux et sanglants, et ce n’est pas les titres du dernier album joués ce soir-là : « Red Before Black » et « Code of The Slashers », qui démontreront le contraire.

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SLAYER– (USA) MAINSTAGE La tournée d’adieu de SLAYER, nombreux étaient ceux qui rêvaient d’y assister, simplement pour dire qu’ils y étaient. Car Slayer est en matière de thrash et de metal en général un monument incontournable – qui a su fasciner, énerver et faire rêver pendant des décennies des milliers de fans à travers le monde – au point de rentrer dans la culture populaire. La setlist de ce soir est exceptionnellement généreuse, brassant avec 19 titres la totalité de la carrière de ce géant. Si elle s’ouvre sur le dernier opus, « Repentless », le seul réalisé depuis le décès de leur guitariste Hannemann, elle puisse ensuite dans toutes les époques. Le son est parfait, le jeu de lumière est un des plus beaux du festival, et est mis en valeur par les nouveaux écrans géants et les plus grandes flammes jamais vu, surgissant à la fois sur le devant et au milieu des musiciens, sur le festival. Rien n’a été fait au hasard- tout est là pour offrir un des meilleurs concerts de Slayer de toute leur carrière, et ces gars ont commencé à faire de la musique ensemble en 1981, qu’on se le dise. Il est incroyable de se dire aussi que nous n’entendrons plus jamais des mythiques morceaux tels « Season in the Abyss », « Raining Blood », ou encore « War Ensemble », joués par leurs interprètes originaux. Un pan de l’histoire du metal vient de se tourner quand les dernières notes de « Angels of Death » résonnent devant le public massivement amassé face à la Mainstage du Hellfest. Et chacun fixe le regard ému de Tom Araya, s’approchant de son micro la larme à l’oeil, pour « nous remercier pour toutes ces années », ajoutant d’une voix tremblante : « vous allez nous manquer ». Mais Slayer est plus fort que la mort, et restera dans les mémoires comme le plus grand groupe de thrash extrême, ayant osé bravé les limites du son, chamboulé la face du monde en imposant une musique brutale et sans concession, au plus grand nombre. Kerry King, l’autre survivant aux trois décennies de Slayer, loin d’être d’une nature nostalgique, viendra à son tour livrer ses adieux sur le bord de la scène, mais d’une toute autre manière. Levant ses bras tatoués en un geste de défi, il rugit à plein poumon un cri puissant, en toisant un instant les milliers de fans – illuminés par les flammes du hellfest- contemplant avec fierté l’oeuvre accomplie, l’oeuvre d’une vie.

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TOM ARAYA – HELLFEST 2019 –

 

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